Tentative récente d’explication du phénomène douloureux au cours de la fibromyalgie

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Le phénomène d’embrasement.
L’apprentissage sur le plan cognitif (faisant appel à l’intelligence), nécessite des connexions neuronales, c’est-à-dire des articulations ou si l’on préfère le passage de l’influx nerveux entre deux ou plusieurs neurones. Il semble que cet apprentissage se fasse consciemment, intentionnellement. En fait, à bien y réfléchir, l’apprentissage est également inconscient. Il semble aussi que seul le cerveau soit capable de mener à bien cet apprentissage. En fait, ici également, en y réfléchissant de plus près, n’importe quelle structure nerveuse contenant des connexions neuronales est susceptible d’engendrer un processus d’apprentissage.

Il est intéressant de se pencher un instant sur les structures anatomiques susceptibles de favoriser l’apprentissage. La moelle épinière et le tronc cérébral (qui est une zone du système nerveux située au-dessus de la moelle épinière) participent au processus d’apprentissage mais dans son côté sombre, puisqu’ils permettent de ressentir des douleurs, parfois pour longtemps et de façon permanente. On qualifie cette perception de la sensibilité douloureuse d' »apprentissage pathologique ».

Il existe, sur le plan neurophysiologie, un phénomène qui porte le nom de phénomène d’embrasement et qui a lieu au niveau de la corne postérieure de la moelle épinière. Quand des impulsions destinées à générer des douleurs (impulsions nociceptives) surviennent de manière continue et soutenue, on remarque qu’au niveau de la moelle épinière et des ganglions rachidiens se met en place un processus qui augmente, c’est-à-dire qui intensifie, la transmission nociceptive et consécutivement, les stimulations ou le message douloureux vers le cerveau. Le terme embrasement (en anglais : wind up), en français sensibilisation centrale, désigne une intensification des douleurs légères en douleurs intenses, parfois intolérables.
Pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire de connaître les notions suivantes. La perception initiale de la douleur est le résultat, en grande partie, de la sécrétion et de la libération d’une substance (le glutamate) au niveau de certains neurones composant les fibres nerveuses de type nociceptives C. Néanmoins, ces mêmes fibres nerveuses, et plus précisément leurs parties terminales que l’on appelle des terminaux, libèrent également d’autres transmetteurs, d’autres substances telles que la substance P ou le peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP). Les connexions entre les différents neurones sont susceptibles d’être intensifiées, c’est-à-dire soutenues par un phénomène de renforcement des connexions par l’intermédiaire des effets du glutamate sur les récepteurs NMDA, en présence de substances P.
Il est intéressant de se pencher un instant sur le phénomène d’intensification, c’est-à-dire d’accentuation de la libération de ces substances qui augmentent le seuil douloureux. Il est possible d’envisager le mécanisme suivant.
Chacun sait qu’un processus psychologique déstabilisant est susceptible d’augmenter une douleur. Autrement dit, une contrariété, une anxiété, une peur, tout processus que l’on peut qualifier de négatif, est susceptible d’accentuer le phénomène douloureux. Pour preuve, le relâchement ou une chose ayant une connotation agréable, a tendance à diminuer le phénomène anxiogène et la douleur. Ceci pourrait expliquer l’accentuation de la sécrétion de la substance P et du peptide lié au gène de la calcitonine.

Le terme hyperalgésie est donc le processus qui résulte de celui d’embrasement, conduisant à une augmentation de la sensibilité, c’est-à-dire à une hypersensibilité aux stimulations douloureuses.

Le terme allodynie désigne une sensation douloureuse survenant à la suite d’un toucher léger qui ne devrait pas, normalement (c’est-à-dire physiologiquement) entraîner de douleur. Autrement dit, le phénomène d’embrasement douloureux est susceptible d’expliquer la transformation de légères douleurs en douleurs importantes voire intolérables.
Toutes les fibres nerveuses de l’organisme ne sont pas uniquement destinées à transporter la douleur. Autrement dit, certaines fibres, qui habituellement sont utilisées pour transporter de simples phénomènes de sensation (toucher, chaleur, froid, etc…) sont, au cours des phénomènes d’embrasement, utilisées pour transporter la douleur. Ceci signifie qu’une légère stimulation (comme par exemple quand on appuie légèrement sur un tendon chez un individu atteint de fibromyalgie) entraîne une douleur presque insupportable.

Nous avons là, peut être, un début de piste susceptible d’expliquer les mécanismes douloureux survenant au cours de la fibromyalgie.