Pour une femme, le fait de tomber enceinte ne passe généralement pas inaperçu ! Ainsi, dès les premiers jours de la fécondation, elle ressent tout un tas d’étranges évènements au sein de son corps, à commencer par l’absence des règles menstruelles à la date prévue. Puis très vite viennent les nausées du petit matin, les aigreurs d’estomac, les ballonnements abdominaux et la sensation d’une forte poussée hormonale sur sa poitrine. Enfin, en quelques semaines à peine, son ventre se met à gonfler progressivement. Pas de doutes à avoir donc, bien qu’un test de grossesse doive confirmer le fait qu’elle soit bien enceinte !
Cependant, il existe quelques cas assez rares de femmes qui ne se rendent pas compte qu’elles sont enceintes, et cela sur plusieurs mois, voire même jusqu’à l’accouchement ! On parle alors d’un déni de grossesse, qui concerne tout de même 1 femme enceinte sur 500 !
Le déni de grossesse en question
Mal compris depuis toujours car mal expliqué par la science, ce que l’on nomme aujourd’hui le déni de grossesse a pu être perçu comme de la sorcellerie quelques centaines d’années plus tôt. De nos jours, ce cas d’absence de ressenti de grossesse est heureusement plus rationnalisé, même si on le considère toujours comme un drame dans la vie d’une femme, surtout d’un point de vue religieux. Et si on le compare souvent à la grossesse nerveuse, où une femme est certaine d’être enceinte jusqu’au plus profond d’elle-même alors qu’il n’en n’est rien, le déni de grossesse est en fait son contraire !
Alors, face aux nombreuses contradictions sur le sujet, on définit aujourd’hui le déni de grossesse par « le fait de ne pas avoir conscience d’être enceinte, après le 1er trimestre de la grossesse ». Et la science classe le déni de grossesse depuis 1985 en tant que trouble psychologique, ou plus précisément de trouble de la gestation psychique. Car il s’avère que c’est le cerveau de la femme concernée, qui va faire que cette dernière va inconsciemment contracter les muscles de son bas ventre, et ainsi placer son utérus dans une telle disposition que la ceinture abdominale ne gonflera pas sous l’évolution du fœtus.
Voilà pour l’explication physique concrète d’un déni de grossesse, mais cela se complique encore un peu car on constate qu’il y a 2 sortes bien distinctes de déni de grossesse !
Les 2 différentes catégories de déni de grossesse
Il existe en effet 2 sortes de déni de grossesse, qui sont bien différentes l’une de l’autre. Il est donc aisé de savoir à quel type de déni de grossesse nous avons affaire, une fois qu’il est décelé. Voici leurs caractéristiques propres :
Le déni de grossesse partiel
Dans ce cas qui est le plus fréquent, la femme concernée ne sait aucunement qu’elle est enceinte après déjà 3 mois de grossesse. Cependant, elle va l’apprendre dans les semaines ou mois à venir, tout du moins avant son terme, c’est-à-dire bien avant d’accoucher. D’après de récentes études des plus sérieuses, plus de 65 % des cas de déni de grossesse concerneraient fort heureusement celui-ci.
Le déni de grossesse complet
Dans ce cas plus singulier, la femme concernée n’a aucunement conscience d’être enceinte jusqu’au moment même de son accouchement. Situation peu confortable et surtout bien souvent dramatique, puisque cela mène bon nombre d’entre elles à accoucher seules, dans un endroit peu approprié à la chose, et cela sans assistance ni équipe médicale à leur côté. Accouchement qui peut donc parfois être vécu comme un véritable traumatisme pour la mère, comme on peut le comprendre puisqu’elle ne s’attendait pas à subir ce qui lui arrive aussi brutalement que soudainement.
Qu’est-ce qui provoque un déni de grossesse ?
Malgré les idées reçues, toutes les femmes peuvent subir un déni de grossesse, quel que soit leur âge, leur classe sociale, et le fait qu’elles soient déjà passées par la case accouchement. Il n y a donc pas de caractéristiques types du physique ou de la personnalité pour qu’une femme ait à vivre un déni de grossesse. Cependant, ce dernier survient toujours lorsque la femme concernée est en état d’anxiété et de stress intense, provoquant une souffrance psychologique consciente ou non. Alors, ses cellules cérébrales commandent à son corps de masquer sa grossesse comme pour la protéger de son propre état qu’elle refuse inconsciemment. Il n’est du reste pas rare que des cas de déni de grossesse surviennent chez des femmes ayant été abusées sexuellement.
Mais il y a d’autres raisons qui peuvent en être la cause, comme un certain rejet de la sexualité, la peur d’enfanter, le souhait de ne pas être mère, des traumatismes liés à l’enfance ou à un récent choc psychologique, et bien d’autres encore. Toujours est-il qu’il faut bien comprendre que la femme qui vit ce déni de grossesse n’en n’est aucunement responsable, tout du moins consciemment parlant. Il est à noter aussi que l’absence de symptômes évoquant le fait d’être enceinte, disparaît généralement au moment-même où la future mère apprend son état, à la suite d’une prise de sang ou d’une échographie prescrite par un médecin. Et que tout test de grossesse lui apprendra qu’elle est enceinte si elle l’est vraiment, cas de déni de grossesse compris !
Quels sont les impacts d’un déni de grossesse après la naissance du bébé ?
Dans le cas d’un déni de grossesse complet, on peut comprendre que l’accouchement sera des plus mal vécus et qu’il laissera des traces sur le psychique de la mère. Du reste, il n’est pas rare d’en voir certaines qui rejettent l’enfant qu’elles ne se sont pas vues porter en elle durant les 9 mois de la grossesse, et qui refusent donc de materner.
A l’inverse, d’autres femmes vont culpabiliser d’avoir agi de la sorte, même si cela n’était qu’inconsciemment, et vont alors couver de trop le nouveau-né jusqu’à le surprotéger tout au long de son enfance puis adolescence. Mais il n’y a pas à porter de jugement ou critiques, car c’est à un véritable traumatisme qu’a eue affaire une femme sous déni de grossesse complet. C’est donc de toute l’aide possible et imaginable qu’elle a droit de notre part à tous, après ce qu’elle vient de vivre. Pour qu’elle puisse rebondir au mieux désormais en tant que mère, et que son enfant n’ait pas souffrir de sa propre venue au monde…