Peau (généralités)

Définition

Définition

La peau est un organe qui a pour fonction d’envelopper l’ensemble du corps afin de le protéger.

                                                                                       

Généralités

La peau est l'ensemble des cellules regroupées sous forme d'un tissu résistant et souple, constitué de plusieurs couches, et recouvrant l'ensemble du corps.

Elle est formée de deux parties distinctes :

  • L'épiderme (epi : dessus), dont le principal rôle, est la protection du corps.
  • Le derme, seul à posséder des vaisseaux permettant aux nutriments (éléments nutritifs transportés par le sang) de diffuser vers l'épiderme.

Le terme corrugation (du latin cum : avec les, ruga : ride, en anglais corrugation), désigne le froncement de la peau survenant à la suite d'une contraction du muscle peaucier situé en dessous. Ce terme s'utilise essentiellement pour le scrotum qui est l'enveloppe cutanée des testicules.

Anatomie

Chez un adulte, la peau pèse entre 3,5 kilos et 4,5 kilos. Sa superficie totale peut aller jusqu'à 2 mètres carrés. Elle est extrêmement vascularisée, et possède également en grand nombre :

  • Des glandes sudoripares (fabriquant la sueur).
  • Des glandes sébacées (sécrétant le sébum, qui est une substance grasse protègeant la peau), et des récepteurs nerveux, permettant les sensations tactiles, et de la pression. Cette énorme couverture (tégument) très souple et résistante, permet de protéger l'organisme contre les agressions extérieures (infections, écarts de température). L'épaisseur de la peau, varie entre 1,5 et 4 mm, suivant la région du corps considérée. 
  • Au dessous du derme se situe l'hypoderme, appelé également fascia superficiel. Il est constitué de tissu adipeux (graisse), et de tissu conjonctif plus lâche que celui du derme.Ce dernier a pour rôle de s'adapter aux mouvements des structures situées au-dessous de lui (muscles, tendons, aponévroses) mais également de protéger l'organisme des coups, grâce à sa constitution graisseuse. C'est à ce niveau, que se situent les réserves de graisse de l'organisme, qui s'accumulent chez l'homme au niveau du ventre, et chez la femme au niveau des cuisses, et des seins.
  • L'épiderme contient différentes variétés de cellules, notamment :
    • Les kératinocytes (mot issu de kera signifiant corne), fabriquent la kératine (protéine donnant aux cellules des propriétés protectrices). Toutes les cellules de l'épiderme, sont reliées entre elles par des structures : les desmosomes. Au fur et à mesure que des kératinocytes progressent vers la surface de la peau (poussés par des cellules plus jeunes situées en dessous), ils fabriquent de la kératine molle qui est leur constituant essentiel. Arrivés en surface, et parfois même avant, les kératinocytes meurent en desquamant (chute de peau inutile). De cette façon, l'épiderme est constamment renouvelé tous les 25 à 40 jours.
    • Les mélanocytes fabriquent un pigment, la mélanine (melas :noir). Cette variété de cellules, se situe plus profondément dans l'épiderme, mais reste néanmoins en contact avec les kératinocytes, qui intègrent progressivement la mélanine fabriquée par les mélanocytes. Les pigments de mélanine, ainsi absorbés protègent les noyaux des cellules contre les rayons ultraviolets du soleil.
  • D'autres variétés de cellules présentes dans l'épiderme, servent essentiellement à la défense (système immunitaire) de l'organisme.
  • Enfin, une dernière variété de cellules, les épithélioïdocytes, semblent jouer un rôle dans le toucher. Elles sont situées à la jonction entre l'épiderme et le derme.

L'épiderme qui recouvre la plante des pieds et la paume des mains, est plus épais que celui du reste du corps. Il  est lui-même constitué de plusieurs couches de la superficie à la profondeur :

  • La couche cornée, composée d'environ une vingtaine de couches de cellules mortes. Cette partie de l'épiderme protège la peau contre les agressions extérieures (chaleur, froid, sécheresse, déshydratation : perte d'eau). Elle agit également comme barrière empêchant la pénétration dans l'organisme d'éléments extérieurs (microbes, poussières). Cette couche de cellules kératinisées, desquame progressivement au fur et à mesure que ses cellules se détachent de l'épithélium plus profond (pellicules).
  • La couche granuleuse, mince couche constituée de seulement 5 étages de cellules, qui commencent à se désorganiser. La couche granuleuse évite essentiellement à l'organisme de se déshydrater (perte d'eau), mais participe également à la formation des futures cellules de la couche cornée, située au-dessus.
  • La couche épineuse, composée de cellules contenant de la mélanine dispersée dans les kératinocytes : cet étage de l'épiderme constitue un début de résistance aux mouvements de la peau.
  • La couche basale, dernière couche avant le derme, également appelée couche germinative, est constituée d'une seule couche de cellules fermement adhérentes aux cellules situées dans le derme. A ce niveau se rencontrent les kératinocytes les plus jeunes.

Le derme (derma: peau) est l'une des trois couches de la peau. Il est situé entre l'épiderme (couche superficielle de la peau) au-dessus, et l'hypoderme (essentiellement constitué de graisse, parcourue par des vaisseaux sanguins contenant des glandes sudoripares et les racines des poils les plus longs) en dessous. Il est constitué de tissu conjonctif (structure gélatineuse assemblant des protéines, et servant de liaison et de soutien entre les différents tissus et organes) comportant des :

  • Fibroblastes : cellules permettant la sécrétion d'éléments, entrant dans la constitution des fibres qui vont se regrouper autour d'elles. La destruction de ces fibres s'opère automatiquement au fur et à mesure du vieillissement. Plusieurs variétés de globules blancs (macrophages) assurent la défense de cette partie de la peau
  • Collagène : constitué par la réunion de protéines spécifiques conférant à la peau la résistance, et l'élasticité, nécessaires pour la protéger contre les agressions extérieures. Les fibres de collagène sont capables de fixer l'eau, et contribuent ainsi à l'hydratation de la peau.
  • Fibres élastiques : substances fondamentales composées d'eau et de protéines.
  • Cellules conjonctives et fibres conjonctives.

Le derme enveloppe l'ensemble de l'organisme comme un collant, l'image plus exacte étant celle de la dépouille d'un animal dont on tire le cuir. Le derme lui-même est composé de deux couches :

  • La zone papillaire en superficie (mince couche permettant le passage de nombreux vaisseaux sanguins, et de fibres nerveuses, contenant également les papilles du derme).
  • La zone réticulaire, plus profonde, qui occupe environ 80 % du derme, formée de fibres de collagène, enchevêtrées généralement parallèles à la surface de la peau. Cette zone présente des lignes de tension, appelées lignes de Langer, qui revêtent une grande importance pour les chirurgiens. Lors des incisions, effectuées pendant une opération chirurgicale, la cicatrisation ultérieure est d'autant meilleure que les incisions sont faites parallèlement à ces lignes, et non transversalement.

Symptômes

Physiologie

Le terme mécanoception désigne les systèmes mécano réceptifs qui ont la capacité de percevoir le toucher (tact).

Le tact est le sens du toucher, celui des cinq sens correspondant à la perception des stimuli (stimulations) mécaniques. Il s'agit par exemple de la déformation de la peau, par la pression qu’exerce un objet.

On distingue plusieurs sous-systèmes, ayant chacun une spécificité, correspondant à un aspect particulier du toucher dépendant des propriétés mécaniques de leurs récepteurs respectifs :

  • Les disques de Merkel situés à l'intérieur du derme, sont des récepteurs dont l'adaptation est lente, et qui fonctionnent aussi longtemps que le stimulus est appliqué. Par exemple, si l'on enfonce légèrement un crayon dans la paume de la main, les disques de Merkel perçoivent cette sensation de "décharges électrique" aussi longtemps que le crayon est enfoncé dans la main. Par conséquent, ils sont parfaitement bien adaptés pour détecter des déformations de la peau de manière soutenue. Il s'agit d'une capacité qui permet de détecter, et de localiser précisément le contact avec la peau, d'un objet grossier, mais également d'un objet plus fin, ou des bords d'un objet grossier. Les disques de Merkel permettent également d'apprécier la forme, et la texture.
  • Les corpuscules de Meissner également situés à l'intérieur du derme sont, à l'opposé des disques de Merkel, capables d'une adaptation rapide, et d'une réponse très brève, mais seulement au début et à la fin de la stimulation. C'est la raison pour laquelle, les corpuscules de Meissner sont particulièrement sensibles aux aspects dynamiques de la stimulation de la peau. Ils sont responsables entre autres, de la perception de mouvement des objets à la surface de la peau. Ainsi, si l'on saisit un objet, et qu'on le laisse glisser, la détection de cet objet se fait grâce au corpuscule de Meissner, qui déclenche rapidement et automatiquement une accentuation de la force musculaire pour saisir l'objet qui glisse.
  • Les terminaisons de Ruffini et les corpuscules Pacini, également situés dans le derme profond, sont, quant à eux, utilisés pour déterminer des régions relativement étendues de surface corporelle. Ainsi les terminaisons de Ruffini, ont une adaptation lente, mais sont utilisées pour détecter l'étirement de la peau. Ces terminaisons, en cas de déformation de la peau par un objet, préviennent le cerveau de cette distorsion cutanée. Il en est de même des mouvements des doigts des orteils, qui entraînent l'étirement de la peau. ​Les corpuscules Pacini, quant à eux, sont utilisés pour l'adaptation rapide et la sensibilité fine aux stimulations vibratoires même si celles-ci sont minimes. C'est ainsi que le mouvement d'un poil ou d'un cheveu est perçu grâce à ce type de récepteurs.
  • La thermoception permet de percevoir la température. Elle dépend des systèmes qui sont sensibles à des différences de température. Ces thermorécepteurs s'adaptent en cas de stimulation qui persiste, c'est la raison pour laquelle ils ont des capacités très importantes pour déterminer des températures relatives, et pour les changements de température. A l'opposé leur capacité est restreinte pour caractériser les températures absolues.
  • La nociception comprend deux systèmes périphériques pour ressentir la douleur :
    • Les premiers types de récepteurs sont les nocicepteurs mécano-thermique qui répondent à des stimulations d'intensité importante; et qui transmettent rapidement, vers le système nerveux central (cerveau, et moelle épinière entre autres), les sensations douloureuses particulièrement localisées. Ces transmissions se font à travers une variété de fibres nerveuses : les fibres A delta, qui sont faiblement myélinisées.
    • Les deuxièmes types de récepteurs nociceptifs sont les nocicepteurs polymodaux qui répondent à des stimulations mécaniques, dont l'intensité est élevée, et à des stimulations chimiques (application d'un produit corrosif sur la peau, ou ingestion de médicaments) ainsi qu'aux stimulations thermiques. Il s'agit de récepteurs qui transmettent les sensations de la douleur localisée, en utilisant des fibres qui ne comportent pas de myéline (amyélinique).
    • Les troisièmes types de récepteurs nociceptifs, sont liés aux viscères. Les fibres nerveuses reliant les récepteurs de la douleur au niveau des viscères, sont sensibles à l'étirement, ou à la distension de ceux-ci. Ces récepteurs sont également sensibles à l'ingestion de produits chimiques. Si on prend l'exemple d'une ischémie myocardique (insuffisance de vascularisation du muscle cardiaque : le myocarde) cette diminution d'apport sanguin, entraîne une douleur de type angineuse, qui est le résultat de l'acidification c'est-à-dire de la diminution du pH à l'intérieur du muscle cardiaque, à la suite de la fabrication de substances appelée les lactates, et ceci à cause du fonctionnement du coeur sans oxygène (anaérobie). Il s'agit donc de la nociception viscérale, dont la transmission se fait vers le système nerveux central par l'intermédiaire des neurones des ganglions postérieurs, et aussi par le nerf vague (10ème paire crânienne). C'est pour ceci, que les patients atteints d'une lésion de la moelle épinière, lésion sévère, sont susceptibles de ressentir, longtemps après, des douleurs des viscères. En prenant un exemple pragmatique, il est possible de comprendre le fonctionnement de ces deux types de récepteurs. Ainsi, si un individu se coupe accidentellement, il ressent immédiatement une douleur aiguë, et très localisée. Cette douleur est transmise par les fibres nerveuses nociceptives mécano-thermiques A delta. Puis cette douleur aiguë, finit par disparaître, assez rapidement, mais est remplacée par une sensation durable, qui ressemble à une brûlure. Cette sensation est transmise au cerveau par l'intermédiaire des fibres C. ​La douleur référée est une douleur qui provient d'un viscère, par exemple le coeur, mais est référée vers des localisations à distance du coeur, c'est-à-dire à distance de sa source. Il s'agit donc des localisations qui sont fausses, mais qui sont confondues au niveau de la corne postérieure de la moelle épinière. Pour comprendre ceci, prenons un exemple simple. Il s'agit d'un patient âgé de 58 ans, et qui présente depuis quelques années des douleurs au niveau des lombaires (en bas de la colonne vertébrale). Ces douleurs irradient sur les côtés du bassin (au niveau des hanches), et dans les jambes. Le patient décrit cette douleur comme étant constante, et d'autre part ne s'atténuant jamais. Précisons que cette douleur se localise autant au niveau du dos que dans les jambes. Quand le patient fait un exercice physique soutenu, il constate que sa douleur augmente pendant plusieurs heures, mais sans paresthésies (engourdissements, fourmillements, picotements). L'I.R.M. de la colonne vertébrale lombaire, met en évidence une dégradation des articulations, mais il n'existe pas de signe de hernie susceptible d'expliquer une compression radiculaire (compression des racines nerveuses sortant entre les vertèbres lombaires et provenant de la moelle épinière). Comparativement à un individu présentant une hernie discale, entraînant l'apparition de douleurs liées à la compression radiculaire, la douleur est associée à des fourmillements, des sensations de brûlure dans la jambe, intermittente, aiguë lancinante (douleurs survenant en particulier quand le patient tousse, éternue, ou lève du poids), le cas clinique de cet homme de 58 ans, est différent, puisque dans son cas il n'existe pas de compression des racines nerveuses. En l'occurrence, c'est-à-dire pour cet homme de 58 ans, il ne s'agit pas de douleurs neuropathiques, mais au contraire de douleurs provenant d'une dégénérescence des surfaces articulaires telles que cela peut s'observer au cours de l'arthrose. Pourtant ces surfaces articulaires sont énervées par des petites branches provenant des racines nerveuses de la moelle épinière, et plus précisément de la partie dorsale de la moelle épinière. De ce fait, étant donné qu'il n'existe pas de compression de la racine nerveuse proprement dite, mais simplement une stimulation des petits faisceaux nerveux, la douleur n'a pas la même caractéristique dans le premier, et dans le deuxième cas. Ainsi pour cet homme de 58 ans, la douleur des articulations est ressentie comme une douleur dans les jambes, il s'agit d'une douleur référée. D'autre part, le fait que la douleur soit soutenue, et ne se présente pas par épisodes d'intensité importante, qu'il n'existe pas de fourmillements, ni de sensation de brûlure, permet de distinguer ces deux douleurs l'une comme une irritation des petites fibres nerveuses, l'autre comme une compression radiculaire.

Physiopathologie

Les pathologies de la peau (liste non exhaustive) sont :

  • Ampoule : constituée par la séparation de l'épiderme et du derme, provoquée par la formation d'une poche remplie de liquide. Elle survient en cas de traumatisme intense, comme une brûlure au soleil, ou un frottement excessif.
  • Fragilité de la peau de façon générale.
  • Hirsutisme (pilosité excessive).
  • Accès de rougeur cutanée.
  • Dystrophie cutanée (problèmes de peau liés à sa consistance) pouvant entraîner des maladies cutanées comme la couperose, l'acné, les vergetures.

Examen médical

Technique

Le terme gommage désigne l'action d’éliminer de la peau, les impuretés et les peaux mortes, par frottement avec un produit cosmétique granuleux. Toutes les peaux changent régulièrement. 

Le gommage ne doit pas être fait fréquemment, car celui-ci abîme le tissu sous-cutané, qui se prépare à se positionner en surface, pour devenir de l'épiderme vrai, c'est-à-dire ayant une fonction véritable de protection entre autres. S'il n'est pas prêt à le faire, la nouvelle peau est à vif, et ne joue plus son rôle physiologique, c'est-à-dire normal.

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