Robert F. Kennedy Jr. nommé à la tête du département de la Santé : Un virage radical dans la politique sanitaire américaine

Dans une annonce qui marque un tournant significatif dans la politique de santé américaine, Donald Trump a désigné Robert F. Kennedy Jr. (RFK Jr.) pour diriger le département de la Santé et des Services sociaux. Cette nomination, qui doit encore être confirmée par le Sénat, signale une réorientation majeure dans l’approche des questions de santé publique aux États-Unis.

Le parcours de Robert Francis Kennedy Jr

Robert Francis Kennedy Jr., neveu du président John F. Kennedy, commence sa carrière comme procureur adjoint à New York puis se fait connaître comme avocat spécialisé dans le droit de l’environnement. Kennedy Jr. s’est particulièrement impliqué dans des batailles juridiques contre la pollution industrielle, défendant notamment des communautés touchées par des contaminations environnementales. Il a plaidé avec succès plusieurs affaires importantes concernant la protection des ressources en eau.

En avril 2023, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle américaine de 2024.

Robert F. Kennedy Jr a développé une position très détaillée contre les vaccins, qu’il expose notamment dans son livre « Thimerosal: Let the Science Speak » paru en 2014.

Son argument principal concerne le thimerosal, un conservateur à base de mercure utilisé dans certains vaccins jusqu’au début des années 2000. Selon lui, cette substance serait responsable d’une « épidémie » d’autisme et de troubles neurologiques chez les enfants. Il affirme que le CDC et d’autres agences auraient dissimulé des études montrant cette corrélation.

Il avance également que le calendrier vaccinal est trop chargé pour le système immunitaire des jeunes enfants. Selon lui, recevoir plusieurs vaccins simultanément surchargerait leur organisme et pourrait déclencher des maladies auto-immunes. Il préconise d’espacer davantage les vaccins et de réduire leur nombre.

Kennedy affirme aussi que les études de sécurité des vaccins sont inadéquates. Il critique particulièrement l’absence d’études utilisant de vrais placebos (sans adjuvants) et le fait que les périodes de suivi post-vaccination seraient trop courtes pour détecter des effets à long terme.

Il dénonce également ce qu’il appelle le « complexe pharmaco-industriel », affirmant que les fabricants de vaccins exerceraient une influence indue sur les régulateurs et les politiques de santé publique via du lobbying et des conflits d’intérêts financiers. Il pointe notamment la loi américaine de 1986 qui protège les fabricants de vaccins contre certaines poursuites judiciaires.

Concernant le COVID-19 spécifiquement, il a qualifié les vaccins à ARN messager d’expérimentaux et dangereux. Il s’est opposé aux obligations vaccinales, les comparant à des mesures autoritaires. Il a également contesté l’efficacité des masques et des confinements, affirmant qu’ils causaient plus de dommages que de bénéfices.

Un choix stratégique motivé par une vision commune

Le choix de RFK Jr. par Donald Trump s’inscrit dans une stratégie plus large visant à transformer radicalement le système de santé américain. En nommant cet ancien avocat spécialisé dans l’environnement, Trump démontre sa volonté de rompre avec les pratiques établies et de confronter directement ce qu’il considère comme les excès des grandes industries pharmaceutiques et agroalimentaires.

Cette décision reflète également une convergence de vues entre les deux hommes sur la nécessité de combattre l’influence des grands groupes industriels sur la santé publique. Trump a particulièrement insisté sur le fait que les Américains ont été « écrasés » par ces puissants conglomérats, qu’il accuse ouvertement de pratiques trompeuses et de désinformation en matière de santé publique. Il annoncé son intention de « nettoyer la corruption » qui existe selon lui dans les agences fédérales de contrôle de la santé et de l’alimentation.

Des responsabilités étendues au service d’une mission claire

Le département que dirigera RFK Jr. supervise des domaines essentiels comme la sécurité des médicaments et des vaccins, la surveillance alimentaire, la recherche médicale et la gestion des programmes Medicare et Medicaid. Cette position stratégique lui permettra d’exercer une influence significative sur l’ensemble du système de santé américain.

Une mission de protection ambitieuse

La mission confiée à RFK Jr. par Trump est particulièrement ambitieuse. Il devra assurer une protection renforcée des citoyens américains contre l’ensemble des substances potentiellement dangereuses présentes dans leur environnement quotidien. Cela inclut les produits chimiques, les polluants, les pesticides, les produits pharmaceutiques controversés et les additifs alimentaires considérés comme nocifs.

Les motivations profondes de Trump

La nomination de RFK Jr. s’explique par plusieurs facteurs clés qui ont guidé le choix de Donald Trump :

Premièrement, l’expertise reconnue de RFK Jr. en matière environnementale correspond à la volonté de Trump de s’attaquer aux problèmes de santé publique à leur source, notamment en ce qui concerne la pollution et les contaminations chimiques.

Deuxièmement, leur vision partagée sur la nécessité de confronter les grands monopoles industriels. Trump voit en RFK Jr. un allié capable de mener ce combat contre ce qu’il considère comme des abus de position dominante ayant des répercussions directes sur la santé des Américains.

Troisièmement, la réputation de RFK Jr. comme avocat combatif et son histoire familiale apportent une légitimité supplémentaire à cette mission de transformation du système de santé américain.

Perspectives et enjeux

Cette nomination, si elle est confirmée par le Sénat, pourrait marquer un tournant décisif dans la régulation des industries pharmaceutiques et agroalimentaires. Elle annonce une nouvelle approche de la sécurité sanitaire et de la gestion des programmes de santé publique, avec un accent particulier mis sur la protection des consommateurs.

La convergence entre la vision de Trump et l’expertise de RFK Jr. pourrait conduire à des changements significatifs dans la manière dont les États-Unis abordent les questions de santé publique et de protection environnementale. Cette nouvelle orientation soulève des questions importantes sur l’équilibre à trouver entre une régulation renforcée et le maintien de l’innovation dans les secteurs pharmaceutique et agroalimentaire.

Une croisade contre Big Pharma

L’annonce de la nomination du futur secrétaire à la Santé du gouvernement Trump, partageant des positions fermes sur la sécurité des vaccins et promettant un plafonnement drastique du prix des médicaments coûteux, a provoqué une onde de choc dans l’industrie pharmaceutique. Cette nomination a entraîné une chute spectaculaire des actions des principaux laboratoires en bourse, illustrant la vulnérabilité du secteur face aux positions politiques hostiles. Cette situation rappelle étrangement les effets des déclarations de Kennedy Jr sur les marchés financiers.

Kennedy Jr a fait de sa lutte contre l’industrie pharmaceutique son cheval de bataille principal. Il dénonce régulièrement ce qu’il considère comme des conflits d’intérêts dans la recherche médicale. Sa critique s’étend également au système de régulation, accusant la FDA d’être trop proche des laboratoires qu’elle est censée contrôler. Aussi, il maintient ses critiques sur les protocoles de sécurité des vaccins et continue d’influencer le débat public sur ces questions.

 

 

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