Glandes Sudorales ou sudoripares

Définition

Définition

Les glandes sudorales sont des glandes profondes, constituées par les glandes eccrines, et les glandes apocrines. Le terme sudoral désigne tout ce qui est en rapport avec la sueur.

Généralités

L'hyperhidrose est une maladie entraînant l'apparition de moiteur de manière constante au niveau des mains et des aisselles, tout particulièrement pour certaines pathologies s'accompagnant d'une transpiration trop importante, comme c'est le cas au cours de l'hyperthyroïdie (excès de sécrétion d'hormones thyroïdiennes), et de l'hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang), ou encore d'un excès d'absorption alcoolique (alcoolisme) qui peuvent être pris en charge.

L'excès de transpiration peut éventuellement entraînant l'apparition d'autres maladies. C'est le cas entre autres :

  • De l'eczéma.
  • Des infections cutanées.
  • Des candidoses.

Classification

On distingue habituellement :

  • L'hyperhidrose primaire que l'on appelle également hyperhidrose primaire essentielle, qui concerne essentiellement les pieds, les mains, les aisselles le cuir chevelu, et l'aine. Il s'agit d'une hyperhidrose que les spécialistes en dermatologie appellent hyperhidrose primaire idiopathique, le plus souvent de nature héréditaire, débutant généralement au début de l'adolescence, puis régressant le plus souvent après 40 ans. Les troubles psychologiques, la chaleur la concentration, les contrariétés, le stress, sont la cause de cette perturbation de sécrétion sudorale.
  • L'hyperhidrose secondaire, le plus souvent généralisée, est dû à l'obésité, une pathologie neurologique (hémiplégie, syringomyélie, neuropathie), à la ménopause, au diabète, à un dérèglement hormonal, à la prise d'un ou de plusieurs médicaments.

Symptômes

Physiologie

La transpiration importante, se caractérise par la sécrétion d'une quantité élevée de sueur quelquefois provoquée dans un but thérapeutique. La sueur est le résultat de la sécrétion des glandes mérocrines (sudoripares). Elle est constituée par du sang ayant la propriété d'être moins concentré (plus précisément ayant une pression oncotique moins importante), et qui a traversé les cellules des glandes sudoripares pour ensuite être libéré à l'extérieur de l'organisme. Les pores de la peau permettent l'élimination de la sueur (la transpiration). 

Le terme de diaphorétique caractérise un mécanisme ayant pour résultat la facilitation de la transpiration. La sueur est normalement acide, et son pH se situe aux environs de 4 à 6. 

La composition de la sueur est dépendante de l'alimentation, et de l'état général de l'individu :

  • Eau (99 %).
  • Sels minéraux (chlorure de sodium).
  • Vitamine C.
  • Anticorps.
  • Urée.
  • Acide Urique.
  • Ammoniac.
  • Acide lactique (cette substance attire les moustiques).
  • Médicaments.

C'est le système nerveux sympathique (système nerveux automatique, autonome) qui régule la transpiration. La thermorégulation permet de prévenir le réchauffement de l'organisme. Le dérèglement de celui-ci-ci, peut être à l'origine d'une excrétion excessive de sueur.

La sueur froide, habituellement provoquée par la nervosité, l'anxiété, la peur fait sécréter des quantités importantes de sueur.

Les glandes apocrines, sont des glandes dont la sécrétion est expulsée avec une partie de la cellule où elle est accumulée. Par exemple les glandes sudorales sont constituées par des glandes apocrines. Elles n'existent normalement que pendant la vie fœtale, et ne persistent chez l'adulte que dans les régions suivantes :

  • Mamelonnaires.
  • Aine.
  • Aisselles.
  • Anus.
  • Appareil génital.

Le tube excréteur des glandes apocrines s'ouvre dans un follicule pilosébacé (petit élément anatomique en forme de sac situé à la racine d'un poil, ou d'un cheveu).

La sueur a une odeur particulière, et un rôle qui pour l'instant est méconnu chez l'homme. Chez l'animal les glandes apocrines sécrètent (fabriquent) des phéromones appelées également hormones de la communication, jouant (tout particulièrement chez les insectes sociaux, fourmis, abeilles) un rôle dans certains comportements (communication, sexualité, construction chez les abeilles).

Les glandes eccrines (issues du grec ek-krinô : je sécrète, en anglais eccrine), sont des glandes dont le canal permet le transport de la sécrétion, et débouche directement à la surface de la peau. C'est le cas des glandes sudoripares qui sont disséminées sur l'ensemble de la peau du corps. La sueur d'origine eccrine, est particulièrement riche en sel (chlorure de sodium) et en eau. Elle joue un rôle dans la régulation de la température de l'organisme. Son augmentation, après un ordre donné par le système nerveux végétatif, entraîne son évaporation et consécutivement une baisse de la température du corps. Le stress et certains médicaments contenant de l'acétylcholine, ou de l'adrénaline, sont également susceptibles d'augmenter sa fabrication (sécrétion).

En nombre total d'environ deux millions, plus nombreuses que les glandes apocrines, les glandes eccrines sont également à l'origine de la sueur.
Elles sont particulièrement nombreuses aux:

  • Paumes des mains.
  • Aisselles.
  • Poitrine.
  • Front.

Elles sont constituées de tubes enroulés, appelés des glomérules et se prolongent par un canal excréteur (le canal sudorifère) qui débouche au niveau de la peau par un pore.

Le terme phéromone utilisé par Karlson et Lüscher en 1959, issu du grec phérô : je porte et hormaô : j'existe, désigne la sécrétion exocrine produite par un individu et perçue par une autre personne appartenant à la même espèce. Cette sécrétion provoque une réaction qui est spécifique. Autrement dit, le comportement de la personne qui perçoit cette sécrétion exocrine est modifiée. Les phéromones sont également sécrétées par les végétaux et par les insectes, les poissons, et les mammifères. Les phéromones, chez l'être humain, semblent jouer un rôle très important en ce qui concerne l'attirance sexuelle. Ils sont des médiateurs chimiques, qui sont sécrétés par certains animaux, et qui permettent à d'autres animaux de la même espèce d'être repérés. Ainsi certains poissons, et certains papillons, ont la capacité d'émettre des substances odorantes qui sont perçues par d'autres, quelquefois à une grande distance.

Physiopathologie

L'hyperhidrose essentielle appelée également hyperhidrose localisée, ou éphidrose (du grec épi : sur les hidroô : je sue, en anglais ephidrosis), est une perturbation de fonctionnement de la sécrétion de la sueur, se caractérisant par une accentuation de sa sécrétion dans une zone localisée de l'organisme. Le plus souvent l'hyperhidrose essentielle survient au niveau du crâne (front), et du cuir chevelu. On rencontre l'hyperhidrose crânienne, au cours du syndrome auriculo-temporal, appelé également syndrome de Frey, ou éphidrose parotidienne, il s'agit d'un excès de sudation survennant dans la région située autour des oreilles et des tempes, pendant les repas.

L'hyperhidrose, qui selon certains spécialistes en dermatologie concerne environ 3 % de la population, est un phénomène qui est susceptible d'aboutir à un handicap physique, parfois important entraînant des perturbations psychologiques de façon générale, voire désastreuses pour certains individus ayant des difficultés à gérer cette dysrégulation (mauvais fonctionnement de l'organisme). Elle pourrait perturber la vie d'un grand nombre d'individus dans la mesure où ce phénomène n'est pas toujours déclaré par les patients.

Normalement la sudation a pour rôle de réguler la température du corps grâce à un phénomène d'évaporation à la surface de la peau. Habituellement, l'émission de sueur ne dépasse pas 100 ou 200 ml par peur. Chez certains patients atteints d'hyperhidrose, cette quantité peut dépasser 1 L par heure, surtout en cas d'exercice physique. On parle de sudation exagérée quand la sécrétion de sueur dépasse sa fonction normale, et que la quantité de sueur émise devient inutile pour réguler la température du corps appelée thermorégulation.

En pratique médicale courante, il n'est pas aisé de faire la différence entre une sécrétion de sueur normale, et une hyperhidrose. L'examen d'un patient atteint d'hyperhidrose montre un véritable ruissellement des zones concernées. L'évolution de cette affection est parfois très grave pour le patient dans la mesure où elle perturbe énormément le quotidien pendant les tâches journalières : prendre un objet qui glisse, écrire sur le clavier d'ordinateur, s'habiller, lire.

L'hyperhidrose est également susceptible d'aboutir à une bromhidrose, c'est-à-dire à l'apparition de mauvaises odeurs des mains, des pieds. Enfin la survenue d'une kératolyse ponctuée des pieds, aboutit à l'apparition d'érosions (petites plaies), et de macération de la peau. Il s'agit d'une autre évolution possible.

Cause

Cause

La cause et l'origine de l'hyperhidrose localisée n'est pas connue avec précision. Elle est généralement exagérée à cause de certains facteurs, essentiellement les facteurs psychologiques. Par exemple les mains moites sont un des résultats de l'hyperhidrose.

Traitement

Traitement

Les traitements sont :

  • Les sels d'aluminium sous la forme de chlorure d'aluminium qui, actuellement est le traitement de référence en ce qui concerne les traitements locaux. Il existe de nombreux produits commercialisés que l'on appelle détranspirants, antiperspirants, déodorants. Nous pouvons citer comme produit pharmaceutique : Lutsine, Etiaxil, Biotherm Deo Pure, Spirial, Driclor, PM antiperspirant, Dermagor. Ces médicaments se présentent sous la forme de liquide, ou de crème, dont le but est d'entraîner une obstruction de nature mécanique, et d'empêcher la sueur de sortir des glandes sudoripares, en bouchant les conduits de sortie de ces glandes.
  • S'il s'agit d'une hyperhidrose légère, le chlorhydrate d'alumine à 25 % d'alcool, est le plus souvent recommandé par les dermatologues. L'application se fera le soir sur des parties du corps bien saines, après que celle-ci soit lavées, et bien séchées, et à 48 heures après une épilation. Il s'agit d'un traitement efficace pour les aisselles.
  • Néanmoins en ce qui concerne les pieds et les mains, le traitement est moins efficace car il existe une couche épaisse de corne (kératose), qui empêche le produit d'accéder aux glandes eccrines (les glandes qui sécrètent l'extérieur de l'organisme) à l'endroit où l'on désire que le produit soit efficace. L'application doit être arrêtée quelque jours quand il existe des brûlures, ou des irritations. Les patients s'en plaignent d'ailleurs assez fréquemment. Au début du traitement le produit est utilisé de manière quotidienne, jusqu'à ce que le patient atteigne une normalisation. Par la suite, il est nécessaire d'appliquer par intervalle les produits. Il n'a pas été décrit de forme d'allergie, comme un eczéma de contact, entre autres, pour l'instant.
  • Pour certains patients les médicaments précédemment cités ne sont pas du tout efficaces. Il est alors nécessaire d'intervenir chirurgicalement en sectionnant un ganglion nerveux au niveau du thorax. Il s'agit d'une opération relativement simple, et très efficace. Néanmoins cette intervention chirurgicale a pour inconvénient de laisser définitivement les mains sèches au patient, ce qui risque d'occasionner l'apparition de gerçures.
  • La toxine botulique est quelquefois utilisée. Il s'agit d'une neurotoxine très efficace, qui possède la capacité de bloquer la libération de l'acétylcholine au niveau des terminaisons des nerfs qui fabriquent ce neuromédiateur (l'acétylcholine). Ceci a pour résultat de désactiver les glandes sudoripares elles-mêmes. Il s'agit d'un traitement qui a fait ses preuves quand la maladie résiste aux sels d'aluminium dont nous venons de parler. Ce traitement est contre-indiqué si le patient présente une myasthénie, une sclérose latérale amyotrophique. La grossesse et l'allaitement, sont également des contre-indications à l'utilisation de la toxine botulique.
  • La technique est la suivante : il est nécessaire tout d'abord de localiser exactement les zones d'hyperhidrose, grâce à un test à l'iode qui colore les zones qui transpirent. Puis on procède à l'injection. 50 unités de toxine botulique (Botox) est efficace au niveau de l'aisselle. Le traitement permet la suspension de l'excès de sudation durant plusieurs mois (pour certains spécialistes neuf mois). Quand il existe une hyperhidrose palmoplantaire, il est nécessaire de pratiquer une anesthésie globale de la main ou du pied, ou une anesthésie locale, en utilisant un dermojet. En effet les injections de toxine botulique à ce niveau sont douloureuses. Etant donné que cette méthode thérapeutique a une action uniquement suspensive, il est donc nécessaire de procéder à la répétition des injections, c'est-à-dire une à deux fois par an. La toxine botulique a obtenu l'autorisation de mise sur le marché pour le traitement axillaire (de l'aine). Il ne s'agit pas d'un traitement remboursé, et qui d'autre part est réservé à l'usage hospitalier. Enfin son coût est relativement élevé. Pour l'usage esthétique dans le privé, il est utilisé le Vistabel pour 330 € par flacon de 100 unités.
  • Par le passé, il était assez fréquemment utilisé la sympathectomie transthoracique endoscopique. Ces indications ont été diminuées depuis que l'AFSSAPS a donné son accord pour utiliser la toxine botulique pour traiter l'hyperhidrose essentielle. Cette technique est uniquement réservée, de nos jours, pour traiter les hyperhidroses invalidantes, quand les autres méthodes thérapeutiques ont été un échec.
  • Une technique encore plus ancienne qui consistait à inciser les glandes sudoripares des aisselles a été abandonnée.
  • L'ionophorèse est une autre forme de traitement consistant à faire passer un courant continu d'environ 15 à 20 A, en utilisant des bacs en plastiques qui sont remplis d'eau du robinet, et dans lesquels on plonge les deux mains, et les pieds. Pour que ce traitement soit efficace, il faut trois à cinq séances de 20 minutes par semaine, jusqu'à obtenir une anhidrose, c'est-à-dire une cessation de la sécrétion de la sueur. Par la suite il faut également des séances d'entretien qui sont réalisées trois fois par semaine, et qui sont renouvelées régulièrement. Ce traitement doit obligatoirement être commencé par un dermatologue, puis terminé au domicile. Il est le plus souvent bien toléré, efficace, et autorisé chez l'enfant. Néanmoins, l'ionophorèse est contre-indiqué chez la femme enceinte, ou bien chez un patient portant un pacemaker. Il existe d'autre part, quelques effets indésirables qui sont rares et discrets. Il s'agit de démangeaisons (prurit), d'apparition de rougeur (érythème), de dysesthésie (sensations anormales). Le traitement des aisselles fait appel à l'utilisation des capteurs de forme sphérique.
  • Dans le futur, l'hyperhidrose essentielle devrait profiter des médicaments anticholinergiques qui présentent néanmoins quelques effets secondaires notables, des inhibiteurs calciques, et des bêtabloquants. Une étude est programmée pour connaître la véritable efficacité de ces molécules.

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