Neuropsychologie et exploration de l’encéphale

Définition

Définition

L’imagerie neuroradiologique est en pleine expansion depuis une trentaine d’années surtout grâce au scanner et de plus en plus à l’I.R.M. découverte peu après.

Un scanner utilise des rayons X pour construire une cartographie en étant assisté par un ordinateur. On obtient un reflet des variations de densité des organes dépendant directement de l’absorption différente des rayons X selon l’organe observé.
En ce qui concerne le système nerveux central, il existe de grandes variations de densité à l’intérieur même d’un organe et entre les organes eux-mêmes. Ainsi, en périphérie, l’os du crâne apparaît blanc car celui-ci est très dense. Au centre où se trouvent les ventricules et les noyaux gris centraux, la densité apparaît importante c’est-à-dire qu’on obtient des images noires surtout quand on examine le liquide céphalo-rachidien car il existe très peu de densité. Entre ces deux structures il existe une densité intermédiaire correspondant aux noyaux gris centraux.

Le scanner permet d’obtenir une anatomie radiologique en tranches grâce à cette grande variation de densité. Autrement dit, on obtient des coupes horizontales de cartographie in vivo. D’autre part, ce type d’imagerie médicale permet également d’obtenir une topographie précise du siège d’une lésion et de ses dimensions.
Il est possible de procéder à des injections iodées en utilisant un produit de contraste qui visualise les vaisseaux (lésion à type de rupture ou pas de la barrière hématoencéphalique entre autres).

Les inconvénients du scanner sont avant tout les doses de rayons X à utiliser même si ces doses sont inférieures à celles des radiographies.
Les lacunes du scanner sont également la mauvaise visualisation de certaines zones comme la moelle et le tronc cérébral car il s’agit de petites régions anatomiques et en plus situées au contact de l’os.
Les limites du scanner sont les suivantes : Il s’agit d’une radiographie s’effectuant sous la forme de coupe. Rappelons que l’autre nom du scanner est la tomodensitométrie, méthode qui ne permet que d’obtenir des images horizontales.
En cas d’accident vasculaire cérébral, le scanner présente des avantages car il est utilisable en urgence et permet par exemple de mettre en évidence une hémorragie grâce à la densité importante de ce liquide comme le squelette osseux du crâne.

La résonance magnétique nucléaire ou I.R.M. (R.M.N.) est fondé sur le fait que les noyaux de certains atomes se comportent comme des éléments qui oscillent et une fois placés dans un fort champ magnétique s’alignent avec ce champ, se mettant à leur tour à osciller à une fréquence dépendant de son intensité.
Si à ce moment-là on leur envoie une brève impulsion de radiofréquence accordée sur la fréquence de résonance, ils émettront de l’énergie de façon oscillatoire en retournant à l’alignement imposé par le champ magnétique.
L’intensité du signal de résonance ainsi émis dépend du nombre de noyaux mis en jeu.
Pour que l’I.R.M. puisse fournir des informations spatiales, on dévie légèrement le champ magnétique en lui imposant des gradients magnétiques selon trois axes spatiaux différents, de sorte que seuls les noyaux situés en un point donné de l’espace soient à un moment donné en résonance avec la fréquence des détecteurs. Presque tous les scanners I.R.M. détectent les signaux de résonance des noyaux de l’hydrogène des molécules d’eau ; ils fournissent donc des images fondées sur la distribution de l’eau dans les différents tissus. En manipulant avec soin les paramètres des gradients magnétiques des impulsions de radiofréquence, il est possible de parvenir à réaliser des images extrêmement détaillées du cerveau en tous ses points et selon toutes les orientations avec une résolution inférieure au millimètre.
Pour résumer, l’application d’un champ magnétique intense sur des protons d’hydrogène fait résonner ceux-ci selon une variation de signal. À l’arrêt du champ magnétique, on obtient l’arrêt de résonance du proton. L’I.R.M. trouve son intérêt dans le fait que le corps est constitué de 70 % d’eau.
L’avantage de l’I.R.M. est bien évidemment l’absence de rayons mais il existe néanmoins une exposition à un champ magnétique intense. D’autre part, la précision de l’I.R.M. est plus importante que celle du scanner et tous les plans de coupe sont possibles. Enfin, certaines régions sont visibles et il est possible également de pratiquer ce qu’on appelle l’ARM c’est-à-dire une angiographie couplée à un I.R.M. de façon à visualiser les vaisseaux.

Les inconvénients de l’I.R.M. sont avant tout le fait qu’il faille enfermer un individu souffrant quelquefois de claustrophobie et donc nécessitant alors une anesthésie générale. Le champ magnétique intense est également un autre inconvénient. Ainsi, un individu porteur d’un pacemaker fera obtenir des images contenant de nombreux artefacts et donc inutilisables. Tous les corps étrangers de nature métallique comme les prothèses sont donc des contre-indications au passage de l’I.R.M. Il existe plus récemment des prothèses non métalliques. D’autre part, le parc d’I.R.M. n’est pas suffisant pour l’instant et les délais d’obtention d’imagerie médicale avec I.R.M. sont très longs. Il n’est donc pas possible de l’utiliser en urgence, c’est la raison pour laquelle on lui préfère le scanner. Enfin, que ce soit pour l’I.R.M. ou le scanner, l’inconvénient majeur de ce type de technique est que l’on obtient des images radiologiques et non pas des lésions médicales. Il ne faut donc jamais oublier que l’on ne soigne pas des images mais des patients.

Les autres méthodes d’exploration de l’encéphale, en dehors du scanner et de l’I.R.M. sont l’imagerie fonctionnelle, le PETscann, la spectroscopie IRM qui met en évidence les zones de démyélinisation entre autres, la vidéo-électroencéphalogramme (utilisé surtout pour l’épilepsie) et les potentiels évoqués. Les potentiels évoqués permettent d’étudier des modifications locales induites par une stimulation sensorielle, par exemple une stimulation des yeux. Les autres potentiels évoqués sont auditif, somesthésique, moteur (c’est-à-dire permettant de stimuler le cortex moteur de façon magnétique). L’intérêt des potentiels évoqués est d’identifier une altération infraclinique comme cela survient au cours de la sclérose en plaques quand il existe d’autres par un doute clinique en peropératoire en chirurgie médullaire (de la moelle épinière) ou en cas de neurinome de l’acoustique.