Burn Out : l’épuisement professionnel qui peut mener à la dépression

Quelque soit notre profession, il arrive parfois que nous soyons soudain plus sollicités, et qu’ainsi l’on doive fournir plus de travail qu’à l’accoutumée, et donc donner plus de notre temps. Pour les indépendants encore plus que pour les salariés, car ils n’ont bien souvent pas d’autres choix pour que leur activité reste pérenne.

Alors, on s’use au travail, délaissant notre entourage familial et amical, et nous ne nous rendons pas compte que nous perdons parfois le sens de certaines réalités du quotidien tellement nous ne nous concentrons que sur notre devoir professionnel. Ajoutons à cela des relations professionnelles tendues, et des critiques journalières de la part d’un patron ou d’un client, et il arrive un moment où nous ne contrôlons plus la situation.

On parle alors d’épuisement professionnel, aussi nommé « Burn out », qui est bien souvent la porte ouverte à une dépression nerveuse !

Ce que l’on sait de l’épuisement professionnel

L’épuisement que l’on peut ressentir au travail n’est aucunement à prendre à la légère, car on sait pertinemment de nos jours combien il peut mener droit vers un état anxiodépressif. L’Organisation Mondiale de la Santé le reconnaît elle-même depuis déjà de nombreuses années sous l’appellation anglophone Burn out, comme étant plus que nocif à la santé mentale des personnes qui y sont concernées.

Bien entendu, l’on ne confond pas l’épuisement professionnel avec une simple fatigue passagère, et ce sont des médecins spécialisés à la médecine du travail qui le diagnostique afin que la personne en proie à un Burn out puisse bénéficier d’un arrêt de travail plus que nécessaire à sa santé mentale. Car lorsqu’on est diagnostiqué en état d’épuisement professionnel, l’on est pris par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail », dixit l’OMS, qui prend ce sujet très au sérieux depuis la fin du siècle dernier.

La chute libre qui mène au Burn out

Il faut avant tout savoir que tout le monde peut être touché à un moment de sa vie par le symptôme qu’est l’épuisement professionnel. Les personnes les plus sensibles émotionnellement certes, mais aussi celles qui sont d’ordinaire plus aptes à accepter les dures lois de nos sociétés. Médicalement parlant, on dit qu’une personne sujette à un Burn out est prise de troubles psychologiques découlant d’anxiété chronique dans le cadre de son travail.

Plus concrètement, cet épuisement professionnel évolue progressivement, amenant tout d’abord fatigue, frustration et démotivation au sein de l’activité pratiquée. Puis s’ajoutent des difficultés à se concentrer et un sentiment d’échec constant, qui fait que les personnes souffrant de Burn out en fassent toujours davantage pour tenter de remonter la pente, qui reste malgré tout toujours aussi glissante à leurs yeux. Alors se développe en elles le sentiment de persécution, qui ne les fait que s’enfoncer un peu plus au sein d’un gouffre béant, qu’elles se sont elles-mêmes créées. Enfin, s’abat sur elles, l’épuisement total, et donc la dépression nerveuse…

Le Burn out : en rapport avec la montée du stress au sein de notre société ?

Lorsque la science a pris conscience de l’existence de l’épuisement professionnel dans les années 70 du siècle dernier, elle ne l’a réservé qu’aux personnes dont le travail résultait d’une quelconque aide humanitaire. Ainsi, des travailleurs sociaux, des infirmières, des médecins et des enseignants, étant en contact étroit avec les problèmes sociétaux, se virent diagnostiqués en état de Burn out.

Puis, avec l’apparition de la nouvelle économie mondiale instaurée par Reagan et Thatcher dans les années 80, notre société s’est vue changée à tout jamais, s’enfermant dans un capitalisme libéral où tout devait aller de plus en plus vite pour produire plus rapidement de nouveaux capitaux. Quitte à se marcher dessus, à s’invectiver et à tuer père et mère pour engranger le plus d’argent possible. Était donc créé le nouveau monde du pouvoir, et le stress qui allait en découler. Et ce sentiment d’anxiété permanente allait s’abattre sur le commun des mortels, en commençant par les plus démunis d’entre nous, jusqu’aux traders les plus riches du moment.

C’est ainsi que l’on a vu dans les années 90 évoluer de façon exponentielle les cas de Burn out, et cela dans tous les secteurs d’activités professionnelles. Ainsi, du simple ouvrier au patron de pme, personne n’était à l’abri d’une défaillance de santé mentale au travail. Et c’est aujourd’hui malheureusement encore le cas, si ce n’est pire encore…

Les causes liées à l’épuisement professionnel

Les problèmes de santé mentale au travail ne font en effet qu’augmenter depuis les années 2000. Du Burn out à tout va donc, fait de dépression et de stress post-traumatique. On constate même de nos jours que l’épuisement professionnel est le 1er facteur d’absence prolongée au travail dans les pays industrialisés. Ce qui n’empêche pas non plus bon nombre de celles et ceux qui sont toujours en poste d’avoir eux-aussi quelques absences d’esprit plus ou moins momentanées, dues à des problèmes d’intense anxiété et donc d’ordre psychologique.

Si la science reconnaît l’existence du stress chronique et donc de l’épuisement professionnel, elle n’est pourtant pas capable d’expliquer biologiquement ce qui y mène progressivement. Elle constate seulement l’existence de quelques facteurs communs, dont le tout premier est la vulnérabilité dans laquelle se retrouve les personnes faisant face à un Burn out. Le second étant une charge trop élevée de travail à effectuer dans un laps de temps bien trop court, qui fait perdre le contrôle de soi aux personnes les plus vulnérables.

Les autres causes menant au Burn out varient suivant les domaines d’activités, mais certaines ressortent plus que d’autres dans de nombreux cas : le manque de prise de décisions personnelles, le manque de reconnaissance obtenue de la part d’un employeur, l’absence de soutien social de la part de supérieurs ou de collègues de travail, une organisation incohérente au sein d’une entreprise, et une absence totale de communication dans le partage des tâches.

Comment se protéger du Burn out ?

Il n’est pas aisé de répondre à cette question tant elle touche à des émotions très personnelles dans chacun des différents cas. Ce qui est sûr, c’est que le Burn out n’est pas considéré comme une maladie mentale, mais comme un simple « trouble d’adaptation » selon les termes médicaux.

Il ne faut donc pas avoir d’appréhension à consulter un spécialiste en psychologie si l’on ressentait quelques sérieux malaises pouvant nuire à notre santé mentale au sein de notre activité professionnelle. Car mieux vaut faire un break, quitte à se faire mal voir de sa direction, que d’avoir à supporter une dépression nerveuse sur la durée !