Si vous êtes confronté au décès d’un membre de votre famille, ou que vous préparez vos propres obsèques, vous devez choisir entre l’inhumation et la crémation.
De plus en plus pratiquée en Europe, la crémation fait désormais suite à près de 40% des décès en France. Toutefois, pour beaucoup de français, elle reste une source d’interrogations, voire de craintes, notamment concernant le comportement du corps pendant la crémation. Voici quelques éclaircissements pour vous guider dans votre choix.
Qu’est-ce que la crémation ?
Quelle est la différence entre la crémation et l’inhumation ?
Traditionnellement, jusqu’à la fin du XIXème siècle, seule l’inhumation, c’est-à-dire le fait d’enterrer le corps du défunt, était autorisée en France pour disposer d’un corps. En 1887, la loi sur la liberté des funérailles est venue autoriser et encadrer la crémation, et c’est le célèbre cimetière du Père-Lachaise qui s’est doté le premier d’un crématorium, en 1889. A l’heure actuelle, ce sont les deux seuls modes de sépulture autorisés en France. Suite à une inhumation ou une crémation avec conservation de l’urne dans un columbarium, vous pourrez apposer une plaque funeraire pour rendre hommage au défunt.
Si vous avez récemment fait organiser les obsèques d’un proche, pensez à faire imprimer des cartes de remerciements pour exprimer votre reconnaissance à ceux qui ont été présents.
Comment se déroule une crémation ?
La crémation consiste à utiliser un four crématoire pour brûler le corps du défunt, préalablement placé dans un cercueil puis à recueillir les cendres pour les placer dans une urne. Cette pratique a nécessairement lieu dans un crématorium. On entend parfois parler d’incinération, mais il s’agit d’un abus de langage, car ce procédé concerne la combustion de déchets.
Lorsque le corps entre dans le four, la température y est d’environ 600 degrés pour atteindre jusqu’à 1000 degrés en cours de crémation. Le processus dure environ une heure et demie, mais cette durée peut varier selon la corpulence du défunt.
Que reste-il-du corps après la crémation ?
La combustion transforme toute la matière organique en gaz carbonique. L’eau, qui constitue 60% du corps humain, s’évapore. Les tissus, les cheveux et toutes les matières organiques sont entièrement brûlés, et seuls restent les os. Un pulvérisateur est utilisé en fin de crémation par un agent funéraire pour réduire les parties calcaires des os en cendres.
Si le défunt était porteur de prothèses ou de couronnes dentaires, elles sont récupérées à l’issue de la combustion par le personnel du crématorium qui les recycle. Elles ne peuvent pas être remises à la famille, car seules les cendres peuvent être placées dans une urne funéraire.
Quel est le comportement du corps du défunt pendant la crémation ?
Plusieurs craintes persistent dans l’opinion publique au sujet du comportement du corps humain pendant le processus de crémation. Voici quelques éclairages pour combattre des idées reçues, souvent infondées.
Quels peuvent être les mouvements du corps pendant la crémation ?
On entend souvent que le corps se soulèverait pendant le processus de combustion, ce qui, pour certains, serait le signe que la crémation est un processus diabolique, alors que d’autres y voient le départ de l’âme vers l’au-delà. En réalité, rien de cela, puisque tout s’explique scientifiquement. En s’évaporant, l’eau présente dans les muscles et les tendons provoque des mouvements spontanés du corps, et notamment une flexion des membres, puisque leur taille diminue au fur et à mesure de la combustion. Les bras peuvent monter jusqu’au-dessus de la tête, qui peut elle-même basculer, alors que tout le corps peut subir une rotation complète.
Voit-on le corps se soulever pendant la crémation ?
Bien qu’il soit bel et bien possible que le corps bouge pendant la crémation, vous n’en verrez rien, en tout cas en France, puisqu’il est obligatoire de placer le corps dans un cercueil avant son entrée dans le four crématoire. En milieu fermé, on constate beaucoup moins de phénomènes de mouvements du corps, et même s’ils avaient lieu, de moindre envergure, vous ne pourrez pas en être témoin. A ce titre, notez que de plus en plus de crématoriums autorisent le recours à des cercueils en carton, pour ne pas avoir à gaspiller de bois.
Voit-on le corps brûler pendant la crémation ?
Certaines personnes disent être réticentes à la crémation car elles ne veulent pas voir le corps de leur proche se réduire en cendres. Rassurez-vous, il n’en est rien. Non seulement personne n’est obligé dans la pièce, mais si vous souhaitez assister à la crémation, vous ne verrez que le cercueil entrer dans le four crématoire. La suite du processus n’est absolument pas visible. De plus, sachez qu’aucune flamme ne sort du four crématoire, ce qui coupe court à des rumeurs infondées selon lesquelles on pourrait se brûler en assistant à une crémation.
La crémation est-elle compatible avec la foi ?
Pour certaines religions, le fait de brûler un corps porterait atteinte à la dignité de la personne, ou bloquerait la résurrection. Beaucoup de ces croyances sont certainement liées aux mouvements du corps en combustion. Pourtant, pour d’autres religions, la crémation permet la purification de l’âme et le détachement du corps physique. La crémation est toujours illicite dans la religion juive et musulmane, alors que l’église catholique l’autorise depuis 1963. Tolérée par le bouddhisme et encouragée par l’hindouisme, elle est même obligatoire pour le jaïnisme et le sikhisme. Au Népal et en Thaïlande, la combustion se déroule en public, comme un rituel de passage. Les différentes manières d’appréhender la crémation et les mouvements du corps pendant cette pratique sont donc culturelles.
Nous espérons vous avoir éclairé, et peut-être rassuré, quant à la crémation. Si vous avez toujours des questions qui sont restées sans réponse, n’hésitez pas à en parler avec un employé des pompes funèbres. Ces professionnels sont généralement particulièrement compréhensifs et ouverts à tout type de questionnements, pour vous accompagner dans ce choix délicat.