Hystérie (définition, diagnostic, traitement)

Définition

Définition

L'hystérie (en anglais hysteria), ou névrose hystérique est un état psychique faisant partie des névroses de transfert, ou psychonévroses (dont l'origine est liée à un conflit ancien, contrairement aux névroses dites actuelles, provoquées par un traumatisme récent ou souffrance narcissique). L’hystérie est un troubles anxieux névrotique.

Généralités

La névrose est une affection psychiatrique se caractérisant par des troubles du comportement dont le malade est conscient, mais qu'il ne peut dominer. 

Classification

Le terme hypocondrie (grec hupokhondrion : hypocondre), en anglais hypochondria, désigne l'état dans lequel un individu est de façon permanente, inquiet pour sa santé. Il se croit, d'autre part concerné, de façon quasi constante, par une pathologie, une maladie. Au départ le terme hypocondrie désigne une affection des organes situés dans les hypocondres, c'est-à-dire essentiellement le foie, l'estomac, et éventuellement la rate.

  • L'hypocondre droit, qui est la zone anatomique correspondant au foie, est située sous la dernière côte, à droite du nombril.
  • L'hypocondre gauche est la zone anatomique située à gauche du nombril et correspondant à l'estomac et à la rate. Elle est située sous la dernière côte gauche.

L'hypocondrie semble concerner préférentiellement les individus hypers émotifs (en anglais hyperemotivity). Ce terme d'hyper émotivité désigne l'attitude de certains individus à réagir de manière exagérée et excessive, et surtout inadaptée à la situation et aux impressions perçues par l'entourage. L'hyperémotivité semble prédisposer les personnes aux obsessions, à l'hypocondrie, et à l'anxiété. Un exemple de symptôme d'hypocondrie est la misanthropie (grec misos : haine et anthrôpos : homme) désigne la violente antipathie, la répugnance pour les hommes et la société.

La nosomanie (grec nosos : maladie et mania : folie), en anglais nosomania désigne l'exagération de l'hypocondrie pouvant aller jusqu'au délire. Ce terme qualifie quelquefois les individus préoccupés de manière excessive par leur santé. Ils se supposent atteints d'une ou de plusieurs affections. Ce terme doit pas être confondu avec celui de nosophobie (grec nosos : maladie et phobos : crainte) qui désigne une crainte exagérée éprouvée par certains patients de contracter une ou plusieurs affections.

Symptômes

Symptômes

L'hystérie considérée autrefois comme une maladie d'origine sexuelle (étymologiquement hystérie provient d'utérus), se caractérise par l'existence de plusieurs sortes de signes (ce que l'on appelle l'hyper expressivité somatique) :

  • Paralysies constantes.
  • Troubles sensoriels à type d'anesthésie, modification des perceptions visuelles sur un mode chronique, et hallucinations visuelles.
  • Crise comitiale (épilepsie) transitoire.
  • Episodes de spasmophilie (pathologie décrite essentiellement dans l'hexagone).
  • Crise de tétanie passagère.
  • Attaques.
  • Théâtralisme (comoprtement excessif, qui vise à attirer l'attention).
  • Impossibilité pour le malade de se déplacer ou de se tenir debout sans cause pathologique.
  • Baisses de la sensibilité (du toucher, du goût).
  • Troubles visuels.
  • Apparition de douleurs disséminées dans l'ensemble de l'organisme.

Physiopathologie

D'après Charcot l'hystérie est une maladie de l'imagination, et non imaginaire. Selon lui il faut distinguer deux formes :

  • L'hystérie de conversion : regroupe certaines manifestations neurologiques survenant de manière permanente (paralysie, anesthésie, modification des perceptions visuelles). Ce type d'hystérie surviendrait à la suite de bouleversements psycho-affectifs dont l'intéressé, pour Charcot, ne manifesterait qu'une « belle indifférence ».
  • L'hystérie dissociative : regroupe les amnésies psychogènes (généralement lacunaires), les profils psychogènes particuliers, et les personnalités multiples. Ces dysfonctionnements de l'unité du moi sont vécus en alternance.

Pour le sujet hystérique cette affection lui permettrait de retirer un certain bénéfice direct et frauduleux. C'est sans doute ce qui différencie l'hystérie de la pathomimie par exemple. 
 

Examen médical

Examen physique

L'examen clinique de la patiente hystérique ne montre aucune anomalie organique. En particulier l'examen neurologique (système nerveux neurovégétatif) est normal.

D'éventuelles modifications du fonctionnement des paires crâniennes (nerf rachidien provenant de l'encéphale) sont quelquefois présentes mais sans doute de nature subjective.

Technique

La médecine psychosomatique (du grec psukhê : âme et sôma : corps) est une spécialité médicale qui étudie les perturbations psychologiques de nature affective, et les troubles viscéraux dont la traduction se fait au niveau du corps. L'inverse, c'est-à-dire le retentissement psychique des altérations organiques ou somatiques, est également étudiée par la médecine psychosomatique.  

Si, dans le passé, les stigmates étaient les traces laissées par le passage du fer rouge sur les épaules de certains condamnés, le mot stigmate est actuellement utilisé pour désigner les traces, cicatrices psychologiques d'un passé relativement bouleversant. De façon courante, ce terme désigne la marque qui est laissée par une plaie (cicatrice survenant au cours d'une infection comme la variole par exemple), ainsi que les signes permanents mais pas toujours aisés à découvrir, permettant le diagnostic de certaines infections comme la syphilis entre autres. Enfin, le mot stigmate est également utilisé pour désigner les marques cutanées disposées sur le corps du Christ, et de certains mystiques.

Le syndrome de Briquet a quelquefois été proposé à la place du terme de névrose d'hystérie. Ses critères sont descriptifs. Pour certains auteurs c'est le pendant de la fibromyalgie qu'ils considèrent comme une maladie de type somatisation. Il comprend :

  • Une conversion.
  • Des douleurs psychogènes.
  • Une affection hypochondriaque.

Au départ la maladie de Briquet (étudiée par le français Pierre Briquet en 1859) est une paralysie du diaphragme, dont l'origine est de nature hystérique.

Cause

Cause

L’hystérie est sans origine organique, mais en dehors du contrôle volontaire de la personne, caractérisé par une hyper-expressivité des émotions, des troubles sexuels, et une angoisse extériorisée dans le discours.

Traitement

Traitement

Les traitements d'une hystérie sont :

  • Pour certains médecins, le traitement consiste à isoler le patient de sa famille ou du public de façon à dédramatiser la situation. Il associe :
  • Des anxiolytiques (médicaments contre l'anxiété).
  • Un placebo (faux médicament, sans activité pharmacologique) donne de bons résultats.
  • Des séances de psychothérapie ou de psychanalyse, en sachant que certains patients n'hésitent pas à faire des tentatives de suicide, ou à avoir recours la toxicomanie pour mettre le thérapeute à l'épreuve.
  • Une attitude d'autorité à la fois ferme et bienveillante, de la part du thérapeute.

Évolution

Diagnostic différentiel

L'hystérie ne doit pas être confondue avec :

  • Le pithiatisme qui se caractérise par un état anormal d’un individu présentant des troubles susceptibles d’être reproduits très exactement par la suggestion, et guérissables par la persuasion.
  • Le clownisme sont des gesticulations désordonnées et grotesques que présentent certains hystériques durant leurs crises. D'autre part, dans un autre contexte, il désigne également la laxité ligamentaire (excès de souplesse) excessive de toutes les articulations de nature congénitale, ce qui permet la survenue de subluxations (proche de luxation : déboîtement des articulations), et de contorsions multiples, qui sont des déformations , des contractions des muscles, des membres que le sujet effectue volontairement ou non. Les contorsions sont habituellement présentées par un artiste tel qu'un acrobate, un clown, au cours de son spectacle. 
  • La conversion selon Freud (1895), terme issu du latin conversio, désigne l'action de se tourner vers, la transformation d'un conflit psychique en symptômes somatiques (concernant, appartenant au corps) de nature motrice ou sensitive. Il s'agit d'un des phénomènes les plus caractéristiques de la névrose hystérique. 

 

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