Encéphalite japonaise

Définition

Définition

L'encéphalite japonaise est une inflammation de l'encéphale (système nerveux contenu dans la boîte crânienne), due à un flavivirus qui touche les membranes qui enveloppent le cerveau.

Généralités

L’arbovirus est un virus transmis par un arthropode (le moustique ou tique), responsable d’un grand nombre d’encéphalites, et dont la définition par l’OMS est la suivante :

" Les arbovirus se maintiennent dans la nature essentiellement ou, en grande partie, par le biais d’une transmission biologique entre les hôtes vertébrés réceptifs (c’est-à-dire en piquant des animaux possédant des vertèbres) assurée par des arthropodes (comme les insectes entre autres) hématophages (qui se nourrissent de sang). Ces virus se multiplient et provoquent une virémie (présence de virus dans le sang) chez les vertébrés, se multiplient dans les tissus des arthropodes et sont transmis à de nouveaux vertébrés par piqûres d’arthropodes après une période d’incubation extrinsèque." (définition publiée par l’OMS en 1967). 

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de l'encéphalite japonaise sont :

  • Ils sont comparables à ceux de l’encéphalite américaine de St Louis.
  • La période d'incubation est de 5 à 15 jours.
  • Frissons chez environ 90 % des patients.
  • Apparition d’un syndrome démentiel chez environ trois-quarts des patients dans un délai de 3 à 4 jours.
  • Méningite.
  • Céphalées (maux de tête).
  • Hyperthermie (fièvre importante).
  • Apparition de parésies (du grec parésis, faiblesse : ce terme à ne pas confondre avec paresthésie, traduit une paralysie légère consistant en une diminution des possibilités de contraction des muscles). Celles-ci prédominent aux membres supérieurs, mais disparaissent au fur et à mesure que la température baisse.
  • Perte de poids.

Physiopathologie

La dénomination d’encéphalite japonaise B (survenue en 1924), a été employée pour la distinguer de la maladie de Von Economo disparue en 1925 (autre variété d’encéphalite, ne laissant pas les mêmes séquelles : atteinte oculaire en particulier) qui elle, avait été appelé encéphalite de type A.

Actuellement, c’est le terme d’encéphalite japonaise (EJ) qui est employé à la place d’encéphalite japonaise B. Le virus, dont le moustique Culex tritaeniorhynchusa est le principal vecteur, a été retrouvé au Japon, en Corée, dans tout le sud-est asiatique, dans l’ile de Guam, et même en Sibérie. Ce virus, qui a maintenant pratiquement disparu au Japon, mais persiste encore en Chine où l’on retrouve environ 10 000 cas de maladie par an, entraîne une pathologie devenue problématique en Thaïlande où elle a atteint un taux de mortalité de 10 à 20 pour 100 000 habitants et par an.

Ailleurs, la maladie apparaît à la fin de l’été et au début de l’automne. Ce moustique, qui se reproduit dans les rizières, pique certains animaux (porc), mais également les oiseaux, et les hommes (accidentellement). Dans les régions endémiques, ce sont surtout les enfants de 3 à 15 ans qui sont le plus souvent atteints. Ailleurs, l’ensemble de la population est susceptible d’être touchée par cette pathologie. Néanmoins, les enfants, et les personnes âgées sont les plus souvent affectés. 

Examen médical

Labo

Lors d'une prise de sang on note une élévation des globules blancs (leucocytose) comprenant une variété particulière de globules blancs (polynucléaires neutrophiles).

Évolution

Évolution

L’apparition d’une atteinte pulmonaire, accompagnée de sueurs et d’encombrement des bronches, est un mauvais pronostic.

Le taux de mortalité varie de 7 à 50 %, surtout chez les enfants et les personnes âgées. Les personnes qui ont présenté des troubles neurologiques, au début de la maladie, mais qui, malgré cela survivent n’ont qu’environ 80 % de chances de guérison totale.  

Les séquelles sont :

  • Un syndrome Parkinsonien.
  • Des contractures.
  • Une paralysie.
  • Une ataxie (incoordination des mouvements).
  • Des troubles du comportement.
  • Un retard mental. 

Prévention

La prévention de l'encéphalite japonaise est le vaccin BIKEN JE, qui n’est pas encore disponible dans tous les pays, et qui est préparé sur un cerveau de souris. Il semble protéger les individus dans environ 80 % des cas, avec des effets secondaires chez moins de 1 % des vaccinés.

La meilleure protection est obtenue grâce au protocole par immunisation en trois doses. Il semble également nécessaire de vacciner les individus qui doivent voyager pendant la période de la mousson des mois d’été, et qui de plus, prévoient une activité agricole. Ce vaccin doit également être conseillé aux individus ne pouvant pas avoir d’écran protecteur. 

Références

Bibliographie

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