Veine jugulaire

Définition

Définition

Les veines jugulaires sont les vaisseaux qui drainent le sang appauvri en oxygène, en provenance de la tête jusqu'au coeur. 

Veines de gros calibre situées de chaque côté du cou (partie latérale).

                                                                              

Classification

 On distingue :

  • La veine jugulaire antérieure (située vers l'avant).
  • La veine jugulaire externe.
  • La veine jugulaire postérieure (située vers l'arrière).
  • La veine jugulaire interne plus volumineuse.

La veine jugulaire est la plus grosse veine du cou, elle est satellite de l'artère carotide interne, puis de l'artère carotide commune.

Anatomie

La veine jugulaire interne draine :

  • Le sang du cerveau
  • Une partie du visage et de la face avant du cou.

La veine jugulaire interne naît à la base du crâne, puis descend dans le cou jusqu'à la clavicule, où elle rejoint la veine sous-clavière, pour donner le tronc veineux brachiocéphalique.

La veine jugulaire externe naît en arrière de la mâchoire inférieure, rejoint la base du cou et vient se jeter dans la veine sous-clavière. Elle reçoit le sang venant :

  • Des parois du crâne.
  • Des parties profondes du visage.
  • Des régions situées latéralement et en arrière du cou.

Les veines jugulaire antérieure et postérieure sont des veines de moindre importance.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes des pathologies liées aux veines jugulaires sont :

  • En cas de survenue d'hypertension de la veine cave, on parle de jugulaires engorgées. Dans ce cas, il est possible d'observer une augmentation de la turgescence (relief) des veines jugulaires pendant l'inspiration, c'est-à-dire quand le patient fait rentrer de l'air dans ses poumons. Ce phénomène est à l'opposé de celui constaté normalement et qui s'observe durant le signe de Kussmaul. Dans ce cas, les veines jugulaires engorgées n'augmentent pas de volume lorsque le patient inspire profondément. Cette pathologie survient en cas de péricardite constrictive, appelée également péricardite fibreuse, symphyse péricardique ou péricardite calleuse. Cette affection se caractérise par une perte d'élasticité des fibres constituant le sac péricardique, qui est la membrane de recouvrement et de protection du cœur en tant que pompe cardiaque. Cette pathologie survient essentiellement pendant la fin du remplissage du cœur (remplissage diastolique). On ne connaît pas avec précision l'origine de cette affection. La péricardite constrictive s'accompagne :
    • D'une ascite (épanchement liquidien au niveau du péritoine de l'abdomen).
    • D'une hépatomégalie (augmentation de volume du foie).
    • D'une dyspnée (difficulté à respirer).
    • D'une asthénie (fatigue très importante).
    • D'une anorexie (manque d'appétit).
    • D'une dyspepsie (digestion lente et parfois douloureuse).
    • D'une cyanose (coloration en bleu des tissus secondaire à une insuffisance d'oxygénation de l'organisme par diminution de transport de celui-ci dans le sang par le cœur).
    • D'une distension des jugulaires (veines situées de chaque côté du cou).
    • D'un oedème des jambes (liquide non résorbé par les veines dû à insuffisance de fonctionnement de la pompe cardiaque dans son mouvement d'aspiration du sang périphérique) est susceptible d'apparaître.
    • D'un pouls rapide et irrégulier.
    • D'une tension artérielle basse, avec une différence entre la tension systolique (chiffre maximal), et diastolique (chiffre minimal) faible.

Physiologie

La paroi des veines (comme celle des artères) est constituée de trois tuniques :

Les veines ont pour fonction de ramener le sang vers le coeur. Elles possèdent des valvules obligeant le sang à circuler de la périphérie vers le centre de l'organisme, c'est-à-dire vers le coeur (autrement dit de la superficie vers l'intérieur).

Les veines jugulaires permettent de ramener le sang de la tête vers le thorax (poitrine).

Physiopathologie

Les pathologies touchant les veines jugulaires sont :

  • La thrombophlébite de la veine jugulaire interne se déclare par l'apparition d'une douleur, d'une dysphagie (difficultés à avaler), et d'un gonflement au niveau du cou. L'infection apparaît le plus souvent trois jours à une semaine après le début d'une angine, et s'accompagne généralement d'une infection susceptible de concerner les poumons, et d'autres zones du corps. L'infection s'étend quelquefois le long de la chaîne des ganglions, situés à proximité de la carotide (face latérale du cou) à l'intérieur du médiastin postérieur, c'est-à-dire dans la zone (située entre les poumons) qui contient le coeur et les gros vaisseaux (aorte, artère pulmonaire). Ceci est susceptible d'aboutir à une médiastinite, c'est-à-dire à une inflammation du médiastin pouvant éventuellement entraîner une atteinte de la carotide à type d'érosion de celle-ci. Ceci se traduit par l'apparition de signes précoces, tels que de petits saignements qui apparaissent au niveau de la bouche et qui se répètent. L'évolution n'est pas toujours simple, et dans quelques cas elle est péjorative. C'est la raison pour laquelle, cette affection nécessite une surveillance étroite et sérieuse, dans un centre spécialisé de bon niveau médical (CHU par exemple). Le traitement consiste à administrer des antibiotiques par voie intraveineuse. Il s'agit essentiellement de la pénicilline G, et de la clindamycine. Certains spécialistes en otorhinolaryngologie entre autres, effectuent un drainage chirurgical de toutes les collections de pus. Les anticoagulants sont quelquefois utilisés. Ils pourraient prévenir, en théorie, des embolies susceptibles de survenir au niveau pulmonaire. Ce type de traitement, est au centre d'une polémique mais semble néanmoins conseillé.
  • La septicémie (infection du sang) post-angineuse (survenant après une angine), appelée également maladie de Lemierre, correspond à une infection de l'oropharynx (de l'arrière-gorge) survenant rarement, et due à une infection par des germes anaérobies, essentiellement fusobacterium necrophorum. Cette maladie commence le plus souvent comme une angine, et concerne plus fréquemment les adolescents et les jeunes adultes. Elle se présente quelquefois comme une amygdalite, c'est-à-dire une inflammation des amygdales, des zones à proximité des amygdales, ou autour de celles-ci. L'infection du pharynx profond entraîne un nettoyage par l'organisme (drainage lymphatique) qui se fait vers l'espace laryngé latéral, c'est-à-dire vers les côtés du larynx. Cette zone contient des vaisseaux, et en particulier la carotide, et la veine jugulaire interne. C'est la raison pour laquelle cette infection de l'oropharynx est susceptible d'entraîner l'apparition d'une thrombophlébite septique de la veine jugulaire interne. La thrombophlébite est une inflammation des parois de la veine, s'accompagnant d'une diminution de la circulation du sang à l'intérieur de la lumière (du passage) de ce vaisseau.

Examen médical

Examen physique

Le reflux hépathojugulaire s'observe de la façon suivante :

  • Le thorax du malade étant à 45 environ, l'examinateur appuie avec sa main droite sur le foie du patient. Si la veine jugulaire se remplit et apparaît turgescence (relief de la veine jugulaire plus accentué) pendant toute la durée de la compression du foie, cela peut traduire une augmentation de la pression à l'intérieur du système veineux.
  • Les spécialistes peuvent également palper le pouls jugulaire, qui ne doit pas être confondu avec le pouls carotidien (secondaire aux battements de l'artère carotide) qui généralement est palpé du côté opposé.
  • Le pouls jugulaire et plus précisément l'onde « a » est dû à la contraction de l'oreillette droite, survenant juste avant le pouls carotidien. Quelquefois des ondes « a » géantes sont observées dans la sténose (rétrécissement) tricuspidienne (des valves situées entre l'oreillette et le ventricule droit), et des valves pulmonaires. Les ondes « a » peuvent également être observées au cours du bloc auriculo-ventriculaire (passage défaillant de l'influx nerveux entre les oreillettes les ventricules cardiaques) complet, ou l'oreillette droite se contracte mais le sang vient buter sur une valve tricuspide fermée.

Examen complémentaire

Les examens complémentaires, comportent :

  • La radiographie (montrant quelquefois des calcifications et une silhouette cardiaque relativement petite) du thorax.
  • Un électrocardiogramme typique (montrant un bas voltage : tracé peu élevé).
  • L'échocardiogramme confirme le diagnostic.
  • Le cathétérisme cardiaque (mis en place dune sonde à l'intérieur des cavités cardiaques permet de mesurer la pression à l'intérieur de celles-ci.

Évolution

Complications

Les complications des pathologies touchant les veines jugulaires sont :

  • Les  thromboses, qui se caractérisent par la formation d'un caillot de sang (thrombus) dans une artère, dans une veine, ou une cavité du cœur.
  • Le caillot sanguin est constitué de fibrine (protéine insoluble) associé à des globules blancs, et des plaquettes. Ce sont des éléments du sang jouant un rôle important dans l'hémostase primaire, c'est-à-dire l'arrêt spontanné de l'hémorragie.
  • La diminution du calibre des veines jugulaires secondairement à une compression venant de l'extérieur peut également se rencontrer (affection rare).

Termes et Articles associés