Le vieillissement sexuel entre mythes et réalité

Peu souvent abordée et quelquefois cachée, la sexualité chez les séniors fait toujours l’objet de nombreuses idées reçues. Le désir diminue-t-il vraiment ? Les femmes sont-elles plus touchées ? Alors, mythes ou réalité ? Voici quelques éléments de réponse.

La sexualité en déclin avec l’âge ?

Dans de nombreux esprits, la sexualité possède une date d’expiration. Elle est en effet conditionnée par l’âge et serait inévitable. Généralement, on parle de vieillissement sexuel au moment de la ménopause chez la femme, et vers la soixantaine chez l’homme lors de l’apparition de troubles érectiles. Le sujet est cependant beaucoup plus complexe que cela. Car si effectivement, le facteur de l’âge peut fragiliser la vie sexuelle de certains individus, ce n’est pas une règle en soi. Il est ainsi tout à fait possible de conserver une sexualité adaptée à ses envies, quel que soit son âge.

Le sexe est d’ailleurs important pour une grande majorité des séniors. Certaines études mettent ainsi en lumière le fait que le désir sexuel est bien présent chez les plus de 60 ans, hommes ou femmes. Ces derniers sont malheureusement confrontés à certaines difficultés au sein de la société actuelle qui reconnaît peu l’activité sexuelle des plus âgés. C’est en effet une intimité souvent associée aux jeunes ou dénigrée dans son importance.

L’impact de l’âge sur la sexualité

Le vieillissement sexuel peut se manifester de nombreuses façons. Il est en effet montré que l’environnement social et culturel joue un rôle primordial sur le rapport au sexe du sénior. De plus, l’activité sexuelle démontrée pendant sa jeunesse influe sur le désir qu’il aura plus âgé. Des facteurs biologiques entrent également évidemment en compte.

Que se passe-t-il chez les hommes ?

En ce qui concerne la gent masculine, le facteur biologique est le plus important à prendre en compte. En effet, la baisse de l’activité sexuelle est la plupart du temps la conséquence d’un dysfonctionnement érectile. Une majeure stimulation peut être nécessaire, et avec l’âge, les érections peuvent être plus courtes, moins spontanées. Possiblement dû à l’état de santé général, cette perte graduée de sa capacité d’érection peut possiblement engendrer des problèmes psychologiques secondaires.

Une baisse hormonale est également enregistrée, dont les conséquences commencent à se faire sentir généralement vers 40 ans. Nommé andropause, les taux d’androgènes et de testostérone viennent alors à diminuer de manière graduelle, environ 10% tous les 10 ans, et ce dès 30 ans. Ceci entraîne de nombreuses conséquences sur l’homme sénior :

  • Une perte d’énergie
  • Une diminution de la libido
  • Une perte de force et d’endurance. En général des performances athlétiques
  • Des possibles sautes d’humeur avec une majorité d’état de tristesse ou maussade
  • Des érections moins fermes

Que se passe-t-il chez les femmes ?

Du côté des femmes, ce sont surtout les facteurs psychosociaux qui viennent influer sur l’activité sexuelle. Le travail, le stress, les troubles de l’activité sexuelle du partenaire… Ces derniers prennent effectivement plus d’importance que la ménopause elle-même, qui ne provoque pas réellement de conséquence au niveau sexuel.

La ménopause chez la femme se traduit par une baisse de la production des hormones d’oestrogène et de progestérone. Ce changement apparaît brutalement, à l’inverse de l’andropause chez l’homme. Au niveau physiologique, les conséquences de la ménopause s’observent surtout au niveau de la lubrification vaginale, ou de la modification du volume de l’utérus. La sensibilité du clitoris, par contre, reste intacte.

Comment lutter contre le vieillissement sexuel ?

Le vieillissement sexuel n’étant pas une fatalité, il est important de s’adapter aux changements que subit le corps. Entre mythe et réalité, il est surtout essentiel de découvrir une nouvelle forme de sexualité. Cette dernière semble d’ailleurs le plus souvent guidée par l’amour que par le désir en ce qui concerne les séniors, à l’inverse des plus jeunes.

Il est ainsi recommandé d’adapter ses positions sexuelles en cas de mal de dos. Certaines sont également conseillées en cas d’érections difficiles. Pour les hommes, il est également possible d’avoir recours à des médicaments spécifiques comme le Viagra, ou Cialis pour lutter contre la dysfonction érectile. L’absorption de testostérone montre aussi de bons résultats.

Du côté des femmes, le principal souci est la sécheresse vaginale. Avec l’âge, la peau s’affine et la muqueuse devient plus sèche. Dans ces conditions, il est tout d’abord recommandé d’en parler avec un professionnel de santé, et d’utiliser des lubrifiants adaptés. De plus, il est possible de se voir prescrire une substitution hormonale à base d’oestrogènes et de progestérone pour retrouver un certain équilibre sexuel.

Les bienfaits du sexe chez les aînés

Pratiquer une vie sexuelle épanouie après 60 ans montre de nombreux avantages. Des études variées ont en effet montré ses nombreux bienfaits. Ainsi, la sexualité est un ciment du couple, prévient le vieillissement cutané, génère la libération d’hormones antidépressives et contre le stress, améliore les performances cognitives et aide à éloigner les maladies et à préserver la santé.