Déshydratation du nourrisson

 

Par temps chaud, les nourrissons perdent rapidement leur réserve en eau et le simple fait de rester sur une plage ou dans une voiture par grande chaleur peut avoir pour eux des conséquences catastrophiques.

La deshydratation est une perte hydrique (d’eau) importante et rapide dans l’organisme d’un nourrisson (enfant de la naissance jusqu’à 2 ans).

Les causes

  • Une exposition au soleil
  • Une difficulté à prendre les biberons
  • Une hyperthermie (température élevée)
  • Des épisodes diarrhéiques
  • Une exposition à une atmosphère surchauffée (voiture, etc…)
  • Une insuffisance d’apport en eau
  • D’autres causes plus rares (insuffisance de fonctionnement des glandes surrénales, anomalie rénale congénitale, diabète)

Cette pathologie, particulièrement courante dans les pays en voie de développement où elle constitue la première cause de mortalité des enfants de moins de 5 ans, s’est considérablement réduite dans les pays développés du fait de la prise en charge familiale et médicale des causes citées ci-dessus.

La déshydratation est grave chez le nourrisson du fait que sa concentration en eau est proportionnellement plus élevée que chez le grand enfant ou l’adulte, ce qui signifie que les pertes sont donc relativement plus abondantes.

Pendant la période estivale, la déshydratation du nourrisson peut également survenir dans les pays considérés comme développés à cause de la survenue de diarrhées (surtout d’origine infectieuse), quelquefois associées à des vomissements et de la fièvre. L’exposition au soleil ou à une température ambiante anormalement élevée sont des conditions que l’on retrouve plus souvent en vacances.

Habituellement, les déshydratations qui surviennent en période estivale se limitent à une soif intense. Les signes décrits ci-après sont rarement présents. Néanmoins, il est nécessaire de vérifier que l’enfant n’a pas trop perdu de poids de façon à pouvoir juger de la gravité de la déshydratation. Au-delà d’une perte de poids de 5 % (voir ci-après), il est nécessaire de consulter un médecin ou de se rendre dans un service d’urgence à l’hôpital.

Les symptômes
1) Une perte de poids < 5 % du poids total de l’enfant est un signe de déshydratation bénigne.
2) Les déshydratations de forme moyenne se caractérisent par une perte de poids comprise entre 5 et 10 %. Dès cet instant, le nourrisson peut présenter les signes suivants :

  • Les yeux perdent de leur tonicité (ils sont moins fermes), ils apparaissent comme enfoncés dans les orbites
  • Les fontanelles (espaces correspondant à des zones non ossifiées du crâne) sont déprimées (creusées)
  • En pinçant légèrement l’abdomen de l’enfant, on obtient un pli cutané (trace de peau flétrie). Normalement, quand l’enfant est bien hydraté, cette trace s’efface assez rapidement. En cas de sécheresse des tissus cutanés traduisant la déshydratation globale de l’enfant, la persistance de ce pli cutané est en faveur d’une déshydratation moyennement grave.
  • Présence d’une soif intense accompagnée d’une sécheresse des muqueuses (langue)
  • Fièvre dans quelques cas

3) Les déshydratations graves correspondent à une perte de poids supérieure à 10 % qui entraîne chez l’enfant une impossibilité pour ses organes vitaux (cœur, vaisseaux, foie, cerveau, etc…) d’assurer leur fonction minimum (c’est ce que l’on appelle un choc). Ceci se traduit par :

  • La présence d’un pouls faible, quelquefois imprenable
  • La peau froide et pâle
  • Une tension artérielle très basse

Les complications possibles
La déshydrtation grave peut évoluer en quelques heures vers des signes neurologiques (obnubilation, convulsions), une insuffisance de fonctionnement de la filtration rénale et des anomalies neurologiques (collection sanguine – hématome – en dessous de la dure mère, qui est une des méninges de protection du système nerveux central).

Le traitement
Quand cela est possible, il faut avant tout supprimer les causes de déshydratation. Le plus souvent, il s’agit de diarrhée, d’insuffisance d’apport en eau ou en électrolytes (sodium).

  • Pour les déshydratations bénignes, un apport en eau par la bouche à l’aide de solution contenant des électrolytes délivrées par la pharmacie est généralement suffisante. Ces liquides peuvent être donnés en petites quantités de façon répétée au biberon.
  • Pour les formes de déshydratation moyennement graves, il est nécessaire de se rendre à l’hôpital où l’enfant sera mis sous perfusion intraveineuse dans un service adapté.

La prévention
En période de chaleur, il faut non seulement faire boire les bébés très régulièrement, mais éviter l’exposition au soleil (pour un enfant de moins de 8 mois), et la présence dans des chambres confinées ou dans une voiture durant un long trajet.
Éviter également l’exposition prolongée des nourrissons à la chaleur et au soleil à certaines heures où les rayons du soleil sont très forts (entre 12 et 16 heures l’été).
Si, de plus, l’enfant présente une diarrhée ou de la fièvre, les quantités de liquide doivent être adaptées sans oublier un apport supplémentaire en minéraux. Le Coca-Cola et ses dérivés semblent un appoint intéressant à partir du moment où l’on a pris soin de retirer préalablement le gaz du liquide. Cette solution, bien entendue, ne doit pas être durable.

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