Définition
Définition
Terme utilisé improprement en langage courant et qui traduit la torsion du cordon spermatique (après lequel le testicule est suspendu) et l'enroulement de celui-ci sur lui-même. Cette torsion affecte également les vaisseaux et les nerfs destinés au testicule ainsi que le canal déférent. Le testicule est amarré à l'intérieur des bourses de telle façon qu'une torsion est normalement impossible. Devant une augmentation de volume et une douleur importante du testicule, il est toujours nécessaire de penser à une torsion du cordon spermatique. C'est la raison pour laquelle le chirurgien doit être prévenu pour gagner du temps. Si aucune intervention n'est faite rapidement, c'est-à-dire au maximum six heures après les premiers symptômes, le testicule est irrémédiablement nécrosé (détruit).
Anatomie
La tunique vaginale, qui est une membrane de recouvrement, de protection et de maintien, empêche physiologiquement (à l'état normal) la rotation du testicule autour du cordon spermatique. Le cordon spermatique est un pédicule constitué de canaux déférents (sortes de petits tubes sortant du testicule) associés à des nerfs et des vaisseaux. Un pédicule est un ensemble d'éléments vasculaires et nerveux rattachant un organe au reste du corps ou à un ensemble fonctionnel.
Symptômes
Symptômes
Douleur très intense et subite survenant dans un seul testicule (unilatéral) ou dans l'aine (à la racine d'un membre), empêchant la marche normale. Le patient ne présente pas d'hyperthermie (fièvre). Il se plaint d'autre part de troubles digestifs, de nausées, parfois des vomissements.
Épidémiologie
La torsion testiculaire peut survenir à n'importe quel âge, mais le plus souvent entre 15 et 30 ans.
Examen médical
Examen physique
La palpation montre un testicule surélevé et oedématié, c'est-à-dire augmenté de volume par la présence de liquide en quantité anormale, et impalpable car très douloureux.
Quelquefois, on constate une horizontalisation du testicule : il s'agit du signe de Prehn.
Le soulèvement de la bourse ne soulage pas le patient : il s'agit du signe du gouverneur.
Le réflexe crémastérien est normal. Le réflexe crémastérien correspond à une petite élévation du testicule du côté où est effectué le réflexe (homolatéral). Ce réflexe consiste à effleurer la face interne de la cuisse, à proximité du scrotum c'est-à-dire de la bourse testiculaire. Le réflexe est classiquement absent quand il existe une torsion du testicule et conservé en présence d'une autre affection du testicule.
Le toucher rectal est normal.
Labo
L'analyse des urines ne montre pas d'infection de celles-ci qui apparaissent claires. Le reste des analyses est normal et en particulier la CRP.
Examen complémentaire
L'échographie montre la torsion mais cet examen fait perdre du temps car la torsion testiculaire est une urgence chirurgicale.
Cause
Cause
Chez environ 10 % des patients, le testicule est plus mobile que la moyenne, ceci à cause d'une anomalie congénitale de la vaginale. Le relâchement de cette tunique entraîne une torsion susceptible de survenir spontanément de temps à autre. Ce phénomène est à l'origine d'une compression des vaisseaux du cordon spermatique entraînant une diminution de la vascularisation (ischémie) et parfois une destruction des tissus composant le testicule lui-même par infarctus (nécrose).
Traitement
Traitement
6 heures au plus après le début des symptômes, il est nécessaire de procéder à une intervention chirurgicale dans l'urgence. Celle-ci consiste à effectuer une orchiotomie qui permet d'explorer et de détordre le cordon et les autres fixations du testicule.
Évolution
Évolution
En quelques heures, l'augmentation de volume de la tuméfaction, qui devient de plus en plus douloureuse, traduit la destruction du testicule.
Le traitement doit intervenir avant une période de six heures survenant après les premiers symptômes : sans intervention, on assiste à la destruction du testicule qui nécessitera alors une orchidectomie, c'est-à-dire l'ablation du testicule.
Diagnostic différentiel
Cette pathologie ne doit pas être confondue avec :
- Un traumatisme
- Une tumeur du testicule
- Un hydrocèle : sorte d'œdème des bourses constitué par l'infiltration (la pénétration) de liquide du tissu du scrotum (enveloppe cutanée des testicules). Plus précisément, il s'agit d'un épanchement (présence de liquide) ressemblant à du lait et situé entre les deux feuillets de la vaginale des testicules.
- Une épididymite : inflammation de l'épididyme, qui est un organe cylindrique situé derrière chaque testicule et s'étalant en "embrassant " celui-ci, faisant suite aux canaux déférents. L'épididyme se prolonge par le canal déférent ou canal spermatique qui débouche dans l'urètre et qui est destiné à évacuer à la fois les urines et le sperme.
- La torsion de l'hydatide de Morgagni. L'hydatide de Morgagni est un petit pédicule, sorte d'appendice de quelques millimètres de long et correspondant à un kyste. La torsion de l'hydatide de Morgagni semble survenir plus précocement que la torsion testiculaire proprement dite. Les symptômes que présentent les patients atteints par cette affection sont proches de ceux de la torsion du cordon spermatique. Néanmoins, les douleurs semblent moins intenses et plus précoces, quelquefois insidieuses. L'examen de l'hydatide de Morgagni est légèrement différent de celui de la torsion testiculaire. Il existe une zone précise que les spécialistes appellent exquisement douloureuse et qui est localisée à la partie supérieure du testicule : on parle de douleur " en touche de piano ".