Déglutition

Définition

Définition

La déglutition est la fonction de l'organisme qui consiste à avaler sa salive, ou des aliments par voie orale. Elle implique l'action de :

  • La bouche.
  • Le pharynx.
  • L'oesophage.
  • L'estomac.

Classification

Il nécessaire de distinguer :

  • La dysphagie mécanique, qui peut être due à un bol alimentaire trop volumineux, à un oesophage trop étroit, ou à la compression d’un organe voisin.
  • La dysphagie motrice. 

Symptômes

Physiologie

La déglutition comporte deux temps qui sont :

  • Le temps pharyngé qui se fait sous le contrôle de la volonté, mais est également automatique (réflexe).
  • Le temps oesophagien qui ne se fait sous aucun contrôle, et est donc automatique.

Quand le bol alimentaire quitte la bouche grâce à la langue qui le pousse en arrière, et grâce à l'action des muscles qui sont situés à ce niveau, il passe dans le pharynx. A cet instant, la glotte (orifice du larynx) se ferme, ce qui protège la trachée, et secondairement les poumons évitant de cette manière la fausse route alimentaire. Une fois dans l’oesophage, le bol alimentaire progresse grâce à des contractions automatiques (réflexes) qui sont coordonnées, donc efficaces. Ces contractions sont obtenues par l'intermédiaire de la couche de muscles qui entoure la paroi de l’oesophage.

Arrivé au niveau du cardia (zone située entre l'estomac et l’oesophage, à la partie inférieure de celui-ci), le bol alimentaire pénètre dans l'estomac. C'est un sphincter (zone musculaire circulaire) permettant la fermeture de la partie supérieure de l'estomac, ou si l'on préfère de la partie inférieure de l’oesophage.

 

 

Physiopathologie

L'ensemble des pathologies de la déglutition est regroupé sous le terme dysphagie. Les causes les plus courantes sont :

  • Une angine.
  • Un abcès du pharynx.
  • Un cancer du pharynx.
  • Un cancer de l’oesophage (accompagné d’un amaigrissement important).

 

Examen médical

Examen physique

L’examen et l’interrogatoire du patient doivent permettre le diagnostic dans environ 80 % des cas.

  • Une dysphagie transitoire de courte durée est peut-être due à un processus inflammatoire.
  • Une dysphagie survenant par épisodes, aux aliments solides et existant depuis de nombreuses années, est généralement le résultat d’une maladie bénigne comme un anneau oesophagien inférieur.
  • Une dysphagie survenant lors de l’absorption d’aliments solides, oriente vers une dysphagie d’origine mécanique avec une diminution du calibre de l’oesophage. Dans ce cas, l’absorption de liquide facilite le passage des aliments «coincés».
  • Une dysphagie qui concerne les aliments solides et liquides, oriente vers une diminution du calibre de l’oesophage déjà évoluée. Quand le passage des aliments solides ou liquides survient dès le début de la dysphagie, cela traduit un problème moteur lié à l’achalasie, ou à des spasmes diffus de l’oesophage.
  • La position du malade est également importante à considérer. En effet, lors de la sclérodermie, la dysphagie est influencée par la position debout et inversement pour l’absorption de solides.
  • Une dysphagie progressive depuis quelques semaines ou quelques mois, peut être le résultat d’un cancer (carcinome) de l’oesophage.
  • En présence d’un hoquet, il faut savoir rechercher une lésion de la portion distale (terminale) de l’oesophage.

Lors de l’examen, l’auscultation peut déceler un sifflement au niveau des poumons qui peut être associé à une dysphagie, et traduire l’existence d’une tumeur du médiastin (zone où se situe le coeur entre les deux poumons).

  • Une douleur dans le thorax accompagnée d’une dysphagie traduit quelquefois des spasmes de l’oesophage, ou des troubles neurologiques.
  • Il est nécessaire d’éliminer une augmentation de volume de la partie antérieure du cou (en avant), pouvant traduire la présence d’un goitre (problème thyroïdien).
  • Il faut également éliminer une anomalie vertébrale, susceptible d’influer sur le bon fonctionnement de l’oesophage.
  • Une diminution du volume (atrophie) de la langue, ainsi que la diminution des mouvements de celle-ci, peuvent également orienter le diagnostic vers une atteinte neurologique.
  • Quelquefois, une glossite (inflammation de la langue) due à une carence en vitamines D (glossite de Hunter), peut expliquer une dysphagie.

L’examen des extrémités des membres peut permettre de mettre en évidence une sclérodermie, ou d’autres maladies auto-immunes (pemphigoïdes, épidermolyse bulleuse) qui sont susceptibles de toucher également l’oesophage.

L’endoscopie oesogastrique avec biopsie (prélèvement de tissu oesophagien) permet de poser un diagnostic par examen des cellules au laboratoire.

L’ingestion de baryte (liquide radio-opaque) avec examen radiologique est d’un apport précieux dans certaines circonstances.

Cause

Cause

Les différentes causes d'une dysphagie mécanique sont  :

  • Un corps étranger.
  • Un état inflammatoire avec un oedème en cas d’inflammation de la bouche, du larynx, de l’épiglotte, de l’oesophage, dû à une infection viralecandidique (champignons), bactérienne, ou à une lésion caustique (le patient a avalé un produit corrosif).
  • Le syndrome de Plummer-Vinson (appelé également syndrome de Kelly-Patterson), qui se caractérise par une anémie accompagnée d’un taux de fer bas dans le sang, il touche plus particulièrement les femmes de 40 ans environ. Il associe une atteinte des phanères (la peau, les ongles, les cheveux) et des muqueuses (couche de cellules recouvrant l’intérieur des organes creux en contact avec l’air), plus particulièrement du tube digestif. Les symptômes sont :
  • Une dysphagie (difficulté à avaler) douloureuse et intense.
  • Une langue de Hunter : langue présentant sur ses bords de petites taches de coloration rouge, ou parfois des vésicules (petites gouttelettes) donnant une impression de brûlure quand le patient déguste des mets épicés. Ce symptôme s’observe dans l’anémie de Biermer. Dans le syndrome de Plummer-Vinson, les malades présentent une modification de la muqueuse de l’estomac qui devient atrophique (diminue de volume), et dont la sécrétion d’acide chlorhydrique diminue également. Ce syndrome a tendance à évoluer vers le cancer de l’hypopharynx (partie basse du pharynx), ou le cancer de l’oesophage.
  • Une malformation de l’oesophage due à une anomalie congénitale, ou à un état inflammatoire.
  • Une inflammation articulaire du rachis cervical (partie de la colonne vertébrale constituée par les vertèbres cervicales), et des excroissances osseuses (ostéophytes, becs-de-perroquet) dues à une atteinte de ce segment rachidien.
  • Des abcès du pharynx.
  • Une infection due à un candida.
  • Un herpès ou un cytomégalovirus survenant chez un patient immunodéprimé (baisse des capacités de défense immunitaire).
  • Une lésion du larynx s’accompagnant généralement d’une dysphonie (difficulté à émettre des sons) qui succède à la dysphagie.
  • Un goitre (grosseur à la base du cou due à une pathologie de la glande thyroïde).
  • Un diverticule de Zenker : cavité anormale se terminant en cul-de-sac et communiquant avec l’oesophage.
  • La présence d’un anneau de Schatzki et Gary : il s’agit d’un rétrécissement annulaire de l’oesophage dont le siège se situe à environ 5 cm du diaphragme, associé à une petite hernie hiatale (l’estomac remonte à travers l’orifice laissant passer l’oesophage). Cette anomalie se manifeste aux environs de la cinquantaine mais peut également rester asymptomatique (ne pas entraîner de signes). Cette anomalie de l’œsophage est apparentée au syndrome de Plummer-Vinson.
  • Une lésion bénigne de l’oesophage due à la prise de comprimés, à un ulcère, ou à une maladie de Crohn.
  • Une anomalie d’une artère, ou d’un muscle de voisinage de l’artère (artère sous-clavière, aorte située à droite, augmentation de volume d’une oreillette gauche, anévrisme de l’aorte).
  • Une opération chirurgicale (avec intubation nasogastrique : mise en place d’un tube dans le nez et la gorge pendant une anesthésie).
  • Un traitement radiothérapique (utilisation des rayons comme thérapeutique).
  • Une ischémie (diminution de la circulation sanguine) à ce niveau.
  • Un cancer primaire, ou secondaire.
  • Une tumeur bénigne comme un lipome (tumeur graisseuse), ou un léiomyome (ou liomyome = tumeur bénigne constituée de tissus musculaires lisses : muscles autonomes différents des muscles squelettiques permettant les mouvements). Cette variété de tumeur se développe essentiellement au niveau de l’utérus.
  • Un angiome : malformation bénigne des vaisseaux (veines, artères et capillaires – petits vaisseaux – ) sanguins ou lymphatiques, d’origine congénitale, entraînant une déformation de leur forme, et de leur structure.

Les différentes causes d'une dysphagie neurologique ou musculaire sont :

  • Ces dysphagies sont dues à une difficulté pour l’oesophage à débuter la déglutition (c’est-à-dire à avaler), et à induire le péristaltisme (mouvements permettant à l’oesophage de faire avancer les aliments). Il s’agit donc de lésions touchant les muscles de l’oesophage qu’ils soient striés ou lisses. Les muscles lisses sont des muscles automatiques ou autonomes, qui ne nécessitent pas l’intervention de la volonté pour fonctionner, contrairement aux muscles striés qui sont les muscles permettant d’effectuer des mouvements volontaires. 
  • La sclérodermie généralisée ou systémique, considérée comme une maladie du collagène (protéine de soutien et de remplissage de l’organisme), apparentée à une maladie auto-immune (le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus).
  • Le syndrome de CREST est une variété de sclérodermie généralisée. Les initiales CREST sont celles de calcinose sous-cutané (C), syndrome de Raynaud (R), dysfonction de l’œsophage ( E), sclérodactylie (S) télangiectasie (T).
  • Une anesthésie du pharynx.
  • Une lésion du nerf vague ou du nerf glosso-pharyngien (nerf innervant cette partie de l’organisme).
  • Un méga-œsophage dû à un défaut de relaxation du sphincter (muscles resserrant le diamètre de l’œsophage) qui donne une dysphagie intermittente (survenant par épisodes), parfois élective (pour les liquides chauds ou glacés).
  • Des lésions des centres de la déglutition (zones nerveuses situées dans le système nerveux central et permettant de réguler et de faire fonctionner l’appareil digestif haut : bouche et oesophage)
  • Des troubles musculaires : ils peuvent être dus à un accident vasculaire cérébral, à une atteinte de la moelle épinière par la poliomyélite, à une dégénérescence nerveuse, à une sclérose latérale amyotrophique ou à une dysautonomie familiale, qui correspond à un trouble du passage de l'excitation nerveuse au niveau du nerf vague. Ce nerf permet la transmission des sensations et des ordres aboutissant aux muscles à l'origine des mouvements du pharynx, de l'estomac, du larynx, du coeur, du foie et des intestins. Ceci aboutit à l'amphotonie, qui est un excès de tonicité portant sur les deux systèmes c'est-à-dire le nerf sympathique, et le nerf vague. L’hypo-amphotonie correspond à une hypotonie (diminution du tonus normal) de ces deux systèmes.
  • Une dermatomyosite ou polymyosite : maladie rare se caractérisant par une inflammation, et une dégénérescence des fibres constituant les muscles squelettiques (muscles des mouvements volontaires). Il s’agirait d’une atteinte du collagène (protéine de soutien de l’organisme), peut-être d’une maladie par hypersensibilité retardée (mécanisme auto-immunitaire : le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus).
  • Une myopathie qui est une atteinte du tissu musculaire, acquise ou congénitale, pouvant être due à un mauvais fonctionnement neurologique ou hormonal, ou à une intoxication).
  • Une infection due au tétanos ou à la rage.
  • Une absence de salive comme dans le syndrome de Gougerot-Sjögren.
  • Un reflux gastro-oesophagien : retour du contenu de l’estomac vers l’oesophage
  • Une achalasie est un dysfonctionnement digestif associant une diminution du péristaltisme (contractions permettant la progression des aliments dans le tube digestif), ainsi qu'une incapacité de relâchement des muscles sphinctériens. Elle est généralement due à des troubles neurologiques du tube digestif. On distingue deux types d'achalasie : 
    • L’achalasie de l'oesophage (difficultés de déglutition entraînant une stagnation des aliments dans l'œsophage qui se dilate exagérément)
    • L’achalasie du côlon (très forte constipation entraînant une dilatation intestinale, dont la cause est généralement congénitale : mégacôlon congénital ou maladie de Hirschprung).
  • Syndrome pseudo-bulbaire associant des troubles de la déglutition, de la mobilité du visage, et de la parole. Il est d’origine vasculaire, et apparaît également dans la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique, ou dans certaines tumeurs du tronc cérébral. Le tronc cérébral est la partie du système nerveux central située en avant du cervelet, entre la moelle épinière en bas et le cerveau au-dessus.
  • Différentes maladies infectieuses comme le botulisme (intoxication par des conserves ou de la charcuterie avariées), la diphtérie (production de pseudo-membranes au niveau du pharynx et du larynx, pouvant entraîner une asphyxie qui peut se manifester par une myocardite -inflammation des muscles du cœur), une néphrite (inflammation du tissu rénal) parfois mortelle.
  • La poliomyélite antérieure aiguë ainsi que les polyradiculonévrites (inflammations des racines nerveuses issues de la moelle épinière).

Traitement

Traitement

 Le traitement est fonction de la cause.