Depuis des années, on entend tout et son contraire concernant l’aspartame : est-il dangereux ? Carrément inoffensif ?
En tout cas, les membres de l’ISA (l’association internationale pour les édulcorants) se réjouissent de l’avis tout récemment émis par les experts de l’Agence européenne de santé (EFSA) qui affirment l’innocuité de cet édulcorant.
L’ISA rassemble des utilisateurs et des fabricants d’édulcorants et il est donc normal que cette association se réjouisse de l’avis de l’EFSA, mais quand le Dr Nordmann, qui est président de son comité scientifique, affirme que « La santé des consommateurs a toujours été une priorité pour les industriels membres de l’ISA », on est en droit de douter. Car le communiqué de l’ISA faisant part de l’avis des experts souligne l’intérêt de l’aspartame pour les diabétiques, et c’est là que ça coince !
Diabète et aspartame ne feraient pas si bon ménage
Publiée en février dernier, une étude de l’Inserm, menée auprès de 66118 femmes pendant 14 ans, montrait que le « light » serait pire que le vrai sucre en ce qui concerne le diabète !
« Les résultats montrent que les femmes qui consomment des boissons sucrées « light » ont une consommation plus grande que celles qui consomment des boissons sucrées « normales » (2,8 verres/semaine contre 1,6 verres/semaine en moyenne, respectivement).
D’autre part, à quantité égale consommée, le risque de diabète est plus élevé lorsqu’il s’agit de boissons « light » que de boissons sucrées « non light ». Le risque de développer un diabète est de 15 % supérieur pour une consommation de 0,5 L/semaine et de 59 % supérieur pour 1,5 L/semaine respectivement. »
Parmi les explications de ces effets inattendus des boissons light, les chercheurs avancent l’hypothèse que « l’aspartame, qui est un des principaux édulcorants utilisés aujourd’hui, induirait une augmentation de la glycémie et de ce fait une hausse du taux d’insuline, comparable à celle engendrée par le sucrose. »
Si ce n’est pas une bonne raison d’éviter l’aspartame en cas de diabète ou en prévention du diabète, que fait-on de l’élémentaire principe de précaution ?
Conflits d’intérêts ?
Ajoutons à cela, et en mémoire de Sylvie Simon qui le dénonçait haut et fort, que les experts qui rendent les avis sont souvent « multi casquettes »…
D’après un rapport de l’observatoire de l’Europe industrielle récemment effectué (et après que 80 % des experts de l’agence européenne de santé aient été renouvelés en 2012 pour éviter les accusations de conflits d’intérêts), encore « 122 des 209 experts de l’agence, soit 58,4 %, présentent au moins un conflit d’intérêts avec le secteur commercial ». Heureusement que l’équipe a été renouvelée !
Des hyper sensibles
Dans le magazine Rebelle-Santé, nous avons publié en octobre 2009 un article de Didier Le Bail « décortiquant » l’aspartame et les controverses autour de cet édulcorant. Si le rapport bénéfices/risques fait encore débat, l’existence de personnes hyper « sensibles » à cet édulcorant n’est plus discutable.
Nous avons recueilli à maintes reprises, chez Rebelle-Santé, le témoignage de personnes qui se sont débarrassées de leurs migraines ou de leurs douleurs multiples en cessant de consommer de l’aspartame…
Quelques exemples
Maux multiples
« Je suis diabétique depuis plus de 10 ans et très bien suivie par un des meilleurs diabétologues de Paris. Lui, comme moi n’arrivions pas à comprendre pourquoi malgré régime et médicaments, je ressentais tant d’effets secondaires : engourdissement dans les jambes, crampes, maux de tête, acouphènes, douleurs articulaires, perte de la mémoire, troubles visuels… Et un jour, un ami m’a adressé un article consacré aux effets secondaires de l’aspartame ; j’en avais consommé pendant 10 ans. En cessant d’en prendre, tous les symptômes cités précédemment ont disparu !!! »
Mme M. de Paris
Vaisseaux qui claquent
« Après lecture de l’article sur l’aspartame paru dans la revue d’octobre, je mets à exécution mon projet, déjà un peu ancien (à la suite des précédents articles) de vous écrire à ce sujet. Il y a quelques années, celles qui ont précédé ma ménopause, j’ai décidé de réduire ma consommation de sucre (sans pour autant savoir que je deviendrais malgré tout diabétique — actuellement sous insuline, n’ayant supporté aucun des médicaments prescrits antérieurement), et j’ai commencé à sucrer café et autres aliments avec de l’aspartame. À cette époque, (je n’avais alors fait aucun rapprochement avec l’aspartame), j’avais fréquemment des vaisseaux qui claquaient dans l’œil gauche (désagrément que j’attribuais au remaniement circulatoire de la pré-ménopause).
Cette prise d’aspartame a duré à peu près un an, période au bout de laquelle, j’en ai eu vraiment assez du goût infâme que l’aspartame donnait à mon café et j’ai préféré le prendre sans sucre ni édulcorant. Du jour au lendemain, plus de vaisseaux qui claquent dans l’œil gauche !!! J’ai attendu un mois ou deux puis j’ai décidé de refaire un essai avec l’aspartame. Le résultat ne s’est pas fait attendre : vingt minutes après la prise, à nouveau un vaisseau qui claque dans mon œil gauche !!!
Depuis cela, j’ai naturellement banni l’aspartame de mon alimentation et je n’ai plus eu ce souci. Mais je suis obligée de contrôler tout ce que j’achète, même et surtout en pharmacie ; il y a de l’aspartame partout et surtout dans les médicaments, ce que je trouve inadmissible. C’est pourquoi je me réjouis de savoir que nous avons quelques raisons d’espérer que l’aspartame soit progressivement remplacé par la stévia, »
Nicole R. du Calvados
Céphalées
« Je viens de lire votre article sur l’aspartame et je confirme, j’ai souffert de céphalées pendant plus d’un an. Je consommais beaucoup d’aspartame (sucrettes et poudre) pour les fraises, les framboises et le thé. J’ai fini par être écœurée par ce produit, lui trouvant mauvais goût. Je ne l’ai pas remplacé et, extraordinairement, je n’ai plus eu de céphalées. Depuis, je consomme le thé sans sucre et les fruits avec modération. Voilà au moins 8 ans que je ne souffre d’aucun mal de tête. Je suis persuadée que l’aspartame donne des céphalées ! Je le dis autour de moi, mais ce n’est pas suffisant. »
Mme C. de Saône-et-Loire
« J’ai souffert pendant plus de 4 ans sans répit, de céphalées (pas des migraines). J’ai vu 7 médecins, passé radio, scanner, pris beaucoup de médicaments (qui me rendaient malade). J’ai essayé les infiltrations de cortisone, séances de kiné, homéopathie, acupuncture et je suis même aller voir un guérisseur. Je souffrais toujours beaucoup, quotidiennement, et j’avais fini par abandonner tout traitement. Et puis, un jour, miracle ! Plus rien, guérie ! Sans savoir ni pourquoi, j’avais eu mal, ni pourquoi je ne souffrais plus. Et j’ai vu récemment une émission télé (le magazine de la santé sur France 5) qui traitait de l’aspartame. Quelqu’un accusait ce produit de causer des maux de tête. Je me suis souvenue que j’avais utilisé de l’aspartame, et suite à une information préconisant la prudence, j’ai brusquement supprimé ce produit de mon alimentation. Les dates pourraient bien correspondre avec mes ennuis et avec « ma guérison ». Je n’ose plus reprendre de l’aspartame pour vérifier. J’ai très peur d’avoir mal à nouveau. »
Colette B. de Seine-Maritime