Déshydratation de la personne âgée

Définition

Définition

On le sait, pendant la période estivale 2003, anormalement chaude, la canicule a été à l’origine d’un très grand nombre de morts en ce qui concerne nos seniors. Mais si nous savons avec précision que le processus à l’origine de ces décès est la déshydratation associée au coup de chaleur, qu’en est-il de l’excès d’ozone au ras du sol, susceptible d’être la source d’une augmentation de l’oxydation cellulaire et d’une accumulation des radicaux libres comme cela s’observe chez les végétaux ? Bien entendu, pour l’instant nous ne possédons aucune preuve en ce qui concerne l’éventuelle implication de ce processus chimique. Néanmoins, peut-être serait-il souhaitable de se pencher sur ce phénomène à l’origine d’une accélération parfois brutale du vieillissement des tissus de tous les organismes, qu’ils soient végétaux ou animaux, et donc humains.

Symptômes

Physiopathologie

Pour revenir à la déshydratation des personnes âgées, il semble intéressant de donner quelques détails supplémentaires pour cerner de plus près ce désastre sanitaire et social.Avant tout, l’excès de chaleur est à l’origine d’une hyper-sudation, c’est-à-dire d’une perte importante de sueur. On estime que la perte d’eau quotidienne par transpiration est d’environ 1 litre en période normale. Cette perte d’eau est susceptible d’atteindre plusieurs litres en période de forte chaleur, et d’entraîner alors une déshydratation globale c’est-à-dire touchant l’intérieur des cellules et l’extérieur, le secteur extracellulaire. C’est en pesant le patient, et non pas en mesurant l’épaisseur de son pli cutané (on pince la peau entre le pouce et l’index), que l’on s’aperçoit si celui-ci est déshydraté et quelle est l’importance de la déshydratation. Bien entendu, la persistance du pli cutané est un signe relativement intéressant mais il n’est pas très fiable, surtout chez les personnes âgées.Si on désire aller plus loin dans la recherche des causes du décès des personnes fragilisées, la prise de sang permet de quantifier la gravité de la déshydratation en montrant ce que l’on appelle l’hémoconcentration. De quoi s’agit-il ? Sans rentrer dans les détails (c’est-à-dire sans citer de chiffres), l’hémoconcentration est la concentration du sang se caractérisant par une élévation de son poids réel associée à une augmentation de sa viscosité due à une concentration plus élevée que la normale en protéines et en globules rouges (appelés également hématies). L’hémoconcentration se rapproche de l’hématocrite qui désigne le volume occupé par les globules rouges par rapport à la quantité de sang total (globules rouges + plasma) : il s’exprime en pourcentage.Parallèlement à la perturbation de l’équilibre de la viscosité sanguine pouvant être à l’origine de troubles de coagulation, surviennent des troubles dans la pression exercée par les constituants du sang. Il s’agit de l’osmolarité ou si l’on préfère de la différence de concentration entre l’intérieur des vaisseaux contenant le sang et l’extérieur. Autrement dit, la teneur en eau et en sel (chlorure de sodium) des différents compartiments de l’organisme. Pour bien comprendre cette notion qui est à la base de la déshydratation de toute personne et plus spécifiquement des personnes âgées consommant des diurétiques (médicaments destinés à faire fuir l’eau par les reins), il faut avoir en tête que l’insuffisance d’absorption de sel est à l’origine d’une diminution, par l’organisme, de ses capacités à retenir l’eau. C’est la raison pour laquelle il faut retenir que les personnes âgées (et les autres personnes également d’ailleurs), doivent, en période de fortes chaleurs, absorber une quantité suffisante de sel. Néanmoins, cette quantité ne doit pas être trop importante dans la mesure où elle peut être à l’origine d’une augmentation de la tension artérielle surtout chez une personne âgée déjà traitée pour cette pathologie. On le voit, le problème n’est pas simple, et il ne suffit pas de donner uniquement de l’eau.Beaucoup de personnes âgées (la moitié environ des plus de 75 ans) présentent une insuffisance rénale, autrement dit une insuffisance de fonctionnement normal de leurs reins. De quoi s’agit-il ? Le sujet âgé possède des reins insuffisamment vascularisés, c’est-à-dire ne recevant pas suffisamment de sang (ischémie) pour fonctionner normalement. C’est la raison pour laquelle, pour s’opposer à une fuite d’eau, un rein normalement constitué doit posséder des artères en bonne santé. Ce n’est malheureusement pas le cas chez les personnes âgées qui ont une pathologie appelée artériosclérose systémique, c’est-à-dire un mauvais fonctionnement des parois artérielles et donc, au final, du rein dans sa globalité.Pour résumer, les personnes âgées ne peuvent pas concentrer leurs urines c’est-à-dire retenir l’eau et l’on constate donc une fuite de celle-ci à l’origine d’une déshydratation.D’autre part, l’insuffisance rénale est à l’origine d’une augmentation de l’acidité (pH bas) de l’organisme, lequel peut éventuellement se déséquilibrer (décompensation) très rapidement si à l’acidité métabolique (c’est-à-dire due aux reins) vient se surajouter une respiration difficile qui fait encore plus monter le taux d’acidité, aggravant du même coup l’insuffisance rénale, etc.. On constate, associée à ce phénomène, une augmentation du taux de potassium dans le sang (hyperkaliémie > 6 meq par litre). Enfin, certains médicaments (utilisés contre l’hypertension artérielle), tels que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II , sont susceptibles d’aggraver l’hyperkaliémie.L’ensemble des processus décrits précédemment, et plus précisément le dernier c’est-à-dire celui de l’excès de potassium dans le sang, permet de comprendre plus facilement pourquoi les personnes âgées sont susceptibles de mourir en quelques minutes d’une mort subite. À cela s’ajoutent l’incapacité pour l’organisme de compenser certains troubles vasculaires et ceci secondairement à la prise de médicaments tels que les bêtabloquants entre autres.La liste des médicaments nocifs ne semble pas devoir s’arrêter là. En effet, si l’on considère que les somnifères et autres psychotropes (médicaments du système nerveux) destinés à faciliter l’endormissement d’une personne, il est facile de comprendre que ces molécules (médicaments), chez une personne âgée, sont plus lentement métabolisées, c’est-à-dire utilisées, transformées, éliminées par l’organisme fatigué et déshydraté. Autrement dit, si l’on prend l’exemple d’un somnifère qui doit normalement être éliminé par les reins, à condition que ceux-ci soient suffisamment irrigués par un apport adapté d’eau, ce psychotrope va prolonger son effet délétère (nocif) au-delà de ce que souhaitent les patients. Il s’ensuit une perte d’autonomie de la personnes déjà fatiguée par l’excès de chaleur, par l’insuffisance de fonctionnement de ses reins, par l’insuffisance d’apport hydrique, par le stress, la solitude, parfois la dépression, etc…

Évolution

Prévention

Il y a quelques notions à ne pas oublier pour l’été prochain…1) Ne pas laisser les personnes âgées isolées2) Apporter de l’eau en quantité suffisante mais ne pas oublier le sel qui va avec (jus de fruits, de carottes, etc…)3) Surveiller fréquemment le poids des seniors en période de canicule (et en dehors de cette période également) 4) Ne pas abuser de certains médicaments et plus particulièrement des psychotropes (somnifères, tranquillisants, antidépresseurs, neuroleptiques, etc.)5) Penser à rafraîchir une personne âgée, simplement en utilisant un ventilateur et en mouillant fréquemment sa peau. Il n’est pas nécessaire d’installer une climatisation qui va augmenter les effets de pollution.6) Un peu de gentillesse et d’attention…