Hérédodégénérescence spinocérébelleuse

Définition

Définition

L'hérédodégénérescence spinocérébelleuse, fait partie d'un groupe de maladies neurodégénératives.

Historique

 L'hérédodégénérescence spinocérébelleuse, fait partie d'un groupe de maladies neurodégénératives étudiées par G. Guillain et P.Mollaret dans la période allant de 1929 à 1933.

Classification

Les récents progrès réalisés grâce à l'utilisation de la biologie moléculaire ont permis de faire la différence entre les différents syndromes cités ci-dessous faisant partie du groupe des ataxies spino-cérébelleuses héréditaires. La nouvelle classification dite génomique (à partir du génome) remplace dorénavant, la classification qui était auparavant basée uniquement sur les signes cliniques des différentes formes de la maladie.

La classification des formes d'ataxie spino-cérébelleuse se fait donc en fonction du génotype. On distingue :

  • Les ataxies autosomiques dominantes (il suffit que l'un des deux parents transmette l'anomalie génétique pour que la descendance ait la maladie).
  • Les ataxies autosomiques récessives (il faut que les deux parents transmettent l'anomalie génétique pour que la descendance présente la maladie), comme l'ataxie de Friedrich, qui est la forme la plus courante d'ataxie héréditaire (elle représente environ la moitié des cas). Celle-ci peut survenir sous une forme classique ou accompagner un syndrome de carence en vitamine E d'origine génétique.

Le tableau ci-dessous est tiré du Harrison édition 1998 :

  • SCA1 (autosomique dominante de type 1) : 6p22-023.
  • SCA2 (autosomique dominante de type 2) : 12q-23-24.1.
  • SCAS3 (autosomique dominante de type3) : Maladie de Machado-Joseph 14q24.3-q32.
  • SCA4 (autosomique dominante de type 4).
  • SCA5 (autosomique dominante de type 5) : Région centromérique du chromosome 11.
  • SCA6 (autosomique dominante de type 6) : Répétitions polymorphes de CAG dans un canal calcium voltage-dépendant alpha 1A.
  • Atrophie dentato-rubro-pallido-luysienne 12p12-ter (autosomique dominante).
  • Dégénérescence spino-cérébelleuse avec 3D12-D21.1.
  • Dégénérescence rétinienne (autosomique dominante).
  • Ataxie de Friedreich (autosomique récessive)9q avec expansion de la répétition GAA au sein d'un intron.
  • Ataxie de Friedreich (autosomique récessive)8q13, carence en alpha-TTP.
  • Epilepsie myoclonique à fibres disparates mutation de l'ADN et de l'ARN en 8344.
  • Syndrome d'encéphalopathie mitochondriale avec acidose lactique et ACV mutation de l'ARN en 3243,3271,3 1252
  • Ataxie télangiectasie (autosomique récessive)11q22-23; gène ATM atteint cérébelleuse juvénile de Nikali et al 10 p 23.3-q 24. 1 (autosomique dominante).

Symptômes

Symptômes

Chaque pathologie présente des symptômes spécifiques :

  • Au cours de l'hérédo-ataxie-cérébelleuse de Pierre Marie, qui correspond à une atrophie des lobes latéraux (lobes situés sur le côté) du cervelet, les manifestations sont les mêmes que celles de la maladie de Friedrich mais elles apparaissent plus tard, c'est-à-dire après vingt ans.
  • Les déformations du squelette sont plus rares que dans les autres pathologies, et les signes d'atteinte du cervelet prédominent.
  • Les réflexes tendineux sont augmentés, et généralement s'associent à aucune anomalie oculaire.
  • Pour l'école de neurologie française, le terme d'hérédo-ataxie de Pierre Marie, est réservé à la maladie comportant une atteinte de la moelle épinière touchant plus ou moins les faisceaux (regroupement d'axones, c'est-à-dire prolongement de cellules de neurones) destinés à transporter l'influx nerveux, que l'on appelle les faisceaux de Flechsig et de Gowers. Il s'y associe également une lésion du faisceau pyramidal. Il s'agit d'une affection familiale héréditaire.

L'hérédo-ataxie-cérébelleuse apparaît chez l'adulte jeune et se caractérise par :

  • Une impossibilité de coordonner les mouvements suite à une lésion du cervelet.
  • Une démarche qualifiée de cérébelleuse spasmodique
  • Des troubles de la parole
  • Un nystagmus, qui correspond à des mouvements involontaires d'oscillation de faible amplitude, et de rotation du globe oculaire. Le nystagmus peut se produire dans certaines circonstances, et notamment quand le patient regarde sur le côté, mais peut également être constant.
  • Un signe de Babinski quand il existe une lésion du faisceau pyramidal. Il sert essentiellement à dépister une lésion du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Normalement, lorsqu'on frotte le bord externe de la plante du pied avec une pointe mousse, en allant du talon vers les orteils, le gros orteil se dirige vers la plante du pied (flexion) pendant que la voûte plantaire se creuse. On appelle signe de Babinski le réflexe inverse : le gros orteil se dirige vers le dos du pied (extension). Parfois, les autres orteils se disposent en éventail.
  • Le faisceau terminal correspond à un ensemble de fibres nerveuses descendant du cerveau jusqu'à différents étages de la moelle épinière, et destinées à conduire les ordres moteurs, dont le rôle est de mobiliser les muscles du squelette.
  • Les atteintes oculaires, se caractérisent par les difficultés à mobiliser les yeux; il s'y associe quelquefois une paralysie.
  • D'autre part, le patient présente quelquefois une cataracte (opacification du cristallin).

Physiopathologie

L'hérédodégénérescence spinocérébelleuse fait partie d'un groupe qui réuni l'ensemble des maladies suivantes :

Ces pathologies ont en commun leur évolution ainsi que des rapports familiaux et anatomiques. D'autres maladies ont quelquefois été décrites comme des formes proches, ou des complications de l'hérédo-dégénération spino-cérébelleuse. Il s'agit de :

  • L'amyotrophie de Charcot-Marie-Tooth.
  • La dystasie aréflexique héréditaire de Roussy et Lévy.
  • La sclérose latérale amyotrophique juvénile.
  • La dégénérescence cérébelleuse (atrophie olivo-ponto-cérébelleuse de Dejerine et A. Thomas, atrophie cérébello-olivaire de G. Holmes).
  • La dyssynergie cérébelleuse myoclonique de R. Hunt.

L'hérédodégénérescence spino-cérébelleuse, est une affection dégénérative d'origine familiale, qui se caractérise par une dégénérescence de la moelle épinière et, suivant qu'il existe ou pas un syndrome pyramidal, des lésions du cervelet, une atteinte de différentes zones du cerveau (corps strié, substance noire, putamen).

La dégénérescence est un processus de dégradation totale ou partielle d'un tissu, ou d'un organisme. Les cellules se modifient, perdent leurs caractères spécifiques, pour se transformer en une substance inerte. D'autre part, leur activité fonctionnelle disparaît.

Examen médical

Examen complémentaire

L'examen microscopique des lésions a permis de montrer une atteinte touchant essentiellement la moelle épinière, et plus précisément les cordons postérieurs. De forme cylindrique, les cordons de la moelle épinière sont constitués de substance blanche, et contiennent les faisceaux de neurones ascendants et descendants.

Évolution

Évolution

L'hérédodégénérescence spinocérébelleuse, progresse lentement et inexorablement vers des troubles handicapants se caractérisant par une infirmité.