Des études de l’Inserm montrent que certaines espèces bactériennes probiotiques naturellement présentes dans l’intestin améliorent l’efficacité des chimiothérapies. Ces recherches ont montré comment prendre des probiotiques optimisait les résultats de soins à base de cyclophosphamide. La prise de probiotiques dans le cadre d’un traitement contre le cancer boosterait l’immunité anti-tumorale procurée par le médicament.
Quelle est l’importance du microbiote dans la chimiothérapie ?
L’écosystème intestinal agit comme un organe. Ce microbiote y est associé à la barrière intestinale et au système immunitaire présent sous les muqueuses. Lorsque le microbiote est sain, il assure des fonctions immunitaires, digestives, neurologiques et métaboliques. C’est la flore intestinale qui est chargée de recycler les sels biliaires. Le microbiote joue aussi un rôle dans la digestion des protéines, l’assimilation des glucides, ainsi que dans la synthèse de vitamines K1 et B12. Elle constitue une protection efficace contre les germes pathogènes en limitant leur pouvoir d’adhésion. Le microbiote agit en modulant une réponse inflammatoire légère ou intense. Il participe aussi à la gestion du stress en influençant le cortisol.
Lorsqu’une dysbiose se présente, le microbiote devient pathogène. Cela est le résultat de perturbations dans l’équilibre des souches bactériennes commensales. C’est ce phénomène qui se produit durant la chimiothérapie. La flore intestinale enregistre un affaiblissement de la diversité des populations de probiotiques sains. Les bactéries nocives prennent alors le dessus. Comme dans la prise d’antibiotiques, le déséquilibre s’installe dès que les agents extérieurs viennent modifier la composante essentielle du microbiote. Elle est indissociable de certaines formes de cancers.
L’action du microbiote sur le cancer
Des études portant sur le microbiote intestinal ont permis de souligner le rôle de ce deuxième cerveau dans l’apparition et le traitement de cancers. La maladie serait favorisée par la présence de certaines bactéries nocives à la zone intestinale. Une mauvaise santé du microbiote favoriserait ainsi les cancers digestifs. Elle expliquerait aussi les cancers du poumon ou du sein.
Dans le cadre d’une chimiothérapie, la qualité des probiotiques présents dans la flore intestinale aurait des effets stimulants sur les réponses immunitaires. L’individu disposerait ainsi de plus de ressources pour améliorer les effets d’une chimiothérapie effectuée avec la cyclophosphamide. Cette variété et qualité de la flore intestinale assurent une plus grande efficacité des chimiothérapies anticancéreuses. Des études britanniques prouvent également qu’une bonne composition des probiotiques dans le microbiote est essentielle au traitement du cancer colorectal . Selon les chercheurs, les réponses immunitaires induites renforceraient les effets fluoropyrimidines du traitement.
Comment les probiotiques peuvent aider ?
La prise de compléments alimentaires de probiotiques est ainsi conseillée dans l’accompagnement de thérapies spécifiques à la zone digestive. La cyclophosphamide étant l'un des traitements les plus recommandés en chimiothérapie, la perspective d’en améliorer les effets grâce aux probiotiques à haut UFC est intéressante. Comme tout médicament, il n’est pas sans risque pour la santé. La cyclophosphamide compte de nombreux effets secondaires, dont une importante inflammation des muqueuses.
Tout au long de la chimiothérapie, les bons apports en probiotiques doivent aider à rétablir l’équilibre normal de la flore intestinale. Les bactéries amies fournies par les probiotiques tapissent la barrière intestinale pour en accroître l’efficacité. Elles empêcheront que les bactéries nocives ne pénètrent dans le sang, ce qui risque de provoquer une réponse immunitaire. Ces effets secondaires de la chimiothérapie sont mis à profit pour stimuler le système immunitaire. Grâce à la consommation de probiotiques, il disposera des atouts nécessaires pour combattre la tumeur.
Une action étendue sur l’organisme
L’action des probiotiques sur cet environnement permet de recruter des lymphocytes effecteurs, complémentaires à ceux sollicités par le traitement du cancer. La prise de probiotiques améliorerait l’activité de ces lymphocytes pour supprimer la croissance de tumeurs. Ces effets bénéfiques des probiotiques sur le microbiote intestinal encouragent à utiliser des bonnes bactéries pour améliorer la résistance du corps à la chimiothérapie. L’efficacité des probiotiques reste toutefois conditionnée par les apports en prébiotiques des aliments. Renforcer le microbiote du patient en chimiothérapie permettra de corriger la flore intestinale de façon effective.
La base de l’alimentation doit être composée de produits sans excès de gras et de sucre. Les probiotiques seront aussi plus efficaces lorsque l’alimentation leur fournit assez de fibres et de polyphénols pour se développer. La qualité des apports alimentaires doit être soigneusement surveillée. Elle est d’autant plus importante lorsque le microbiote est déjà agressé par les traitements contre les cancers. Les prébiotiques préservent un minimum d’équilibre qui favorise les bonnes réponses immunitaires.
La qualité du microbiote améliore la réaction immunitaire de l’organisme durant la chimiothérapie. L’usage des probiotiques fournit un nouvel équilibre dont la flore intestinale a besoin pour combattre différents types de cancers. Leur efficacité repose aussi sur l’adoption d’une alimentation adaptée, qui fournira les prébiotiques dont ils ont besoin pour travailler, tout en limitant les effets secondaires sur l’organisme.