Hépatite alcoolique

Définition

Définition

Une hépatite alcoolique (en anglais alcoholic hepatitis), est une atteinte du foie causée par les effets nocifs de l'alcool. 

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'une hépatite alcoolique sont :

  • Anorexie (perte d'appétit).
  • Amaigrissement important.
  • Douleurs de l'hypochondre droit (zone située en dessous des côtes à droite) parfois très violentes.
  • Asthénie (fatigue importante).
  • Hyperthermie autour de 38 à 39° qui dure depuis plusieurs mois parfois.
  • Présence de vomissements contenant du sang.

 

Physiopathologie

L'hépatite alcoolique provoque une lésion du foie secondaire à une intoxication chronique par l'alcool. Cette variété d'hépatite est susceptible d'évoluer vers la destruction du tissu hépatique si l'intoxication se poursuit. Il s'agit d'une étape nécessaire à la cirrhose du foie (en anglais liver cirrhosis).

L'hépatite alcoolique isolée c'est-à-dire sans cirrhose est rare. Elle s'observe chez environ 1 à 3 % des personnes consommant de l'alcool de façon excessive (30 g d'alcool par jour pour une femme, 40 g pour un homme). A titre d'exemple, un verre de vin à 10° correspond à 10 g d'alcool. Généralement, l'hépatite alcoolique est associée à une cirrhose du foie. Quand ce n'est pas le cas, elle est quelquefois asymptomatique, c'est-à-dire que le patient ne présente aucun symptôme.

Les antécédents montrent une absorption d'alcool en quantité supérieure à 1/2 litre de vin par jour, quelques apéritifs, ou bien de la bière. La quantité de bière n'est pas forcément très importante étant donné les degrés d'alcoolisation des nouvelles bières mis sur le marché des grandes surfaces, et à petits prix.

 

 

Examen médical

Examen physique

L'examen physique montre :

  • Des muscles qui ont plus ou moins fondus.
  • Un ictère (une jaunisse) mais pas dans tous les cas.
  • Une ascite correspondant à un épanchement de sérosité (liquide) dans la cavité abdominale.
  • Parfois la présence de sang dans les selles (hémorragies digestives).

Labo

Les analystes de sang montrent :

  • Une hyperleucocytose (élévation du nombre des globules blancs) comprise entre 10000 et 20000 et quelquefois beaucoup plus. Ce chiffre pouvant atteindre et dépasser 100000.
  • Une anémie comportant des globules rouges de volume important.
  • Une thrombopénie (baisse du nombre des plaquettes) pouvant s'expliquer par l'action destructrice trop importante de la rate.
  • Une augmentation des transaminases (2 à 5 fois) touchant essentiellement les ASAT.
  • Une augmentation franche des GGT de 5 fois à 20 fois la normale.
  • Les dosages du taux de bilirubine et du taux de Quick doivent être commandés.

Examen complémentaire

L'examen complémentaire demandé est une biopsie du foie qui montre des lésions avec nécroses (destruction cellulaire) infiltrées (pénétrées) par des polynucléaires (variété de globules blancs), et pour les spécialistes :

  • Des corps de Mallory.
  • Une stéatose (présence de corps gras).
  • Une fibrose (perte d'élasticité d'un tissu).
  • Une cirrhose.

 

Traitement

Traitement

Les traitements d'une hépatite alcoolique sont :

  • Bien entendu le sevrage doit intervenir rapidement et le plus efficacement possible. Celui-ci ne peut se concevoir qu'avec le support d'une équipe médicale composée de médecins alcoologues, de psychothérapeutes, de travailleurs sociaux, et éventuellement de psychiatres. En présence d'un état dépressif (un cas sur trois environ) il est quelquefois nécessaire d'hospitaliser. Ce geste permet quelquefois d'obtenir le sevrage qui est difficile en cure ambulatoire (pendant que le patient reste à la maison et consulte le centre d'alcoologie).
  • A l'hôpital dans un service spécialisé (gastro-entérologie) l'hépatite alcoolique grave nécessite une prise en charge nutritionnelle adaptée, et quelquefois une corticothérapie (utilisation de la cortisone à base de prednisone). Elle semble pouvoir faire baisser la mortalité à court terme de 50 à 12 %.

Évolution

Évolution

De façon générale entre six mois et un an, un patient atteint d'hépatite guérit à condition qu'il soit abstinent (aucune absorption d'alcool). La gravité de l'hépatite alcoolique, dépend du degré d'atteinte hépatique, et de la consommation d'alcool. Quand le patient ne présente pas de cirrhose, l'insuffisance hépatique (insuffisance de fonctionnement du foie) est généralement moindre, et l'évolution se fait vers la guérison à condition que la ou le patient, s'abstienne d'absorber de l'alcool. 

En présence d'une cirrhose, l'insuffisance hépatique est quelquefois sévère. Il est alors nécessaire de rechercher le score de Maddrey (en anglais Maddrey score) obtenu non seulement à partir de la quantité de bilirubine dans le sang, mais du taux de Quick (perturbation de la coagulation sanguine). C'est ainsi qu'en présence d'une hépatite grave, le score est supérieur à 32.

Si le patient présente une encéphalopathie (atteinte du système nerveux central due à l'intoxication alcoolique) l'évolution est fatale au bout de deux mois pour la moitié des patients. C'est ainsi qu'au bout de cinq ans, les trois-quarts des individus ne consommant pas d'alcool restent en vie, alors que seulement la moitié risque de décéder, ou de présenter des complications importantes, s'ils continuent à consommer de l'alcool.

Références

Bibliographie

Ruef " les maladies de l'alcool " édition des collections pathologie Science.