Démarche (examen neurologique de la)

Définition

Définition

En neurologie, l’examen de la démarche d’un individu permet d’orienter vers une éventuelle étiologie (cause) d’une atteinte du système nerveux.

Classification

La démarche sénile est une démarche qui se fait à petits pas, un peu hésitante et le plus souvent en position de flexion (penché en avant) plus ou moins intensément selon les individus.

La démarche spasmodique appelée également démarche de gallinacé
se caractérise par des mouvements du tronc s’accompagnant d’oscillation. Pour marcher le patient s’incline de droite et de gauche en décrivant une légère rotation avec positionnement des pieds en équinisme (pointe des pieds orientés vers le bas). Un pied équin est un pied en flexion plantaire, c’est-à-dire la pointe vers le bas. Ce type de démarche traduit une lésion unilatérale (hémiplégie) ou bilatérale (paraplégie) de la voie pyramidale. Le faisceau pyramidal est une voie nerveuse principale appartenant au système nerveux central (encéphale et moelle épinière). Il est constitué d’un groupement de fibres nerveuses possédant un trajet commun, et destinées à transporter les messages moteurs volontaires (influx nerveux permettant d’obtenir un mouvement, contrairement aux messages destinés à la perception des sensations). Le faisceau pyramidal relie les cellules nerveuses de forme pyramidale contenues dans l’écorce cérébrale (substance grise du cerveau) à d’autres cellules nerveuses contenues dans la moelle épinière.

Les nerfs constituant le faisceau pyramidal volontaire appartiennent à un ensemble de fibres destinées au tronc et aux membres. A partir des cellules pyramidales, ce faisceau descend vers la moelle épinière en passant par une zone du bulbe rachidien (région du système nerveux central située en avant du cervelet entre le cerveau au-dessus et la moelle épinière en dessous). Il décusse, c’est-à-dire change de côté. Puis il se sépare à l’intérieur de la moelle épinière en 2 branches appelées cortico-spino-ventrale (trajet situé vers l’avant de la moelle épinière) et latérale (trajet situé sur les côtés de la moelle épinière). Il se termine dans la corne antérieure de la moelle épinière appelée corne latérale (située de l’autre côté du trajet de ce faisceau).

Par rapport à la démarche en gallinacé, la démarche en ciseaux se caractérise par un croisement des jambes. Si l’on examine les chaussures du patient, on remarque une usure de la partie antérieure de semelle d’un des deux souliers. En cas d’hémiplégie la jambe raide est poussée vers l’extérieur par les muscles du tronc et du bassin. Le malade avance en fauchant. Dans ce cas on remarque que la partie externe de la semelle de la chaussure est érodée.

La démarche cérébelleuse est une démarche titubante au cours de laquelle le patient se sent instable, vacillant, à l’instar de celle d’un homme ivre. Ce type de démarche survient au cours des atteintes du cervelet et se caractérise par le fait que le patient a tendance à dévier du côté de la lésion en cas d’atteinte unilatérale du cervelet. On parle également de démarche en étoile. S’il existe une atteinte du vestibule le sujet présente une démarche qui le fera dévier vers le côté atteint.

La démarche tabétique ou démarche survenant au cours de l’ataxie spinale est une démarche qui se caractérise par le fait que le patient ne perçoit plus la position de ses membres. À cause de celles-ci la démarche des individus atteints par des lésions des cordons postérieurs est une démarche incertaine et irrégulière.

Au cours de cette démarche le patient élargit sa base de substantation en écartant les pieds. La base de substantation est la surface au sol dont le patient a besoin pour ne pas tomber c’est-à-dire tenir en équilibre. D’autre part, il soulève assez haut et laisse tomber les pieds. Il donne l’impression de fixer le sol de façon à compenser le défaut des sensations provenant de son corps.
L’usure des chaussures, au cours de cette affection neurologique, concerne l’ensemble de la semelle. Enfin la démarche aveugle est le plus souvent impossible.

La démarche festinante se caractérise par le fait que le patient avance à petits pas rapides, penché en avant. Au cours de cette démarche qui s’observe essentiellement dans les atteintes du syndrome extrapyramidal et plus particulièrement au cours du syndrome parkinsonien, le patient est penché en avant et semble vouloir rattraper tout le temps son centre de gravité pour ne pas tomber en avant. On a l’impression que le patient est pressé d’où le nom de festination. D’autre part ses bras, au cours de la démarche festinante, n’oscillent pas ou très peu et la tête et tout le temps penché en avant.

La démarche flasque appelée également steppage se caractérise par une impossibilité de fléchir le pied sur la jambe. Le patient présente dans ce cas ce que l’on appelle un pied tombant. À chaque fois qu’il désire effectuer un pas il remonte haut la jambe pour ne pas heurter la pointe de son pied contre le sol.

La démarche flasque ou steppage s’observe quand un patient présente des lésions unilatérales ou bilatérales (d’un seul côté ou des deux côtés) du neurone moteur périphérique. Le neurone moteur appelé également motoneurone est un neurone destiné à entraîner une contraction musculaire à l’origine d’un mouvement : pour cette raison, il porte le nom de moteur. Ce type de démarche s’explique par la paralysie ou la parésie (paralysie partielle ou incomplète) des muscles péroniers qui rend difficile ou impossible la flexion du pied (relever la pointe du pied) sur la jambe. Si l’on observe les chaussures du patient on constate qu’il use la partie avant et externe de la semelle. Le terme steppage est utilisé par analogie avec le trot des chevaux.

La démarche ataxospasmodique s’observe au cours de certaines maladies neurologiques, plus précisément la sclérose en plaques, la sclérose subaiguë combinée et la compression progressive de la moelle épinière. Ce type de démarche semble associer une démarche ataxique et une démarche spasmodique.

La démarche frontale se caractérise par un trouble de l’équilibre associé à une démarche lente, incertaine, hésitante et quelquefois particulièrement malaisée. Ce type de démarche qui apparaît après des lésions du lobe frontal (partie antérieure du cerveau) se caractérise d’autre part par un début difficile de la marche et une impossibilité de diriger le membre dans une direction ou dans une autre. Ce type de démarche survient après une atteinte dégénérative, tumoral ou vasculaire des lobes frontaux.