C’est l’actualité qui fait polémique ces derniers jours. Financé par la fondation Wellcome Trust, deuxième fondation mondiale de charité pour la médecine et la recherche, le professeur Marc Turner a mis au point une technique de culture de globules rouges à partir de cellules souches pluripotentes. Résultat, produire du sang artificiel à grande échelle dans des usines pourrait devenir possible d’ici quelques années.
En France, près de 3 millions de personnes donnent leur sang chaque année. Le besoin en sang, pour les grands blessés par exemple, ne faiblit pas. Une production à grande échelle de sang compatible à toute personne en ayant besoin réglerait un bon nombre de problèmes et sauverait bien des vies.
Comment cette fabrication de sang se déroule-t-elle ?
Tout d’abord, des cellules humaines sont prélevées. Elles sont ensuite reconfigurées en cellules souches. Puis, des cellules du sang de groupe O sont « cultivées », à partir des cellules prélevées, dans des conditions biochimiques identiques à celles du corps humain, qui sont cependant extrêmement compliquées à reproduire et à mettre en place à une échelle industrielle.
"Bien que des recherches similaires ont été entreprises ailleurs, c'est la première fois que quelqu'un produit du sang dont la qualité et la sécurité sont suffisants pour transfuser un être humain" confie le professeur Turner au Telegraph. Il rajoute que « les cellules ne poseront pas de problème » et qu’un procédé a été mis au point pour les retirer de l'organisme des patients en cas de besoin.
Certaines voix s’élèvent cependant pour appeler à la prudence, en évoquant le risque d’une transmission massive de maladies en cas de problème passé inaperçu au moment de la fabrication du sang.
Crédit photo : Éléments du sang – globules rouges à transporter l'oxygène responsables de plus, le sang la régulation du pH, un aliment et la protection des cages d'un organisme – Alexey Romanenko – 123rf.com