Hyperactivité (traitement)

Définition

Définition

L’hyperactivité qui touche deux à trois garçons pour une fille se caractérise par l’apparition de difficultés précoces dans trois domaines :

  • L’hyperactivité proprement dit
  • L’impulsivité
  • L’inattention

Généralités

L’hyperactivité est avant tout motrice c’est-à-dire que l’enfant bouge sans cesse comme s’il était entraîné par un moteur, ne pouvant rester assis et bougeant tout le temps.

L’impulsivité se caractérise par des réponses trop rapide de la part de l’enfant, sans projections dans un avenir immédiat c’est-à-dire sans envisager les possibles conséquences négatives de ses réponses. Cette impulsivité se caractérise entre autres par des difficultés à attendre son tour et par le fait que l’enfant interrompt les autres sans arrêt. Ce comportement aboutit à de nombreuses punitions et remontrances d’où un rejet par son entourage.

L’inattention se traduit par le fait que l’enfant a du mal à soutenir son attention, se laissant distraire par n’importe quoi. Il ne semble jamais écouté et donne l’impression de ne pas pouvoir se concentrer ou alors d’être toujours dans la lune. Les conversations sont difficilement suivies et les règles sociales sont peu respectées.

Symptômes

Physiopathologie

Les causes de l’hyperactivité sont peu connues. Néanmoins il semble exister un dérèglement du fonctionnement neurobiologique du système nerveux central et plus particulièrement tout ce qui concerne les neuromédiateurs qui sont les substances permettant de transporter l’influx nerveux (en quelque sorte les ordres donnés par le cerveau) aux neurones périphériques et aux jonctions neuromusculaires (articulation entre les neurones et les muscles).

Le dysfonctionnement porte plus précisément sur la dopamine et la noradrénaline. En ce qui concerne la dopamine il semble exister une activité diminuée au niveau du cortex cérébral (partie périphérique contenant la substance grise du cerveau), on parle d’hypoactivité corticale. Pour la noradrénaline qui fait partie des hormones catécholamines il semble exister également une hypoactivité corticale ce qui expliquerait le déficit de mémoire avec, parallèlement, une hyperactivité en dessous du cortex (hyperactivité sous corticale) responsable de l’excitabilité.
 

Examen médical

Examen complémentaire

Les examens complémentaires comprennent essentiellement l’IRM, la tomographie par émission de positons (PET) et la tomographie par émission de simples photons (SPECT).

Traitement

Traitement

Le traitement de l’enfant hyperactif fait appel tout d’abord au traitement non médicamenteux qui comprend les psychothérapies et plus précisément les psychothérapies cognitivo -comportementales de groupe ou individuelles. Leur but est de modifier le comportement de l’enfant et de l’idée percevoit de lui-même. Cette  psychothérapie s’intéresse non seulement à  l’enfant mais aussi à son entourage.

Un deuxième type de psychothérapie est la psychothérapie psycho-dynamique qui permet de remonter dans l’histoire de la famille et d’analyser les conditions de vie de l’enfant.

Le traitement non médicamenteux comprend également une rééducation telle que la rééducation orthophonique, la psychomotricité (en présence de troubles de l’apprentissage).

Les traitements médicamenteux font tout d’abord appel au psychostimulant avec le méthylphénidate qui s’adresse aux troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité chez l’enfant de plus de six ans. Il s’agit de comprimets sécables (que l’on peut casser en deux) de 10 mg chacun.

La prescription du méthylphénidate doit se faire uniquement à l’hôpital pour commencer. Ce sont les services spécialisés de psychiatrie et de neurologie en pédiatrie qui peuvent ordonner le méthylphénidate.

La prescription de méthylphénidate se fait sur ordonnance écrite et dont la validité ne dépasse pas un an.

Le renouvellement de ce médicament a lieu tous les 28 jours. Ce renouvellement peut être effectué par un omnipraticien (médecin généraliste).

Les renouvellements doivent être effectués sans modifier les doses ordonnées par l’ordonnance provenant de l’hôpital.

La délivrance du méthylphénidate se fait par la pharmacie d’officine de la façon suivante. Il est nécessaire de présenter la prescription hospitalière (renouvelée tous les 28 jours) ou la prescription du médecin traitant.

La posologie c’est-à-dire les prises de médicaments sont les suivantes :

  • Un comprimé matin et midi puis augmentation progressive des doses jusqu’à atteindre une posologie (prise de médicaments) qui est comprise entre 0,5 et 1,5 mg par kilo par jour. En aucun cas il ne faut dépasser 60 mg par jour.

Les médicaments doivent être pris deux fois par jour c’est-à-dire le matin le midi ou mieux trois fois par jour c’est-à-dire le matin le midi et vers 4heures et demi, 5 heures.

Le traitement doit être interrompu au moins une fois par an, de préférence durant les vacances scolaires, en choisissant les vacances de longue durée (plutôt les grandes vacances). Ceci est nécessaire pour avoir le temps de réfléchir à la nécessité ou pas de reprendre le traitement au moment de la rentrée en septembre.

Certaines équipes médicales en pédopsychiatrie (psychiatrie de l’enfant) conseillent d’arrêter le traitement durant le week-end ce qui ne semble pas être justifié d’après les nouvelles données sur l’hyperactivité de l’enfant et de l’adolescent.

Les effets secondaires du méthylphénidate ne semblent pas être très importants. Globalement ce médicament est bien toléré et accepté et les effets délétères (indésirables) peut importants. Il faut néanmoins citer (liste non exhaustive) :

  • Des troubles de l’endormissement
  • Une irritabilité
  • Des troubles de l’appétit (diminution) essentiellement au début du traitement
  • Des maux de tête
  • Des vertiges
  • Des douleurs de l’abdomen

Les troubles de la croissance ont été, durant une longue période, au centre d’une polémique entre spécialistes prescrivant ce médicament. Pour certains auteurs il existe, en effet, quelques ralentissements de la croissance lors de traitements prolongés et continus par le méthylphénidate. C’est la  raison pour laquelle il a été préconisé ce que l’on appelle des fenêtres thérapeutiques «de rattrapage». Il s’agit de périodes durant lesquelles aucun médicament n’est donné, en tout cas médicament de ce type.

Il a également été question de propension à la toxicomanie, crainte non justifiée pour l’instant, semble-t-il.

Il existe d’autres molécules possédant des capacités de psycho stimulation :
Ritaline LP (libération prolongée) qui est commercialisé sous forme de gélules à 20 mg,30 mg et 40 mg. En ce qui concerne la ritaline elle est, si l’enfant n’a jamais pris de méthylphénidate, d’abord conseillée sous forme de ritaline à 10 mg et à doses progressives.

La deuxième molécule qui quelquefois est prescrite est le Concerta LP. Ce médicament est quelquefois conseillé en première intention à la dose 18 mg. Puis, un ajustement est ensuite effectué de semaine en semaine en fonction de l’efficacité et de la tolérance de ce médicament. Un maximum de 56 milligrammes ne doit pas être dépassé.

L’avenir du traitement de l’hyperactivité de l’enfant et de l’adolescent passera sans doute par une nouvelle molécule : l’atomoxétine, médicament qui existe déjà aux États-Unis depuis 2002 et qui pourrait remplacer le méthylphénidate. Il possède la capacité d’inhiber la substance qui transporte la noradrénaline.

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