Alimentation par sonde gastrique

Définition

Définition

L’alimentation par sonde gastrique, appelée également alimentation entérale, consiste à administrer un liquide nutritif en utilisant une sonde qui passe par le nez et qui descend jusqu’à l’estomac, plus précisément le duodénum (pour les sondes plus récentes). Précisément le nom de cette sonde est : nasogastrique au nasoduodénale. Le but final de cette technique d’alimentation parentérale est d’apporter au patient des nutriments nécessaires à sa bonne santé. Ces nutriments, il ne peut les absorber par voie naturelle (bouche, oesophage, estomac, intestin).

Il est nécessaire de mettre une sonde gastrique chez des patients concernés par une maladie aiguë ou chronique présentant un état de dénutrition, des troubles de la déglutition (difficultés à avaler), atteints d’anorexie (perte totale de l’appétit), dans l’impossibilité d’ingurgiter de la nourriture pouvant permettre leur guérison. Dans ce cas, la quantité minimum de calories nécessaires à leur guérison étant d’environ 1800 kilos calories par jour. Les patients adynamiques (« sans énergie ») et continuant à perdre du poids malgré un traitement convenable, représente également une indication à la pose d’une sonde gastrique.

Le but de la sonde gastrique étant d’amener directement des aliments à l’intérieur du tube digestif, le malade doit posséder tout de même un péristaltisme intestinal convenable c’est-à-dire la possibilité de faire avancer les aliments dans ses intestins. En effet, sans péristaltisme intestinal les aliments ne peuvent pas être convenablement digérés. La sonde nasogastrique s’adresse donc, au minimum, aux individus possédant encore une capacité de digestion et d’absorption des nutriments par les intestins.

Les patients souffrant d’une insuffisance nutritionnelle depuis une longue période sont facilement diagnostiqués à l’examen physique. Il n’en est pas de même de ceux souffrant d’une insuffisance nutritionnelle aiguë (voir dénutrition). En effet, dans le deuxième cas les symptômes prennent le dessus car ils sont suffisamment intenses pour masquer l’insuffisance nutritionnelle aiguë. C’est le cas par exemple des patients en soins intensifs.

Dans le passé le tube introduit en direction de l’estomac était un tube de gros diamètre. Actuellement ces tubes sont abandonnés. Il leur est préféré des sondes plus fines et plus longues. L’extrémité de ses sondes doit venir se positionner à l’intérieur du duodénum. Pour vérifier l’exactitude de l’emplacement de l’extrémité de la sonde il est nécessaire de faire passer une radiographie au patient avant de débuter l’alimentation.

Pour faire passer les aliments nutritifs sous forme liquide à l’intérieur de la sonde, on utilise soit la simple gravité terrestre sans pression à raison d’une goutte par seconde ou 200 ml toutes les demi-heures, soit un mécanisme de pression par l’intermédiaire d’une seringue. Dans ce cas il s’agit d’une infusion intermittente faisant absorber au patient 50 ml de nourriture à chaque fois. Il est également possible d’utiliser une pompe dont le débit est variable et programmable.

Il existe un gros inconvénient de l’alimentation par sonde gastrique, c’est celui du risque d’infection du produit nutritif lui-même et consécutivement du tube digestif. En effet, les liquides de gavages sont des milieux pouvant être contaminés rapidement (au final il s’agit d’excellents milieux de culture). C’est la raison pour laquelle ils doivent être préparés, stockés, transportés et administrés avec de grandes précautions c’est-à-dire de manière aussi aseptique que possible (éviter la contamination microbienne du produit de gavage).

Après avoir introduit la sonde et fait passer le liquide nutritif dans le duodénum du patient, celui-ci doit, si possible, se promener, sauf bien entendu s’il existe des contre-indications à cela. Par la suite il faudra, le plus rapidement possible, adopter une alimentation normale. Le nombre de calories à administrer au patient sera de 1000 kilos les premiers jours. Cette quantité passera ensuite, progressivement, à 4000 kilos calories par jour.

Certains patients nécessitent par ailleurs, en plus de la sonde gastrique, une alimentation par voie intraveineuse (périphérique).

Voici une liste de produits, de préparations commerciales. Chacune de ces préparations apporte en moyenne 1000 kcal et en moyenne entre eux 25 et 45 g de protéines par litre.

  • Renutryl.
  • Flexinutril.
  • Dripsol.
  • Entéronutryl.
  • Lipodoloral.
  • Vivonex.
  • Suractim.

Le liquide de gavage qui passera par la sonde gastrique possède différentes qualités. Il doit être avant tout fluide, ne pas présenter de résidus et avoir une odeur agréable. Sa concentration en protéines est plus élevée que pour une alimentation normale sauf si le patient présente une insuffisance rénale.
Le liquide doit, d’autre part, ne pas favoriser la survenue de diarrhée (pour les spécialistes : l’osmolalité ne dépassera pas 300 milliosmoles par kilogramme).

Il n’est pas obligatoire d’utiliser les produits du commerce. Ainsi, la préparation artisanale de liquide gavage est possible. Bien entendu cette préparation doit être très finement homogénéisée en utilisant un mixeur. Elle doit permettre, par ailleurs, d’apporter au minimum 800 kilos calories et 30 g de protéines par jour. Il est possible de lui adjoindre des viandes du jambon, du foie, des légumes. Ces préparations ont l’avantage de stimuler l’appétit du patient. Leur couleur et leur goût, entre autres, est sans doute différents de ceux du commerce.

Des complications sont susceptibles de survenir à la suite de l’utilisation d’une sonde gastrique et du passage d’aliments sous la forme de liquide nutritif, surtout chez les patients présentant une insuffisance de mouvements intestinaux. Il s’agit d’une atonie intestinale engendrant un péristaltisme soit absent, soit peu intense. Ces complications sont (liste non exhaustive) :

  • Des diarrhées (essentiellement début). Ceci survient avant tout quand la concentration du liquide de gavage est trop élevée.
  • Une constipation à cause de l’insuffisance de résidus dans le liquide passant par la sonde est surtout si l’alimentation par la sonde se prolonge trop longtemps.
  • Des régurgitations avec des reflux gastro-oesophagiens et un risque de pneumonie par aspiration.