Pneumothorax

Définition

Définition

Présence d’air ou de gaz dans la cavité constituée par les deux plèvres pulmonaires (membranes de recouvrement et de protection des poumons).

Classification

On distingue différentes variétés de pneumothorax :

1 – Le pneumothorax spontané survient en l’absence de traumatisme du thorax :

  • Le pneumothorax spontané simple survient quand il n’existe pas de maladie pulmonaire (pneumopathie) sous-jacente. Le plus souvent, cette variété de pneumothorax est due au passage entre les deux plèvres d’une bulle d’air située au sommet d’un des deux poumons et juste au-dessous des plèvres pulmonaires. Ces bulles dépassent rarement 1 à 2 cm de diamètre. Le pneumothorax spontané simple survient le plus souvent chez les individus grands et mince mais également chez les fumeurs. Environ la moitié des individus qui ont déjà eu un pneumothorax spontané risquent de récidiver. Le traitement consiste à aspirer l’air de la cavité pleurale. Quand il existe une récidive de pneumothorax, il est parfois utile d’effectuer un drainage thoracique (à l’aide d’un drain de Moonaldi) associé à l’instillation (injection) d’un agent sclérosant (substance destinée à accoler les deux plèvres) comme la minocycline. Une autre technique consiste à effectuer une abrasion pleurale qui s’effectue pendant une thoracotomie (on ouvre le thorax) ou une thoracoscopie (visualisation directe de l’intérieur du thorax par un appareil muni de fibres optiques). Le pourcentage de résultats est proche de 100 % en ce qui concerne la prévention des récidives.
  • Le pneumothorax spontané compliqué survient chez un malade qui présente déjà une pathologie pulmonaire. Le plus souvent, la pathologie associée est une bronchopneumopathie chronique obstructive. Cette variété de pneumothorax est susceptible de survenir dans n’importe quelle pathologie pulmonaire. Le pneumothorax spontané compliqué survenant chez un patient présentant des antécédents pulmonaires pose plus de problèmes que chez un individu sain qui, lui, possède des réserves respiratoires plus importantes. De ce fait, le pronostic vital est menacé. Généralement, le traitement vise à drainer le thorax et à instiller un agent sclérosant comme dans le cas précédent. Si l’air continue à pénétrer ou si les poumons ne reprennent pas leur place initiale après environ une semaine de drainage, il est alors nécessaire de pratiquer une thoracotomie à thorax ouvert.

2 – Le pneumothorax traumatique est le résultat d’une plaie pénétrant ou pas le thorax :

  • Le pneumothorax iatrogène, dû à un accident médical, suite à la pénétration d’une aiguille. Cette variété de pneumothorax traumatique est de plus en plus fréquent et nécessite une thoracocentèse (ponction de la paroi du thorax avec un trocart, c’est-à-dire une grosse aiguille, de façon à évacuer une collection de liquide entre les deux plèvres). Le traitement consiste à administrer de l’oxygène au patient en plus de l’aspiration et du drainage thoracique.
  • Le pneumothorax suffoquant survient généralement au cours de la réanimation d’un patient ou de la ventilation à l’aide d’un appareil artificiel. Dans cette pathologie, on assiste à une perturbation de la circulation veineuse avec un retentissement sur la pompe cardiaque. Il s’agit d’une urgence chirurgicale qui nécessite la mise en place immédiate d’un drain thoracique.Le pneumothorax est considéré comme suffoquant quand la pression qui s’exerce entre les deux plèvres est positive. Habituellement, la pression régnant entre les 2 plèvres est négative ce qui permet aux deux plèvres pulmonaires de «s’accoler» l’une contre l’autre.
  • Dans quelques cas, il existe un hémopneumothorax (présence de sang et d’air entre les plèvres pulmonaires). Dans ce cas, un drain est mis en place à la partie supérieure du thorax, ce qui va permettre l’évacuation de l’air. Ensuite, un deuxième drain est mis en place à la partie inférieure du thorax, ce qui va permettre l’évacuation du sang.

Anatomie

Les plèvres pulmonaires sont de fines membranes, appelées séreuses, qui tapissent la cavité thoracique et l’extérieur des poumons. Elles sont constituées de deux feuillets : le feuillet viscéral (qui adhère aux poumons) et le feuillet pariétal (qui est contre la paroi de la cavité thoracique). Entre ces deux feuillets, il existe un espace qualifié de virtuel empli d’une pellicule de liquide (le liquide pleural), permettant la mobilité de l’un sur l’autre et donc facilitant les mouvements respiratoires.

Symptômes

Symptômes

  • En cas de pneumothorax minime, il n’existe pas de symptôme ou très peu.
  • Douleurs thoraciques intenses, « en coup de poignard ». La douleur est le plus souvent ressentie au niveau de la perforation ; néanmoins elle peut être « projetée » vers l’épaule ou l’abdomen. Quelquefois, le diagnostic est confondu avec celui d’infarctus du myocarde ou de pathologie de l’abdomen.
  • Angoisse
  • Tachypnée (respiration très rapide)
  • Tachycardie (élévation du rythme cardiaque)
  • Cyanose (coloration en gris bleu des tissus) dans les formes étendues
  • Toux ne ramenant pas d’expectoration.

Examen médical

Examen physique

L’examen du patient par le médecin montre une augmentation de volume de la moitié du thorax atteint par le pneumothorax. À l’auscultation, le médecin entend moins bien la respiration du côté atteint que de l’autre.
La percussion objective un tympanisme (augmentation des sonorités du côté atteint).

Examen complémentaire

  • La radiographie montre que le poumon est affaissé et que le médiastin est déplacé du côté opposé où règne la lésion, surtout quand le pneumothorax est étendu. Il existe quelquefois un épanchement de liquide associé. Il est parfois nécessaire de prendre des clichés radiologiques pendant que le patient expire (vide ses poumons) pour mettre en évidence les petits pneumothorax.
  • L’électrocardiogramme montre quelquefois une souffrance cardiaque.

Évolution

Évolution

Le pneumothorax est généralement de bon pronostic surtout quand il survient chez un sujet jeune. Néanmoins, il existe une certaine tendance à la récidive. En cas de pneumothorax associé à une pneumopathie, le pronostic est plus réservé.

Complications

Les complications susceptibles survenir sur un pneumothorax sont la survenue d’un clapet qui permet à l’air de pénétrer dans la cavité constituée par les deux plèvres mais l’empêche d’en sortir (pneumothorax suffocant ou à soupape). Dans ce cas, la pression s’exerçant sur le poumon va déplacer le médiastin (région contenant le cœur) et appuyer sur les parois du cœur empêchant ainsi celui-ci de se remplir. Ceci est à l’origine d’une menace pour le patient qui présente une insuffisance cardio-respiratoire (insuffisance de fonctionnement de la pompe cardiaque en tant que telle) qui peut lui être fatale.
La présence de sang entre les plèvres est parfois à l’origine d’une hypovolémie (diminution de la quantité de sang circulant) pouvant entraîner un état de choc (fonctionnement défaillant de certains organes).
Le pyopneumothorax se caractérise par la présence de pus dans les plèvres, généralement secondaire à une atteinte pulmonaire ou un traumatisme du thorax. Cette variété de pneumothorax se caractérise par la présence d’une hyperthermie (fièvre) et de liquide de ponction contenant du pus.