Mal de Caderas

Définition

Définition

Le mal de caderas, ou maladie du sommeil, est une maladie infectieuse causée par un trypanosome, qui est un parasite (punaises, mouche tsé-tsé), un protozoaire, c'est-à-dire un micro-organisme constitué d'une seule cellule avec un flagelle (qui permet à cette cellule de se déplacer dans le sang entre autres).

L'homme est susceptible de contracter la trypanosomiase africaine, appelée également maladie du sommeil ou nagana, par la piqûre de la mouche tsé-tsé dont la salive contient le trypanosome.

Généralités

Le diagnostic de la maladie du sommeil se fait :

  • Sur la notion de séjour dans une zone d'endémie.
  • Sur l'inflammation apparaissant au point de piqûre par la mouche tsé-tsé.
  • L'accélération du rythme cardiaque (tachycardie).
  • L'insomnie.
  • L'apathie.
  • La somnolence.
  • La présence de ganglions anormalement augmentés de volume (adénopathie).
  • L'augmentation de volume de la rate et du foie (hépatosplénomégalie).
  • La présence de trypanosomes dans le sang, et le liquide céphalorachidien.

Classification

La trypanosomiase est le nom générique qui est donné aux maladies provoquées par différentes variétés de trypanosome.

Les trypanosomiases comprennent des maladies épizootiques (touchant les animaux) et plus particulièrement les équidés et les bovidés.

  • Le mal de Caderas.
  • La maladie du sommeil de la tsé-tsé.
  • Le surra.
  • La dourine.
  • La trypanosomiase africaine.
  • La trypanosomiase américaine (ou maladie de Chagas) font partie des trypanosomiases.

Généralement, on distingue :

  • La trypanosomiase africaine due à trypanosomias brucei gambiense, et qui sévit en Afrique occidentale et centrale. Cette maladie est transmise par la mouche hydrophile Glossila palpalis en Afrique occidentale, et en Afrique centrale le long des cours d'eau. Cette affection parasitaire entraîne une maladie qui dure quelques années.
  • La trypanosomiase africaine due à trypanosomas brucei rhodesiense et qui affecte l'Afrique orientale. Cette affection qui est transmise par Glossila morsitans présente une évolution aiguë ou subaiguë. Ce type de trypanosomiase sévit dans les savanes d'Afrique orientale et autour du lac Victoria.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes du mal de caderas sont :

  • Le temps d'incubation (période silencieuse correspondant au développement dans l'organisme de germes à l'origine d'une maladie qui ne se manifeste pas encore par des symptômes) se situe entre la contamination (contact avec le germe : contagion) et l'apparition des premiers symptômes (invasion) dure entre 5 et 20 jours. Chez certains malades, cette pathologie ne se déclare qu'au bout de plusieurs années.
  • Tout commence par une papule (petite plaque de peau légèrement en relief) qui peut se développer en quelques jours (jusqu'à deux semaines) au point de piqûre de la mouche tsé-tsé. Elle évolue ensuite vers un nodule (durcissement local de la peau) prenant une coloration rouge foncé, et devenant douloureux et dur (chancre trypanosomal) qui se résout spontanément. Ce mode d'apparition est plus fréquent chez les non-Africains que chez les Africains eux-mêmes.
  • La phase suivante se développe plus rapidement et survient quelquefois brutalement et précocement, elle comprend :
    • Une fièvre intermittente.
    • Des céphalées (maux de tête).
    • Des frissons.
    • Un oedème transitoire quand les trypanosomes se disséminent dans le sang, les ganglions et la moelle osseuse.
    • Une éruption cutanée de coloration rouge-rose, quelquefois bien délimitée, survenant 6 à 8 semaines après l'infection et plus facilement visible sur les zones découvertes de la peau.
    • Des démangeaisons.
    • L'apparition d'adénopathies (ganglions augmentés de volumes et douloureux) au niveau du cou.
    • Une splénomégalie (augmentation du volume de la rate).
    • Une hépatomégalie (augmentation du volume du foie).
    • Une fatigue excessive du patient, s'accompagnant d'une irritabilité et quelquefois même d'une tristesse ainsi que d'une agitation.
    • Le patient est très volubile, et en même temps se réfugie dans la morosité.
    • Certains patients présentent des troubles du comportement avec parfois une agressivité nécessitant une intervention psychiatrique.

Physiopathologie

La glossine (mouche tsé-tsé) aspire le sang de l'homme ou des animaux infectés.

Le trypanosome subit une modification à l'intérieur de l'intestin de la mouche durant environ trois semaines.

Le parasite gagne ensuite les glandes salivaires de la mouche tsé-tsé.

L'homme est parasité par la piqûre de la glossine au moment des heures chaudes de la journée.

Épidémiologie

La trypanosomiase africaine, affecte environ 350 000 personnes dans l'Afrique subsaharienne.

Le gros gibier ainsi que le bétail domestique et certaines espèces d'antilopes, constituent un réservoir principal cette fois-ci à Trypanosoma brucei rhodesiense.

Le réservoir principal de Trypanosoma brucei gambiense, est l'homme.

Examen médical

Labo

Les analyses sanguines, et les analyses du liquide céphalo-rachidien (liquide circulant à l'intérieur du système nerveux central par l'intermédiaire des ventricules et du canal épendymaire) obtenues par ponction lombaire, mettent en évidence la présence du trypanosome, qui est le parasite responsable de cette pathologie.

Les analyses permettent également de mettre en évidence une anémie, et une élévation marquée du taux d'anticorps de type IgM polyclonal.

Pour les spécialistes, en plus des trypanosomes, des cellules de Mott (cellules plasmatiques en forme de morula remplies de gouttelettes d'Ig) peuvent être présentes. On constate également, dans certains cas une monocytose.

Lélectrophorèse des protéines met en évidence un pic comprenant une augmentation de la fraction des immunoglobulines M.

Cause

Cause

La trypanosomiase africaine, est transmise à l'homme par l'intermédiaire de la piqûre d'une mouche : la glossine, appelée également mouche tsé-tsé.

Le protozoaire ainsi injecté, va se déplacer dans le sang et dans les ganglions lymphatiques ainsi que le système nerveux cérébrospinal (du cerveau et de la moelle épinière) grâce à son flagelle.

Le parasite se multiplie par scissiparité, c'est-à-dire en se scindant en deux, et diffuse dans la circulation sanguine ainsi que dans le système lymphatique environ une semaine après l'inoculation et possède une particularité : il est capable de résister aux défenses immunitaires de l'organisme, autorisant ainsi une nouvelle colonisation par modification de leur surface, ce qui induit un nouveau cycle de multiplication quand l'infection n'est pas traitée.

C'est ainsi que le cycle de multiplication se répète pendant de nombreux mois, envahissant certaines zones de l'organisme comme le myocarde lui-même (muscle cardiaque proprement dit), et le système nerveux central (cerveau et moelle épinière).

Signalons que la trypanosomiase peut également être transmise par une transfusion sanguine.

Traitement

Traitement

Les traitements du mal de caderas sont :

  • Il existe des médicaments antiparasitaires (utilisés contre le parasite lui-même) mais ils sont dangereux. Leur efficacité est réelle mais leur toxicité est importante.
  • Les médicaments utilisés sont :
    • La suramine.
    • La pentamidine.
  • En ce qui concerne les atteintes du système nerveux central, le mélarsoprol est le médicament de choix. Néanmoins, il existe des effets secondaires graves, qui comprennent une encéphalopathie (atteinte de l'encéphale : partie du cerveau) réactionnelle, et une inflammation de la peau entre autres.
  • L'eflornithine est efficace à la fois contre les stades précoces, et les stades tardifs de la trypanosomiase gambienne mais non rhodésienne. Son administration se fait par voie intraveineuse. Ce médicament est uniquement efficace dans les formes à trypanosomiase brucei gambiense. Il est susceptible d'entraîner une leucopénie (baisse du nombre des globules blancs), une thrombopénie (baisse du nombre des plaquettes), et une insuffisance de fonctionnement de la filtration rénale. C'est la raison pour laquelle l'OMS limite la disponibilité de ce médicament.
  • En phase méningo-encéphalitique les arsenicaux trivalents (mélarsoprol) sont utilisés.
  • Une surveillance des yeux pendant le traitement et du liquide céphalo-rachidien pendant trois mois est nécessaire.

Évolution

Évolution

L'apathie (absence d'intérêt) est remplacée par une hypersomnie (le patient dort beaucoup), et une hyperphagie (le patient mange beaucoup).

Le patient présente une agitation nocturne qui contraste avec l'apathie diurne.

En l'absence de traitement, dans un délai variable selon les individus, on assiste tout d'abord à l'apparition :

  • De tremblements.
  • D'ataxie (perte de coordination des mouvements).
  • D'un coma qui évolue inéluctablement vers la mort, habituellement avant le neuvième mois après le début de la maladie pour la forme rhodésienne, et pendant la deuxième ou troisième année pour la forme gambienne. La mort est due à l'inflammation du myocarde (myocardite), à la malnutrition, ou à d'autres infections secondaires.

Le pronostic de la maladie du sommeil est le suivant :

  • La mortalité est importante (une personne sur deux) quand l'affection n'est pas traitée ou prise en charge suffisamment tôt.
  • Quand il s'agit d'une trypanosomiase brucei gambiense la mortalité est moins élevée que quand il s'agit d'une trypanosomiase brucei rhodésienne.
  • Enfin plus le traitement est appliqué avant l'apparition de la symptomatologie neurologique, plus il est efficace.

Diagnostic différentiel

Le mal de caderas ne doit pas être confondu avec :

  • Le Kala-azar (au début).
  • Le paludisme.
  • Une méningite.
  • Une encéphalite.
  • Une syphilis (dans sa phase nerveuse).
  • Une tumeur cérébrale.

Prévention

Selon les pays africains, les services de santé luttent parfois efficacement contre la maladie du sommeil en essayant d'éradiquer les mouches tsé-tsé.

Les voyageurs devant se rendre dans les pays concernés par cette maladie courent peu de risques. En effet, l'atteinte par une trypanosomiase due à la mouche tsé-tsé n'est pas une pathologie urbaine, et ne se développe qu'après de nombreuses piqûres de mouche tsé-tsé.

Sachant qu'elle pique à travers les vêtements constitués de toile fine, il est nécessaire de se revêtir de vêtements résistants possédant des manches longues, et des pantalons.

Les répulsifs contre les insectes doivent être utilisés. On n'a recours à la pentamidine que dans des situations particulières. En effet, si ce médicament confère une certaine protection contre la forme gambienne, elle peut entraîner une insuffisance de fonctionnement de la filtration rénale (insuffisance rénale), et des diabètes.

D'autre part, elle est susceptible de masquer une infection sans la traiter de façon adaptée.

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