Syndrome de Balint

Définition

Définition

Le syndrome de Balint désigne un ensemble de troubles visuo spatiaux.

Il se caractérise par :

  • Une ataxie optique (le sujet ne peut pas atteindre une cible sous contrôle visuel).
  • Une apraxie oculaire (le sujet ne peut pas fixer une cible).
  • Une désorientation visuelle (le sujet ne parvient pas à percevoir deux objets en même temps).

Généralités

Au cours du syndrome de Balint, la gêne fonctionnelle est intense. Les régions concernées sont :

  • Le pôle pariétal, et occipital du cerveau. Ces lésions surviennent en particulier au cours des infarctus jonctionnels des artères cérébrales antérieures, et des artères cérébrales postérieures, ou bien lors de métastases comme Mesulam a pu le constater en 1985. 
  • Le lobe cérébral pariétal et tout particulièrement l'aire numéro 7, contiendrait un centre visuomoteur qui serait impliqué dans la mobilisation du regard et dans la coordination du regard et de la préhension.
  • Le lobe frontal serait également concerné. En effet, une atteinte de l'aire numéro 8, pourrait rendre compte de la fixation spasmodique du regard.

Historique

Le syndrome de Balint a été décrit en 1909 sous le nom de paralysie psychique du regard, et associe trois éléments sémiologiques. (Gil, neuropsychologie, quatrième édition, Masson) .

Classification

On distingue :

  • La paralysie dite psychique du regard, appelée également apraxie optique. Il s'agit d'une incapacité pour le patient de fixer une cible dans son champ visuel périphérique. Néanmoins il voit et reconnaît l'objet qu'il regarde, plus précisément qu'il doit regarder. Le malade ne peut donc plus porter son regard d'un objet à un autre. Habituellement chez un patient normal, la présence de mouvements oculaires rapides, que l'on appelle des saccades, permettent au patient de porter son regard spontanément ou sur ordre, sur tout objet qui apparaît dans son champ visuel. Au cours du syndrome de Balint, ces saccades ne peuvent plus être produites, et le sujet s'arrache de manière laborieuse à l'objet qu'il fixe. C'est la raison pour laquelle, on a également donné à ce symptôme le nom de spasme de fixation (Holmes). 
  • L'ataxie optique ou ataxie visuomotrice, ce symptôme désigne l'incapacité d'atteindre une cible en se guidant par la vue. Au cours de l'ataxie optique le patient ne peut se saisir d'un objet qui est placé dans son champ visuel. Cette difficulté est susceptible de prédominer au niveau de l'une des deux mains, la prise de l'objet étant plus difficile dans la moitié du champ visuel opposée à la main la plus concernée. Si l'on demande au patient d'effectuer un test qui exige une coordination visuomotrice, comme c'est le cas par exemple au cours de l'épreuve proposée par Luria pour explorer la coordination visuomotrice (entourer un triangle puis placer un point au centre de celui-ci), on constate un grand nombre de perturbations.
  • Le déficit de l'attention visuelle, appelé également désorientation visuelle. Il s'agit d'une impossibilité pour les stimulations périphériques, de solliciter l'attention visuelle. Au cours de ce symptôme, le patient ne peut voir qu'un objet à la fois indépendamment de la taille de celui-ci. On parle alors de simultagnosie. Les patients peuvent également avoir certaines difficultés pour percevoir les objets en mouvement.