Priapisme

Définition

Définition

Le priapisme est une érection violente du pénis anormalement prolongée (durant au moins deux heures) et douloureuse survenant hors de toute excitation sexuelle (libido) survenant chez 1,5 homme pour 100 000.

Généralités

Le priapisme ne donne pas lieu à une éjaculation (émission de sperme).

L'érection caractérise un organe qui de l'état mou, devient raide, secondairement à l'afflux de sang à l'intérieur de cet organe.

Contrairement à ce qui se passe dans une érection physiologique (normale), le gland n'est pas gonflé et reste mou.

Le priapisme frappe à tous les âges.

Anatomie

 Le pénis est constitué de :

  • 2 tubes latéraux : les corps caverneux, intervenant lors de la fonction sexuelle du pénis, en lui permettant l'érection (rigidification de la verge la transformant en phallus). Les corps caverneux contiennent de nombreux vaisseaux sanguins dont le remplissage est à l'origine de l'érection. Cette érection est obtenue grâce à la fermeture des valves (sorte de clapet anti-reflux) situées à la sortie des veines pelviennes.
  • Un tube central constitué de tissu spongieux que l'urètre traverse de part en part, et qui se termine par le méat urétral.
  • Le gland situé à l'extrémité du pénis et recouvert par le prépuce (fourreau, repli cutané situé à l'extrémité du pénis et recouvrant le gland).

Symptômes

Symptômes

  • L'érection s'installe et se prolonge ce qui inquiète le sujet.
  • Le début n'est pas douloureux constituant ainsi un piège dans la mesure où l'individu attend que l'érection cesse. L'évolution démontre que le priapisme doit être traité rapidement.
  • Si l'on inspecte la verge tendue, celle-ci apparaît dure mais seulement aux endroits du corps caverneux qui entoure le canal de l'urètre (passage de l'urine). C'est-à-dire que le corps spongieux et le gland ont gardé leur souplesse normale.
  • La douleur n'apparaît qu'au bout de plusieurs heures et gagne progressivement en sévérité empêchant le sommeil (cas survenant très rarement).
  • Impossibilité d'uriner.

Physiologie

Le contrôle se fait par l'intervention de nombreux mécanismes entre autres :

  • Le contrôle hormonal qui est exercé par la testostérone. Les érections sont difficiles voire impossibles en l'absence de testostérone. Néanmoins les scientifiques n'ont pas découvert avec précision, le mécanisme de cette hormone sur la prise de commande du phénomène de l'érection.
  • Le contrôle nerveux est quant à lui mieux compris. Il existe dans la moelle épinière (partie du système nerveux situé dans la colonne vertébrale) 2 centres à partir duquel partent des nerfs (rameaux nerveux) qui parviennent jusqu'à la verge en empruntant des trajets très complexes. Chacun de ces deux rameaux nerveux, appartient soit au système nerveux sympathique dont le rôle est de rendre possibles les actions en général d'un individu (défense, fuite par augmentation de l'accélération du rythme cardiaque ou encore par augmentation du taux de sucre dans le sang etc.), soit au système nerveux parasympathique qui permet d'assurer la récupération, en abaissant la tension artérielle, et en diminuant le rythme cardiaque par exemple.
  • Le système sympathique est responsable de la flacidité (" pénis au repos ") de la verge. En effet il envoie constamment des influx nerveux vers des fibres musculaires dites lisses situées dans les logettes (petits compartiments) du corps caverneux. Ces influx sont à l'origine de la sécrétion de l'adrénaline et d'une autre hormone : la noradrénaline à l'intérieur de chacune de ces fibres musculaires lisses. Ceci provoque des contractions prolongées, et une réduction du volume et du nombre des logettes contenues dans la verge. Le résultat de ce mécanisme est donc la flacidité de la verge.
  • À l'inverse, lors de la stimulation pendant une excitation sexuelle suffisante, on assiste à une inhibition de ce système nerveux sympathique et à un arrêt de la sécrétion de l'adrénaline dans les logettes, à cet instant l'érection apparaît. Parallèlement le système parasympathique semble favoriser l'ouverture du calibre des artères (dilatation).

Cause

Cause

  • Troubles du drainage sanguin par les veines du corps caverneux (voir ci-dessus).
  • Hémopathies (maladie du sang) telle que la drépanocytose ou certaines leucémies, troubles de la coagulation sanguine.
  • Syndrome myéloprolifératif.
  • Psychiques.
  • Infection de l'appareil urinaire.

Traitement

Traitement

 Le traitement du priapisme est une urgence médicale. Autrement dit plus il intervient tôt plus il est efficace.

Immédiatement si au bout d'une heure environ le priapisme persiste, il est nécessaire de tenter plusieurs douches froides, de mettre de la glace sur la verge, de prendre des calmants légers.

Le traitement en service spécialisé d'urologie, doit alors avoir lieu quand le priapisme dépasse 3 à 4 h.

L'intervention chirurgicale, permet de rétablir le drainage normal du sang. Pour éviter les séquelles, ces interventions doivent être pratiquées précocement. Ceci consiste à effectuer une ponction du corps caverneux, à faire un lavage avec du sérum physiologique et à injecter un médicament contenant un alphastimulant : l'étiléfrine (Effortil).

Certains patients présentent un priapisme non ischémique (sans arrêt de la circulation) appelé également, à basse pression. Dans ce cas il est possible d'envisager un traitement utilisant un médicament contenant un alphastimulant sous forme absorbable par voie buccale. Il faut garder en mémoire que ces patients sont exceptionnels.

Les injections d'adrénaline ou de phényléphrine ne sont pas conseillées, car à l'origine de complications graves de type ischémique (arrêt brutal de la circulation sanguine).

Parfois il est nécessaire, sous anesthésie générale, de réaliser ce que l'on appelle une anastomose spongiocaverneuse après avoir effectué une incision du gland. L'intervention permet l'évacuation de la pression en excès du corps caverneux, par l'intermédiaire du système spongieux

Les impuissances après traitement de priapisme, peuvent être traitées par utilisation de prothèse du pénis (prothèses péniennes). Néanmoins les corps caverneux étant fibreux (ayant perdu leur élasticité) il faut quelquefois procéder à une perforation de façon à introduire les prothèses constituées de plastique.

Évolution

Évolution

La détumescence (l'absence d'érection) de la verge, qui intervient dans tous les cas après cet épisode, est obtenu quelquefois tardivement, ce qui provoque alors une impuissance définitive (due aux lésions des fibres musculaires qui sont remplacées par des fibres ayant perdu leurs élasticités donc incapables de se laisser distendre).

Prévention

Certains hommes semblent être plus susceptibles à faire un priapisme que d'autres.

Ce sont ceux qui, pendant leur sommeil, présentent des érections prolongées d'une ou de deux heures et quelquefois plus.

Les individus consommant certains toxiques sont également sujets à risque (voir causes).

Références

Bibliographie

Pautler SE, Brock GB. Priapism. From priapus to thé présent time. Urol. Clin North Am 2001 : 28 .-391-403.