Evaluation de la douleur

Définition

Définition

Pour essayer de trouver la cause (orientation diagnostique) d'une douleur siégeant dans n'importe quelle partie de l'organisme, il ne faut pas se contenter d'un examen neurologique.
En effet, toutes les douleurs ne sont pas forcément liées à un dysfonctionnement (mauvais fonctionnement) du système nerveux, que celui-ci soit périphérique ou central.
Les douleurs peuvent être de différentes nature : vasculaire, rhumatismale (ostéoarticulaire) et psychogène (c'est-à-dire liées à une perturbation du psychisme du patient).

Classification

Pour les douleurs des membres, il est possible de différencier 2 types de douleurs :

  • La douleur neurogène, appelée également de désafférentation, est une douleur qui traduit un défaut d'inhibition, c'est-à-dire qu'elle est liée à des lésions du système nerveux périphérique ou du système nerveux central. La douleur de désafférentation est ressentie par le patient comme une douleur plus ou moins intense alors que la stimulation douloureuse n'est pas très intense, peu agressive, c'est-à-dire par des stimulations normalement indolores. Dans ce type de douleur, il est classique de décrire les douleurs fulgurantes qui sont des douleurs intermittentes se caractérisant essentiellement par leur brièveté, "en éclair", susceptibles de retentir sur l'humeur du patient, et les douleurs permanentes resemblant à des brûlures qui siègent essentiellement dans un territoire généralement distal une extrémité du corps).
  • La douleur somatique, qui est une douleur se caractérisant par un excès de nociception. L'adjectif nociceptif (du latin nocere : nuire et capere : prendre) désigne tout ce qui capte les excitations douloureuses. Il s'agit en réalité de douleurs réelles comme peuvent l'être des douleurs provenant des articulations, des tendons, des muscles des vaisseaux.

Symptômes

Symptômes

Il semble évident de demander d'emblée au patient d'essayer de "calibrer" l'intensité de la douleur. En fait, il est préférable dans un premier temps de préciser les caractéristiques de la douleur sans parler immédiatement de l'intensité de celle-ci.

1) Dans un premier temps, l'interrogatoire du patient va permettre de préciser les caractéristiques de la douleur.
La douleur est-elle :

  • constante ?
  • fixe ?
  • changeante ?
  • toujours au même endroit ?
  • irradiante ?
  • profonde ?
  • superficielle ?
  • localisée à une zone bien précise du corps ?
  • concerne-t-elle l'ensemble de l'organisme ?

2) Une deuxième caractéristique de la douleur, qu'il est nécessaire de déterminer avec le plus de précision possible en interrogeant le patient, concerne sa qualité. La subjectivité du ressenti de la douleur ne doit pas être parasitée par des questions susceptibles d'orienter le patient et de détourner son intention en ce qui concerne les caractéristiques de cette douleur.
La douleur ressemble-t-elle à :

  • une brûlure
  • un resserrement
  • une tension
  • une morsure
  • un broiement
  • une décharge électrique

3) La troisième caractéristique est la spécificité de la douleur, son caractère.
La douleur est-elle de type :

  • pulsatile ?
  • lancinant ?

4) La quatrième caractéristique que recherchera examinateur est la façon dont s'est installée la douleur.
La douleur est-elle survenue :

  • brutalement (sur un mode aigu) ?
  • progressivement ?
  • très lentement ?

5) La cinquième caractéristique à rechercher concerne la chronologie de la douleur.
La douleur survient-elle :

  • plutôt le matin ?
  • au milieu de journée ?
  • en fin de journée ?
  • la nuit ?
  • au réveil ?
  • au coucher ?

6) La sixième caractéristique concerne le déroulement de la douleur au cours de la journée.
La douleur :

  • varie-t-elle en intensité dans la journée ?
  • survient-elle par épisodes ?

7) La septième caractéristique de la douleur concerne son intensité. Celle-ci fait appel à la subjectivité du patient. Le degré d'intolérance de la douleur, qui va d'une douleur supportable à intolérable, n'est pas facilement quantifiable. C'est la raison pour laquelle les équipes médicales utilisent parfois une règle sur laquelle le patient déplace le curseur, indiquant d'après lui l'intensité de la douleur sur une échelle.

8) Le reste de l'interrogatoire va permettre de préciser les points suivants :

  • la douleur s'accompagne-t-elle d'autres symptômes ?
  • survient-elle dans certaines positions ?
  • existe-t-il un traitement (antalgique) susceptible de soulager la douleur ?
  • survient-elle pour la première fois ou pas ?

9) Comme lors de tout interrogatoire médical, les antécédents médicaux et chirurgicaux du patient doivent être notés ainsi que les traitements actuellement suivis.

Physiopathologie

Le terme synalgie ( terme issu du grec sun et algos : douleur, en anglais synalgia) désigne une névralgie c'est-à-dire une douleur liée à une atteinte des nerfs survenant à proximité d'une violente douleur.

Par exemple la synalgie dentofaciale, provoquée par une dent malade, est une douleur du visage. Physiologiquement c'est-à-dire habituellement dans l'organisme, la douleur est un signal d'origine nerveuse qui est envoyé à partir d'un organe qui souffre. La douleur entraîne une synalgie quand un mécanisme de court-circuit nerveux se produit et que les signal envoyé par l'organe malade est intercepté par un autre nerf. Il s'agit en quelque sorte d'un défaut d'aiguillage de la douleur. En cas de synalgie, la douleur est dans ce cas ressenti par un entre organe. La tête et le cou sont très fréquemment concernés par les phénomènes de synalgie à cause de leur très riche innervation.

La synalgie dentofaciale se caractérise par la présence d'une douleur de l'oreille qui ressemble à celle qui serait provoquée par une otite (inflammation de l'oreille). En réalité, cette douleur est le résultat d'une atteinte d'une dent et plus précisément d'une molaire.
Les autres symptômes susceptibles de survenir en cas de synalgie dentofaciale sont la survenue de douleurs provenant des sinus situés au-dessus de l'oeil ou en arrière de celui-ci. Les prémolaires inférieurs sont également, à leur tour, susceptible d'aboutir à la survenue de synalgie.
La radiographie et les tests d'anesthésie sélective consistant à vérifier une anesthésie de la dent concernée par la maladie, supprime la douleur et permettent d'orienter le diagnostic d'une synalgie dentofaciale.

Le traitement de la synalgie dentofaciale est celui de sa cause . Il peut s'agir d'une extraction d'une dent entre autres.

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