Dépression saisonnière

Définition

Définition

La dépression saisonnière est une vraie forme de dépression qui s’installe dès le début de l’automne, et qui peut durer jusqu’à l’arrivée du printemps et des beaux jours qui l’accompagnent.

Etant liée à la saison, c’est pour cette raison, que l’on parle de dépression saisonnière, elle touche certaines personnes vivant dans l'hémisphère nord, au moment de la diminution de la période d'ensoleillement.

Généralités

Cette période commence à la fin du mois d'octobre, et disparaît progressivement avec l'arrivée du printemps, c'est-à-dire vers la fin du mois d'avril, ou légèrement avant, suivant les pays (mars dans le sud de l'Europe).

Cette « dépression » touche semble-t-il, environ la moitié de la population et se traduit par :

  • Des changements de l'humeur.
  • Une baisse de l'énergie.
  • Une baisse de l'appétit.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la dépression saisonnière sont :

  • Asthénie : mal être et grande fatigue, s'accompagnant d'une baisse d'énergie, d'une perte d'intérêt.
  • Quelquefois, le malade se plaint de troubles de concentration avec irritabilité.
  • Les insomnies ne sont pas fréquentes, les malades ont tendance à se plaindre au contraire d'un besoin accru de sommeil
  • Il n'existe pas de trouble de l'appétit, mais au contraire un besoin d'absorber des sucreries en quantité supérieure à la normale.

Physiopathologie

Les travaux en cours permettent d'avancer plusieurs étiologies (origines) à cette pathologie qui serait liée au système sérotoninergique. On a également mis en cause un trouble de la sécrétion de la mélatonine, qui est une hormone sécrétée par l'hypophyse (appelée également glande pinéale), et qui interviendrait dans la régulation de l'humeur.

On a remarqué que cette sécrétion, qui dépend des rythmes circadiens (sur 24 h), diminuait chez certains sujets déprimés pendant la nuit. L'exposition à la lumière corrige ce phénomène de variation. La sérotonine, quant à elle, est un neuromédiateur, appelé également neurotransmetteur (substance transmettant l’influx nerveux entre les neurones, ou entre un neurone et un muscle), qui a une constitution chimique de type aminé. Cela signifie que cette substance est dérivée d’un acide aminé (élément de base constitutif des protéines), le tryptophane (acide aminé essentiel fourni par l’alimentation et participant à la constitution des protéines de l’organisme).

Cette neuro-hormone est synthétisée (fabriquée) par les cellules de l’intestin, mais on la retrouve dans la plupart des tissus de l’organisme. Elle intervient comme médiateur chimique, essentiellement dans les phénomènes dits d’hypersensibilité immédiate (fabrication d’anticorps après la pénétration d’un corps étranger – antigène – dans l'organisme). On retrouve la sérotonine plus spécifiquement dans les cellules de l’intestin, du rein, et du foie. Ce neuromédiateur est également présent dans les mastocytes (variété de globules blancs en relation directe avec les mécanismes d’allergie et de défense de l’organisme), et les plaquettes sanguines participant à l’hémostase (premier épisode de l’arrêt spontané d’une hémorragie).

La sérotonine participe à de nombreux mécanismes et interviendrait même dans certaines maladies mentales. Elle serait également à l’origine de migraines, du syndrome de Raynaud (perturbation de la circulation sanguine aux extrémités des membres), et du processus inflammatoire.
Elle semble d’autre part agir sur les processus nerveux et vasculaires et sur la contraction des muscles lisses (muscles de la plupart des viscères et des artères possédant des contractions automatiques, à la différence des muscles striés du squelette permettant les mouvements volontaires).

La sérotonine est transportée par les plaquettes sanguines, puis stockée dans la plupart des tissus où elle transmet des informations du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). On la retrouve également dans l’hypophyse où elle permet la stimulation de la sécrétion d’hormones comme la thyréostimuline à l’origine de la sécrétion par la glande thyroïde de la prolactine (favorisant la sécrétion lactée) et de la somathormone (permettant notamment la sécrétion d’hormone de croissance).

La sérotonine est susceptible d’entraîner des bouffées de chaleur, ce qui constitue d’ailleurs un des symptômes apparaissant chez un malade atteint de carcinoïde intestinal (le dosage de la sérotonine permet d’en faire le diagnostic).
Des expériences ont mis en évidence la relation qui existe entre la quantité de sérotonine dans le sang et l’apparition de migraine. Il a donc été conçu des médicaments antimigraineux comme le méthysergide ou le sumatriptan qui sont des antisérotoninergiques.

Enfin, la sérotonine est une substance libérée par les tumeurs carcinoïdes du tube digestif. Les tumeurs carcinoïdes sont des tumeurs devenant progressivement malignes, généralement de petits volumes, et se développant essentiellement dans les muqueuses intestinales (duodénum : segment de l’intestin grêle), mais également dans la muqueuse bronchique (muqueuse des poumons). La fréquence de ces tumeurs est d’environ 1 % des tumeurs digestives et 0,2 % de l’ensemble des tumeurs. Leur apparition se fait aux alentours de 50 à 60 ans dans les deux sexes.

Épidémiologie

Cette pathologie semble être plus fréquente chez les personnes du sexe féminin dont l'âge va de 20 à 40 ans, qui représentent environ 80 % des sujets atteints de trouble affectif saisonnier.

Traitement

Traitement

Les traitements de la dépression saisonnière sont :

  • La recherche de la lumière (photothérapie ou luminothérapie) et plus particulièrement la lumière solaire. Celle-ci doit être accompagnée d'une activité physique accrue. La luminothérapie fait appel à des lampes d'au moins 5000 lux. Une filtration des rayons ultraviolets concomitants doit être respectée.
  • La photothérapie est conseillée avant 8 heures du matin. Il est habituellement conseillé aux patients de rajouter à cette exposition d'une heure à 5000 lux, une exposition d'une demi-heure à 10 000 lux. Des études ont été faites sur l'éventuel intérêt de rallonger les périodes d'exposition à la lumière par quart d'heure. Cette nouvelle méthode ne semble pas apporter d'amélioration notable. Les résultats sont relativement bons. En effet, environ 60 à 70 % des patients rencontrés ont une amélioration de leur vie quotidienne, ce qui se traduit par une activité physique augmentée et facilitée. Néanmoins, dans certains cas, il est nécessaire d'effectuer une supplémentation (rajouter à l'alimentation) en tryptophane (1 gramme, trois fois par jour, associé à une collation), qui est un acide aminé (éléments de base constituant les protéines) précurseur de la sérotonine, ce qui permet d'augmenter le taux de sérotonine dans le cerveau.
  • Enfin, dans les cas les plus résistants, l'utilisation d’un antidépresseur apporte une solution, mais seulement à court terme.