L'utilisation des lumières LED peut entraîner des lésions de la rétine.
Les LED (pour Light-Emitting Diode, ou en français diode électroluminescente – DEL) diffusent une lumière très intense, plus bleue que la lumière des ampoules classiques.
Leur faible consommation et leur grande résistance leur confèrent une durée de vie incroyablement longue (plusieurs dizaines de milliers d'heures). Elles ont donc rapidement envahi notre quotidien : luminaires d'intérieur, téléviseurs, éclairage des voitures, éclairage public, lampes de poche, téléviseurs, smartphones, tablettes, …
Alors que leur dangerosité a été établie dès 2010 par une étude de l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail), la législation européenne a décidé en 2016 que les éclairages LED seraient, avec certains halogènes et les ampoules fluocompactes, les seules lampes autorisées. Elles constitueront 90% du marché dès 2020.
POURQUOI LES LED SONT-ELLES DANGEREUSES ?
Leur spectre lumineux contient une très forte proportion de bleu, et cette lumière bleue émise est beaucoup trop intense : la législation stipule que l'éclairage intérieur ne doit pas provoquer d'éblouissement afin de protéger la rétine. Or, l'intensité lumineuse des LED est jusqu'à 1000 fois plus élevée que le norme recommandée : une exposition répétée (ou unique mais forte) peut entraîner des conséquences sur la rétine. Les plus dangereuses sont les LED à lumière blanche froide et à lumière bleue, essentiellement utilisées dans la décoration
Serge Picaud, responsable de l'équipe de pharmacotoxicité rétinienne à l'Institut de la vision, à Paris, explique : «Cette lumière est plus énergétique que le rouge et le vert et il y en a bien plus dans les LED que dans les ampoules classiques. Ce rayonnement bleu présente en plus la particularité d'être capté par des dérivés de pigments visuels qui vont transmettre cette énergie à l'oxygène, ce qui va favoriser l'oxydation de certains lipides ou protéines et provoquer ainsi la destruction ou la dégradation de cellules de la rétine».
Ces lésions "touchent la rétine externe, c'est-à-dire les photorécepteurs, et les cellules de l'épithélium pigmentaire" : les cellules rétiennes sont détruites, notamment au niveau de la macula, qui est la zone de la rétine où l'acuité visuelle est maximale.
Une agression régulière de l'oeil avec la lumière LED peut entraîner un vieillissement prématuré de la rétine pouvant aboutir à une DMLA (dégénérescene maculaire liée à l'âge).
IL FAUT PROTÉGER EN PRIORITÉ LES YEUX DES ENFANTS
Les jeunes enfants (moins de 10 ans) sont les plus exposés car leurs yeux n'ont pas encore développé certaines "protections naturelles" : l'organisme s'adapte aux "agressions" en modifiant petit à petit certains de ses structures. Par exemple, le cristallin, qui filtre la lumière pénétrant dans l'oeil, jaunit légèrement au fil du temps. De même, des pigments maculaires filtrant la lumière bleue se développent au fil des ans. Mais les yeux des moins de 10 ans n'ont pas encore subi ces modifications.
L'Anses a donc fait des recommandations pour protéger les yeux des enfants, en demandant la révision des valeurs autorisées et des protocoles de mesure. Elle demande que seules les LED de moindre intensité lumineuse soient commercialisées, et recommande un étiquetage faisant mention du risque.
En France, ces recommandations ont été appliquées, cependant, par précaution, mieux vaut éviter d'utiliser des LED à lumière blanche ou bleue et surtout ne jamais les regarder directement.
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