Concevoir en Allaitant est ce possible ?

De nombreuses mères souhaitent concevoir un nouvel enfant tout en poursuivant l’allaitement. Ce guide détaillé explique les mécanismes biologiques en jeu et propose des conseils pratiques pour optimiser vos chances de grossesse pendant l’allaitement, qu’il soit exclusif ou mixte.

Comprendre l’Impact de l’Allaitement sur la Fertilité

L’allaitement exclusif provoque une aménorrhée lactationelle. Selon l’OMS, cette méthode offre une protection de 98% contre la grossesse pendant les six premiers mois post-partum, à condition que l’allaitement soit exclusif et que les règles ne soient pas revenues. Cette suspension temporaire des règles est due à la production de prolactine, l’hormone responsable de la lactation. Cette hormone bloque l’ovulation, ce qui rend naturellement la conception plus difficile. Néanmoins, cet effet contraceptif n’est pas garanti à 100%.

En revanche, l’allaitement mixte modifie cette situation. L’introduction de compléments alimentaires ou de biberons diminue la production de prolactine. Par conséquent, le retour de l’ovulation survient souvent plus rapidement. Les cycles menstruels peuvent alors reprendre, même si l’allaitement se poursuit partiellement.

Le Retour des Règles et la Fertilité Réelle

Le retour des règles, ou retour de couche, ne garantit pas une fertilité optimale. D’après une étude publiée dans The Lancet (2020), environ 60% des premiers cycles post-partum sont anovulatoires, c’est-à-dire sans ovulation, même en présence de saignements menstruels. Cette proportion atteint 80% chez les femmes qui allaitent exclusivement. L’allaitement continue d’influencer les hormones et peut perturber la qualité de l’ovulation.

La phase lutéale, période entre l’ovulation et les règles suivantes, peut également être raccourcie pendant l’allaitement. Cette particularité rend parfois la fécondation plus difficile, même avec des cycles réguliers. Un suivi médical permet alors d’évaluer la qualité de l’ovulation.

Comment Optimiser ses Chances de Conception

Pour augmenter les possibilités de grossesse pendant l’allaitement, plusieurs stratégies peuvent être mises en place. D’abord, l’espacement des tétées permet de réduire naturellement la production de prolactine. Cette diminution favorise progressivement le retour de l’ovulation.

De plus, l’introduction d’une alimentation diversifiée chez le bébé contribue à ce processus. Les repas solides remplacent graduellement certaines tétées, ce qui impacte directement la production hormonale. Cette transition doit cependant respecter les besoins nutritionnels du nourrisson.

Reconnaître les Signes de Fertilité

Plusieurs indices suggèrent un retour à une fertilité normale. Les pertes cervicales évoluent au cours du cycle et deviennent plus abondantes et filantes au moment de l’ovulation. La température corporelle présente une variation biphasique caractéristique, avec une légère augmentation après l’ovulation.

Des sensations physiques accompagnent souvent l’ovulation. Des tensions mammaires ou des douleurs abdominales légères peuvent survenir. Le gynécologue peut confirmer la qualité de l’ovulation par des examens spécifiques comme le dosage de la progestérone ou une échographie de l’ovulation.

L’Importance du Suivi Médical

Un accompagnement médical s’avère précieux dans ce parcours. Le gynécologue ou la sage-femme peuvent évaluer le retour de l’ovulation grâce à différents examens. Ils surveillent notamment la reprise des cycles menstruels et peuvent prescrire des analyses hormonales si nécessaire.

Par ailleurs, une supplémentation en vitamines et minéraux est souvent conseillée. L’acide folique, en particulier, joue un rôle essentiel dans la préparation d’une nouvelle grossesse. Le fer et le calcium doivent également être surveillés car l’allaitement mobilise ces nutriments en quantité importante.

Le Co-allaitement

Le co-allaitement, aussi appelé tandem nursing, désigne l’allaitement simultané de deux enfants d’âges différents. Cette pratique démontre la capacité remarquable du corps maternel à s’adapter. En effet, le sein produit un lait dont la composition varie selon l’âge de chaque enfant.

Cette adaptation physiologique se manifeste dès la grossesse. Le corps fabrique simultanément du lait mature pour l’aîné et prépare la production de colostrum pour le nouveau-né. Après l’accouchement, la production s’ajuste naturellement aux besoins spécifiques de chaque enfant.

Aspects Pratiques

L’organisation pratique du co-allaitement nécessite une adaptation progressive. Certaines mères optent pour des tétées simultanées, d’autres préfèrent des moments distincts pour chaque enfant. Cette flexibilité permet de répondre aux besoins individuels tout en préservant des moments privilégiés.

Les besoins nutritionnels maternels augmentent considérablement durant cette période. Une alimentation enrichie et une hydratation optimale deviennent essentielles. Le soutien familial joue également un rôle crucial pour permettre à la mère de se reposer suffisamment.

Plusieurs défis accompagnent souvent cette pratique. La gestion de la jalousie de l’aîné demande une attention particulière. La fatigue physique peut s’intensifier, nécessitant une organisation adaptée. L’accompagnement par une consultante en lactation aide à surmonter ces obstacles et à vivre sereinement cette expérience unique.

Sources principales : Organisation Mondiale de la Santé (OMS), La Leche League International, et The Lancet Maternal Health (2020).

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