Cystites et mycoses vaginales : comprendre et traiter ces infections intimes

Bien que souvent confondues car touchant la sphère intime féminine, les cystites et les mycoses vaginales sont deux affections totalement différentes, tant dans leurs causes que dans leurs manifestations. Comprendre ces différences est essentiel pour adopter les bons gestes préventifs et identifier rapidement les symptômes.

La cystite : une infection bactérienne des voies urinaires

La cystite est une infection qui touche spécifiquement la vessie et les voies urinaires. Elle se caractérise par des symptômes très précis : brûlures intenses lors de la miction, envies fréquentes et urgentes d’uriner, urines troubles ou malodorantes, parfois présence de sang dans les urines. La douleur est localisée dans le bas-ventre et s’intensifie lors de la miction. Contrairement à la mycose, il n’y a généralement pas de pertes vaginales. Cette infection est causée à 80% par la bactérie E. coli, qui remonte depuis la zone anale vers l’urètre puis la vessie.

La mycose vaginale : une infection fongique locale

La mycose vaginale se distingue par des symptômes très différents : démangeaisons intenses de la vulve et du vagin, sensation de brûlure constante (pas uniquement pendant la miction), pertes vaginales blanches, épaisses et grumeleuses caractéristiques (rappelant le « blanc d’œuf caillé »), rougeur et gonflement des muqueuses vaginales. Contrairement à la cystite, la mycose n’affecte pas la miction et ne provoque pas de douleurs dans le bas-ventre. Elle est causée par la prolifération excessive du champignon Candida albicans dans le milieu vaginal.

Prévention spécifique de la cystite

Pour prévenir spécifiquement les cystites, plusieurs mesures concrètes sont essentielles :

Hydratation : boire au minimum 1,5L d’eau par jour, réparti tout au long de la journée. Uriner toutes les 3-4 heures sans se retenir, même en l’absence d’envie pressante. Après chaque rapport sexuel, uriner dans les 15 minutes pour éliminer les bactéries qui auraient pu remonter dans l’urètre. Adopter une technique d’essuyage stricte : toujours de l’avant vers l’arrière pour éviter de ramener les bactéries intestinales vers l’urètre. Éviter les bains moussants et les produits d’hygiène agressifs qui peuvent irriter l’urètre. Porter des sous-vêtements en coton qui absorbent l’humidité et les changer quotidiennement.

Prévention spécifique des mycoses

Les mesures préventives contre les mycoses diffèrent sensiblement :

Maintenir la zone intime sèche : se sécher soigneusement après la toilette et les activités nautiques. Éviter les protège-slips quotidiens qui créent un environnement chaud et humide propice au développement des champignons. Privilégier les sous-vêtements en coton et éviter les pantalons très serrés qui favorisent la macération. Ne pas utiliser de savon parfumé ou de gel douche classique pour la toilette intime, opter pour des produits spécifiques avec un pH adapté (autour de 5,5). Limiter la consommation de sucres raffinés qui favorisent la prolifération du Candida. En cas de traitement antibiotique, prendre systématiquement des probiotiques en prévention.

L’impact du stress et de la fatigue

Le stress et la fatigue jouent un rôle majeur dans l’apparition et la récurrence de ces infections intimes, mais de manière différente pour chaque pathologie. Dans le cas des cystites, le stress chronique et la fatigue affaiblissent le système immunitaire, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections bactériennes. De plus, le stress peut modifier nos habitudes quotidiennes : on boit moins, on se retient d’uriner plus longtemps, on néglige certaines règles d’hygiène, ce qui augmente le risque d’infection urinaire.

Pour les mycoses vaginales, l’impact est encore plus direct. Le stress provoque des modifications hormonales qui perturbent l’équilibre de la flore vaginale. La production de cortisol, l’hormone du stress, augmente le taux de sucre dans le sang et les sécrétions vaginales, créant un environnement favorable au développement du Candida albicans. La fatigue chronique, souvent associée au stress, affaiblit également les défenses naturelles du corps, permettant au champignon de proliférer plus facilement.

Gestion du stress et récupération

La prévention des infections à répétition passe donc aussi par une meilleure gestion du stress et de la fatigue. Des techniques de relaxation comme la méditation, le yoga ou la respiration profonde peuvent aider à réduire le niveau de stress. Un sommeil suffisant (7-8 heures par nuit) est crucial pour maintenir un système immunitaire efficace. L’activité physique régulière, même modérée, aide à réduire le stress et renforce les défenses naturelles. En période de stress intense, il est particulièrement important de redoubler de vigilance sur les mesures préventives déjà mentionnées.

Traitements médicamenteux adaptés

Le traitement diffère totalement selon l’infection. Pour la cystite, seuls les antibiotiques sont efficaces, prescrits après analyse d’urines pour identifier la bactérie responsable. Le traitement type est la fosfomycine-trométamol en dose unique, ou pivmécillinam pendant 3 jours. Pour la mycose, ce sont les antifongiques qui sont nécessaires, en ovules ou crème vaginale (éconazole, miconazole) pendant 3 jours, parfois associés à un comprimé oral de fluconazole en dose unique.

Solutions naturelles spécifiques

Pour la cystite, la canneberge est particulièrement efficace en prévention, avec une dose minimale de 36mg de proanthocyanidines (PAC) par jour. L’D-mannose, un sucre naturel, empêche également l’adhésion des bactéries aux parois urinaires. Pour les mycoses, les probiotiques vaginaux (notamment les souches Lactobacillus rhamnosus et Lactobacillus reuteri) peuvent être utilisés en prévention. L’huile essentielle de tea tree diluée dans une huile végétale peut être appliquée localement, tout comme l’huile de coco vierge qui possède des propriétés antifongiques naturelles.

Quand consulter en urgence ?

Une consultation rapide s’impose dans certains cas : pour la cystite, en cas de fièvre, de douleurs lombaires, de sang dans les urines ou de symptômes persistant plus de 48h. Pour la mycose, si les symptômes persistent après une semaine de traitement local, en cas de mycoses récidivantes (plus de 4 par an), ou si les symptômes s’accompagnent de fièvre. Dans tous les cas, un diagnostic médical précis est nécessaire avant d’entreprendre un traitement, car d’autres infections peuvent présenter des symptômes similaires.

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