Définition
Définition
Les porphyries sont des maladies dues à la surproduction de porphyrines, ou de leurs précurseurs (éléments qui vont donner des porphyrines).
Elles sont classées en deux groupes, selon que le site de surproduction et d’accumulation du précurseur de la porphyrine ou de la porphyrine elle-même, est le foie ou la moelle osseuse.
La porphyrie aiguë intermittente, est la plus fréquente des porphyries aiguës dans la plupart des pays. Il s’agit d’une forme de porphyrie hépatique. Le site de surproduction et d’accumulation du précurseur de la porphyrine, ou de la porphyrine elle-même, est le foie.
Généralités
Les différentes variétés de porphyries se transmettent génétiquement.
L’apparition des symptômes consécutifs à cette maladie est variable, certains apparaissant pendant l’enfance, d’autres plus tard à l’âge adulte.
La porphyrie aiguë intermittente, se caractérise par une survenue à l’âge adulte (néanmoins, certains cas ont été décrits pendant l’enfance).
Symptômes
Symptômes
Les symptômes de la porphyrie aiguë intermittente sont :
- Douleurs abdominales (symptôme le plus fréquent), elles sont parfois si intenses qu’elles passent pour un problème chirurgical. Le tableau abdominal s’accompagne quelquefois, d’une distension de l’abdomen secondaire à un iléus paralytique (occlusion : arrêt du passage de matières et des gaz).
- Tachycardie (élévation du rythme cardiaque).
- Hypertension artérielle.
- Augmentation de l’élimination de la sueur.
- Insomnies.
- Crises d’épilepsie pouvant être aggravées par la prise de médicaments antiépileptiques.
- Nausées, vomissements.
- Constipation, diarrhée.
- Signes « psychiatriques » à type d’agitation, de convulsions, ou d’hallucinations.
- Atteinte de la vessie s’accompagnant d’une dysurie (difficulté à uriner), d’une pollakiurie (fréquence excessive des mictions).
- Faiblesse musculaire : en cas de prolongation de la crise, on peut voit surgir une faiblesse musculaire qui débute habituellement aux épaules et aux bras. Quelquefois, on assiste à la survenue de paralysie, ou d’insuffisance respiratoire.
Ces symptômes s’expliquent par une atteinte du système nerveux autonome (fonctionnement automatique), qui semble perturber les sécrétions de catécholamines (neuromédiateurs permettant le passage de l’influx nerveux et donc des ordres).
Physiopathologie
Les porphyrines sont des pigments (colorants) qui donnent une coloration rouge brillant quand ils sont soumis à une lumière particulière, que l’on appelle la lumière de Wood.
La fabrication des porphyrines dans l’organisme, se fait à partir d’un acide aminé (élément de base constituant une protéine), le glycocolle, et d’un autre élément, l’acide cynique, grâce à l’action de plusieurs enzymes.
Ce métabolisme (ensemble de réactions chimiques) passe par plusieurs étapes, et donne successivement :
- L’acide aminolévulinique.
- Les porphobilinogènes.
- Les uroporphyrinogènes.
- Les coproporphyrinogènes.
- Les protoporphyrinogènes qui vont donner les protoporphyrines.
Après d’autres transformations, la porphyrine va se combiner au fer pour donner l’hème (protéine + fer). Cet ensemble se trouve dans l’érythrocyte (globule rouge), il s’appelle l’hémoglobine.
La quasi-totalité des porphyrines de l’organisme se trouve dans l’hémoglobine.
Épidémiologie
Les porphyries sont des maladies rares qui touchent environ 1 personne sur 10 000 à 50 000.
La porphyrie aiguë intermittente, est particulièrement fréquente dans le nord de l’Europe. Sa fréquence est plus élevée chez les femmes, dont certaines ont des crises qui se manifestent, pendant la deuxième moitié du cycle menstruel.
Examen médical
Labo
- Les taux de PBG dans les urines, ou dans le plasma (partie liquidienne du sang), sont très élevés pendant les accès (le PBG urinaire varie généralement de 50 à 200 mg par jour, la normale étant de 0 à 4 mg par jour).
- L’ALA (première enzyme intervenant dans la synthèse par l’organisme de l’hème) varie de 20 à 100 mg par jour (la normale étant de 0 à 5 mg par jour).
- L’examen des urines montre une coloration rouge, après un certain temps de sédimentation (repos).
Technique
Le dosage du PBG désaminase contenu dans les globules rouges, et dans les urines, permet le dépistage des membres de la famille.
Les tests sur l’ADN sont les examens les plus sensibles, et les plus spécifiques, qui permettent de retrouver les membres d’une famille qui présentent une mutation du gène associé à la porphyrie aiguë intermittente.
Le diagnostic pendant la grossesse, est également souhaitable mais il est rarement indiqué, car le pronostic pour cette maladie est favorable pour la majorité des personnes concernées.
Cause
Cause
La porphyrie aiguë intermittente est due à un déficit en une enzyme particulière : le PBG désaminase (H. M. B. synthétase), et se transmet suivant le mode autosomique dominant (il suffit que l’un des deux parents porte l’anomalie génétique sur un chromosome non sexuel, pour que l’enfant présente la maladie).
Elle est quelquefois déclenchée par des facteurs aggravants (hormones, médicaments, certains aliments). Parmi les médicaments en cause, il faut citer :
- Les barbituriques.
- Les antiépileptiques.
- Les antibiotiques sulfamides.
D’autre part, les grandes quantités d’alcool, les régimes restrictifs et dont les quantités en sucres sont basses, la progestérone, sont susceptibles d’être à l’origine des crises de porphyrie.
Il semble que le stress secondaire à des infections, les traitements chirurgicaux, les déséquilibres psychologiques soient également impliqués.
Traitement
Traitement
Les traitements de la porphyrie aiguë intermittente sont :
- Hospitalisation.
- Identification des médicaments pouvant être à l’origine d’une crise de porphyrie aiguë intermittente.
- Administration intraveineuse de l’hème disponible sous forme d’hématine lyophilisée et administrable uniquement par voie intraveineuse. Ceci permet de faire régresser les symptômes en quelques jours. Dans le cas contraire (c’est-à-dire quand le traitement est retardé ou non effectué), la récupération est plus lente, voire incomplète.
- En cas de douleurs : antalgiques (médicaments antidouleurs) contenant des opiacés (morphine).
- Les dérèglements neurovégétatifs (nausées, vomissements, anxiété, agitation), sont traités par de la phénothiazine.
Évolution
Évolution
La crise cède généralement en quelques jours, mais il s’ensuit une faiblesse des muscles parfois sévère, qui est susceptible de persister pendant des mois, voire des années.
Ceci se rencontre essentiellement lorsque le diagnostic et le traitement n’ont pas été mis en place rapidement.
L’hypertension artérielle peut persister et s’associer à une anomalie de fonctionnement des reins.
Une atteinte hépatique (du foie) chronique est fréquente, et s’associe dans quelques cas, à une élévation de survenue du cancer du foie.
Prévention
Dépistage des membres de la famille.
Eviter les régimes hypocaloriques et les régimes drastiques (rigoureux). C'est ainsi que les régimes susceptibles de traiter l'obésité seront mis en places graduellement.
Les périodes de jeûne après une intervention chirurgicale, ou une maladie, doivent être évités.
Un traitement préventif par administration d'hème, peut éventuellement prévenir une récidive des crises, néanmoins il n'existe aucun consensus quant à la posologie (quantité à administrer).
En ce qui concerne les crises survenant en période prémenstruelle (avant les règles), il semble que la prise d'œstrogènes à petites doses soit efficace.