Sommeil et fibro

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    alfred.lebalanc
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    j’aimerai vous faire profiter de ce texte sur la fibromyalgie et les pertubations du sommeil, il me semble intéressant.

    il est issu du site d’un médecin spécialiste du sommeil. SMG

    Fibromyalgie

    « La plus grande partie du corps ne parle que pour souffrir …
    … Silence bienheureux des machines qui marchent bien. »
    (Paul VALÉRY / Cahiers I / Bibliothèque de la Pléiade, 1973)
    La fibromyalgie est une pathologie musculo-squelettique chronique qualifiée de « fonctionnelle », caractérisée principalement par des douleurs diffuses, invalidantes et inexpliquées.
    La fatigue passe, ici, souvent au second plan. Elle résulte, selon le malade, de la difficulté à vivre le quotidien malgré des douleurs (de type aiguille ou brûlure) en provenance de n’importe quelle partie du corps.
    Des études récentes tendent à rapprocher la fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique qui pourraient partager un mécanisme physio-pathologique commun.
    La « clinophilie », ce besoin d’être allongé pour se reposer dès que possible, conduit tôt ou tard à l’insomnie (cf. »vouloir dormir » ).
    Les statistiques font état d’une maladie à 80% féminine d’apparition tardive, qui toucherait 2 à 3% de la population.
    Selon nous, ces chiffres sous-estiment l’existence de formes masculines et infantiles qui échappent aux critères médicaux actuels de recrutement.
    NB : « La fibromyalgie peut évoluer pendant des années avec un fond douloureux permanent entrecoupé de poussées entrainant souvent une gêne fonctionnelle importante. Pour autant, selon la Société Française de Rhumatologie, sa fréquence diminue de manière notable après 60 ans pour devenir exceptionnelle après 70 ans » (En pratique, il s’agit d’une maladie de sujets énergiques et l’expérience montre que l’on peut rester « vert » à un âge bien plus avancé).

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    Principaux points anormalement douloureux à la pression

    – Définition
    – Mécanisme physiopathologique
    – Hypothèse étiopathogénique
    – Traitement
    – La « prise en charge »
    Définition

    Un des meilleurs critères diagnostiques de la maladie repose sur la présence d’un tableau douloureux chronique et invalidant à l’origine d’un handicap qui contraste avec l’absence persistante de diagnostic après au moins trois avis médicaux différents sur une durée d’au moins trois ans. (Ce critère élimine, en effet, la majorité des maladies potentiellement graves).
    Ce tableau est connu des rhumatologues depuis 1904 sous le terme de « rhumatisme musculaire ». Malgré l’absence de moyens modernes d’exploration, force leur était de constater que cette forme de rhumatisme n’évoluait pas à l’aggravation avec les déformations qui caractérisaient les autres maladies. (On dit que c’est les malades qui enterraient leur médecin).

    Les premières descriptions cliniques du « Syndrome Polyalgique Idiopathique Diffus » (1970 le SPID) ont mis l’accent sur l’existence de points douloureux en nombre et sièges bien précis, contrastant singulièrement avec l’absence d’explications médicales malgré des bilans souvent très poussés.

    De par son coût et sa survenue dans les sociétés industrielles, la fibromyalgie a fait l’objet d’études très poussées mais on ne lui reconnaît pas de cause officielle.

    Nous pensons que le rôle du sommeil a été sous-estimé dans les recherches actuelles.
    L’hypothèse du « syndrome d’hyposommeil » stipule qu’une perturbation des mécanismes du sommeil pourrait être à l’origine de ces dérèglements des systèmes de la douleur.
    La fibromyalgie apparaîtrait au stade « d’arrêt d’urgence » où la volonté du sujet ne parvient plus à compenser la fatigue.
    Ainsi, elle présente les quatre caractéristiques des syndromes d’hyposommeil : handicapante, inquiétante, capricieuse et de bon pronostic à long terme.

    Pour autant, on ne peut pas nier la présence d’un sommeil inefficace et la difficulté que représente le réveil chez ces malades.

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    Définition de l'ACR. (JPG)

    « L’American college of rhumatology » définit en 1990, la Fibromyalgie par l’existence de deux « critères majeurs » associant douleurs diffuses et points douloureux retrouvés par l’examen clinique.
    Les douleurs sont caractéristiques, de type polyarthralgies et myalgies plutôt matinales, calmées par le repos et aggravées pendant et après l’effort).

    La présence de points anatomiques anormalement sensibles (tenderness points) à la pression digitale (cf. schéma) pose le diagnostic en l’absence d’autre perturbation. Le critère est retenu si l’on retrouve au minimum 11 points sur 18.
    Cette définition, peut-être trop stricte, reste sujette à controverse. Certains médecins dénombrent jusqu’à 30 points sensibles, d’autres restent « fibrosceptiques » et doutent de la réalité de cette entité (malgré la reconnaissance de la maladie par l’OMS) ou en font une pathologie strictement psychiatrique.
    Des publications récentes attestent pourtant, chez les malades, d’un dysfonctionnement objectif (IRM fonctionnels) des zones cérébrales impliquées dans la perception de la douleur. (Cook D et coll. : « Functional Imaging of Pain in Patients with Primary Fibromyalgia ». J Rheumatol 2004 ;31(2):364-78.)
    Les descriptions cliniques font état de fluctuations des douleurs dans le temps en fonction des variations climatiques et hormonales, de l’activité physique, des événements de vie traumatisants et du surmenage professionnel.
    Ces douleurs intéressent principalement le rachis et les ceintures mais peuvent diffuser dans l’ensemble du corps.
    Cependant, malgré l’absence de traitement et l’aspect parfois très invalidant de la maladie, le pronostic à long terme reste bon et il n’y a aucune incidence (autre que iatrogène [1] ) sur l’espérance de vie.
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    La présence quasi constante de symptômes associés qualifiés de « critères mineurs » vient compléter le tableau clinique d’une manière très caractéristique :

    * ils évoquent d’une part l’ensemble de la pathologie dite « Fonctionnelle (Cf.) )
    l’interrogatoire du patient met souvent en évidence des antécédents médicaux ou chirurgicaux très lourds (dignes du parcours du combattant).(Cf. Faux Vrai-malade).
    On évoque principalement :
    o céphalées, migraines, troubles oculaires non spécifiques (fatigue …) ;
    o colopathie, ballonnements, douleurs digestives, vessie irritable ;
    o précordialgies atypiques, palpitations ;
    o vertiges, malaise vagal, « hypoglycémies » ou chutes de tension ;
    o sensation de gonflements, de raideurs articulaires ou de picotements ou décharges électriques.
    o certains syndromes plus rares de nature dysimmunitaire (auto anticorps).
    o une majorité des patients sont traités au long cours par des extraits thyroïdiens pour des insuffisances fonctionnelles de cette glande souvent mise en cause sur ce terrain (l’œuf ou la poule ?).
    * On retrouve d’autre part l’existence de troubles évoquant une perturbation du sommeil de type asthénie, lassitude, nervosité et pertes de performances pouvant conduire à un tableau anxio-dépressif par épuisement.
    Des troubles cognitifs sont toujours présents mais passent au second plan par rapport aux douleurs (cette différence est à l’origine du tableau très voisin que représente le syndrome de fatigue chronique (cf.)

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    Trois précisions importantes :

    * Les troubles du sommeil sont constants mais l’insomnie, en soi, n’apparaît que très rarement parmi les motifs de consultation, au point qu’on a parlé d’un « insomniaque qui s’endormirait sans problème ».
    On constate souvent, dans un premier temps, une hypersomnie réactionnelle volontaire. Tout se passe comme si la fatigue induisait une tentative de « dormir plus » qui risque d’aboutir secondairement au cercle vicieux de l’insomnie
    * La plupart des auteurs s’accordent pour distinguer la fibromyalgie d’un trouble psychiatrique bien qu’elle présente des liens étroits avec les syndromes anxio-dépressifs (présence d’antécédents personnels et familiaux plus fréquents).
    Même s’il est fréquent que certains sujets présentent des traits de personnalité pathologiques, il s’agit peut être plus d’une conséquence que de la cause de la maladie et ce n’est pas le cas de tous les malades.

    Le profil psychologique anxieux ou anxio-dépressif du sujet n’est plus un critère suffisant pour exclure le diagnostic de fibromyalgie.
    o Ce type de maladies invisibles, inexpliquées, invalidantes et désespérantes sont par elles-mêmes de nature à provoquer d’authentiques perturbations psychologiques.
    o La fatigue dans sa composante psychique et intellectuelle présente souvent des aspects pseudo-dépressifs : larmes, perte d’énergie, démotivation, troubles de mémoire …) qui peuvent passer pour des signes dépressifs.
    o La clinophilie(le besoin de s’allonger pour se reposer dès que possible) provoquant une avance de phase (avec coucher trop précoce), le réveil matinal sera lui aussi trop précoce. Un tel tableau d’insomnie du matin chez un sujet fatigué passe souvent pour une forme de dépression.(cf. Qestionnaire de Beck pour le suivi de la dépression)
    Selon nous, tout comme pour la fatigue chronique ou la « spasmophilie », le diagnostic psychiatrique (troubles dépressifs ou anxieux) est l’objet d’une surestimation importante.
    Souvent, le malade fibromyalgique est confronté à un milieu médical qui ne reconnaît pas toujours la réalité de la maladie.
    Nous pensons que la fibromyalgie n’est pas une pathologie simplement psychosomatique et que cette approche « psy » ne conduit qu’à une perte de confiance mutuelle entre le médecin qui « psychiatrise » et le patient qui « somatise ».
    Cette mise en échec de la relation médecin-malade est caractéristique de l’ensemble des symptômes d’hyposommeil.
    elle prend ici une telle importance qu’on a utilisé le terme de « zapping médical » pour qualifier le travers de ces « mauvais malades » qui changent sans cesse de médecin.

    Pour les premiers spécialistes de la fibromyalgie (F. Khan, 1981), le fait d’avoir mis plusieurs médecins en échec (plus de trois ou quatre) constitue, en soi, un critère diagnostique majeur.
    (JPG)
    Kahn MF (L’actualité rhumatologique 1981. Paris, Expansion Scientifique Française, 1981)
    * Selon certaines études, la fibromyalgie serait plus fréquemment rencontrée chez les femmes de plus de 40 ans mais les critères d’inclusion sont probablement à l’origine d’un certain biais puisque des études plus récentes font état de fibromyalgie chez l’homme et même chez l’enfant.
    Selon nous, le terrain somnologique particulier à cette maladie est également réparti selon le sexe et ce sont les événements de vie et l’inégalité de répartition des charges et des obligations qui sont à l’origine de cette apparente disparité.

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    Mécanisme physiopathologique :

    A partir de 1975, des anomalies caractéristiques du sommeil ont été mises en évidence chez les fibromyalgiques. Il existe dans l’architecture du sommeil de ces malades des signes d’hyper éveil peu spécifiques mais suffisamment constants pour que la maladie soit reconnue en 1990 dans la classification internationale des troubles du sommeil (ICSD American Sleep Disorder Association) sous le vocable de « fibrositis syndrome ».

    Une perturbation du sommeil lent profond serait à l’origine d’un abaissement du seuil de la douleur, véritable hyperesthésie aux stimulations externes et internes de l’organisme. Le sommeil des malades est très instable et on observe en polysomnographie (Cf. exploration du sommeil) la présence anormale de signaux d’éveil (complexes K) et l’irruption d’ondes d’éveil (alpha) au cours du sommeil lent (delta). Ce type de sommeil est appelé « sommeil alpha-delta ».
    Il existerait un dysfonctionnement du système neurologique inhibiteur descendant chargé de bloquer le « bruit de fond » de l’organisme. Les études actuelles portent sur l’observation, dans le cerveau des malades, d’anomalies de certaines hormones comme la sérotonine ou des polypeptides médiateurs de la douleur (« substance P »).
    On évoque un mécanisme en cercle vicieux où le fond douloureux permanent serait à l’origine d’un désentraînement musculaire, lui-même responsable d’une perte de force.
    (La connaissance des mécanismes de régulation du sommeil permet de mieux comprendre le rôle délétère de l’inactivité vis à vis de la fatigue).

    L’origine de ces anomalies reste inexpliquée mais la réalité de la fibromyalgie ne devrait plus être mise en doute.

    Hypothèse étiopathogénique

    La fibromyalgie présente souvent un mode de début progressif avec de nombreux antécédents de troubles fonctionnels multiples et variés remontant parfois à l’enfance (consultations et bilans répétés) mais le tableau s’aggrave parfois dans les suites d’un épisode plus marquant.
    On a évoqué le rôle déclenchant d’un traumatisme infectieux ou psychologique. En réalité le terrain prédisposant à la maladie correspond probablement plus à un conflit latent entre la fatigue (due à une mauvaise efficacité du sommeil d’origine génétique et très souvent familiale) et la force de résistance inscrite dans la personnalité même du malade.
    Selon notre hypothèse, l’efficacité du sommeil est génétiquement inégale selon les individus. Le sommeil des fibromyalgiques serait très sensible aux événements de vie.

    Chez les fibromyalgiques, les mécanismes psychologiques de résistance s’expriment par un excès de tension nerveuse qui contribue encore à dégrader la qualité du sommeil. Les symptômes de la fibromyalgie apparaissent au stade de décompensation du cercle vicieux : lorsque les réserves du sujet sont épuisées.

    Nous pensons que la crise de « spasmophilie (ou tétanie) » est une forme de décompensation aiguë du syndrome d’hyposommeil.
    De par leur survenue précoce dans la vie d’un individu, ces crises sont des signes annonciateurs de la fibromyalgie. Leur dépistage et leur compréhension pourrait s’inscrire dans une véritable démarche de prévention.

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    Traitement :

    Le « traitement » de la fibromyalgie est difficile et certains spécialistes parlent plus volontiers de « prise en charge ». L’ensemble des publications insistent sur la qualité de la relation de confiance médecin-malade.
    Il est capital de tenter de bien définir la fibromyalgie auprès du malade. Cela permet d’abord de limiter les explorations complémentaires et le risque d’accidents iatrogéniques (= complication due aux gestes médicaux). Le malade est rassuré de savoir que c’est une maladie connue, longtemps silencieuse et parfois très invalidante mais de bon pronostic à long terme.
    Il faut lui préciser qu’il n’existe actuellement pas de traitement miracle…
    De notre notre point de vue, la fibromyalgie est un des stades « d’arrêt d’urgence » du syndrome d’hyposommeil.
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    C’est le résultat d’un long combat contre la fatigue où le sujet s’enfonce dans un véritable cercle vicieux (Cf. »Le train du syndrome d’hyposommeil).
    La décompensation est le signe de la défaite.
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    Un handicap fonctionnel parfois majeur

    À ce stade, le sujet est épuisé et réduit au maximum son activité. Cette diminution drastique de ses dépenses énergétiques se traduit encore plus par un allègement du sommeil (puisqu’il « faut savoir veiller tout le jour pour pouvoir bien dormir » comme disait Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personne » ).
    D’un point de vue thérapeutique, il est donc essentiel de motiver le malade à tout faire pour renforcer la qualité de son éveil :

    * ll importe, avant toute chose, d’éviter tous les facteurs parfois nocifs pour le sommeil : l’alcool, le café, les tranquillisants, les antidépresseurs … mais aussi de nombreux autres médicaments souvent prescrits sans prise en considération de leur effet « anti-sommeil ».
    * L’utilisation très ponctuelle (un ou deux soirs par semaine) « d’inducteurs du sommeil » peut contribuer à « payer les dettes, au coup par coup » avant que n’apparaissent d’autres signes de décompensation (syndrome d’hyposommeil). Ainsi certains somnifères peuvent parfois être utilisés en tant que « fortifiants du sommeil ».
    * Beaucoup de spécialistes de la fibromyalgie préconisent les antidépresseurs tricycliques comme l’amitriptyline qui est le traitement de référence au long cours des formes évoluées (son efficacité est inconstante). Les études actuelles portent sur les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (qui auraient pour effet de renforcer la qualité du sommeil).
    D’autres molécules font l’objet de recherches (gabapentine, prégabalin, gamma-OH) mais les résultats sont discordants.
    * Les traitements « symptomatiques » : les antalgiques de premier niveau (paracétamol) et les anti-inflammatoires sont parfois utiles.
    Les antalgiques de deuxième niveau sont souvent d’une inefficacité tellement caractéristique qu’elle entre, selon certains, dans les critères du diagnostic de la maladie.

    Par contre, de nombreuses habitudes thérapeutiques « préconisées dans… » s’avèrent décevantes au long cours. Leur liste est longue mais il faut ici épingler le magnésium, le calcium et les oligo-éléments, que la majorité des malades ont été conduits à « essayer » malgré « l’absence d’activité thérapeutique spécifiquement démontrée ».
    * De nombreux traitements illusoires (issus des « pseudosciences ») suscitent souvent, pendant un certain temps, l’engouement d’un grand nombre de malades mais aucune des nombreuses thérapies alternatives proposées sur ce marché n’a fait, à ce jour, la preuve durable de son efficacité.
    Les résultats individuels observés ici et là sont probablement le fait d’une modification de l’hygiène de vie et de l’effet thérapeutique issu de de la relation de confiance entre le thérapeute et le malade.
    Cet effet n’est malheureusement jamais durable et la perte d’efficacité risque de nuire à cette relation médecin-malade.
    Attention aux produits miracles proposés sur le marché lucratif de la fatigue ou de la fibromyalgie. Il est évident que s’ils tenaient leurs promesses, la fibromyalgie ne serait pas ce qu’elle est …

    Les pistes de recherche en 2007 …

    La nouvelle classe de médicaments du système endocannabinoïde pourraît s’avérer prometteuse.
    Ce système de neuromédiateurs complexes, de découverte récente, se présente comme le chef d’orchestre commun aux mécanismes de régulation de la douleur (au cœur de la fibromyalgie), de l’immunité (herpès, allergies), de l’appétit (obésité, maigreur), de l’humeur (angoisse, larmes, « déprime ») et du sommeil (puissance en onde lente et en sommeil paradoxal).
    Il est frappant de constater la corrélation entre ces systèmes et la problématique des malades fibromyalgiques.
    La « Substance P »

    Une molécule qui devrait prochainement arriver sur le marché français avec l’indication « dépression et trouble du sommeil », nous semble théoriquement prometteuse en agissant directement sur les récepteurs cérébraux à la mélatonine. Ce procédé vient du fait que la mélatonine orale s’est avérée inefficace parce qu’elle ne parvient pas jusqu’au cerveau.
    À suivre …

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    La « prise en charge »

    Qu’il existe ou non un traitement médicamenteux, il nous semble fondamental de considérer la fibromyalgie comme une pathologie chronobiologique du sommeil. Les notions d’hygiène du sommeil sont au centre d’une démarche thérapeutique globale.
    « Pour bien dormir, il faut avoir été bien éveillé » (disait Zarathoustra).
    Il faut expliquer au patient les mécanismes de l’alternance éveil/sommeil et les notions de structure et de qualité du sommeil. Cf. « Chronobiologie et sommeil)
    Il faut comprendre que le sommeil est initié lors de l’activation de réseaux permissifs grâce à des hormones synthétisées au cours de l’éveil, que bien au-delà de la facilité à dormir (« comme un bébé »), la qualité elle-même du sommeil dépend de la qualité de l’éveil qui précède. (Cf « savoir dormir »)

    À l’instar de la prise en charge de l’obésité (où il faut rédiger un agenda alimentaire), il est important de savoir procéder à une analyse des caractéristiques somnologiques du patient (court/long dormeur ?, vespéral/matinal ? souple ou rigide ?) à partir de questionnaires et de l’analyse d’un agenda veille/sommeil..

    Ces informations sont importantes pour la mise en œuvre des techniques destinées à renforcer l’efficacité du sommeil. (Cf. »Apprendre à dormir »

    * 1. La gestion de la sieste, ses indications et ses contre-indications doivent être rigoureusement adaptées au profil somnologique de l’individu (« à chacun son sommeil, à chacun son info »)
    * 2. L’activité physique (modérée !) et la lumière solaire ont un effet éveillant « amphétamino-like ». À ce titre, ces deux facteurs sont indispensables pour la qualité du sommeil.
    L’activité physique doit être particulièrement douce et progressive. Elle tend à une ré-appropriation des capacités physiques par un entraînement très progressif. Des expériences de gymnastique en groupe en piscine chaude sont organisées (parait-il) par certains Chu avec de bons résultats.

    La kinésithérapie en eau chaude (piscine ou balnéothérapie) semble donner des résultats prometteurs.

    La luminothérapie au travers d’ampoules « day like » et la « thermothérapie » (sport, hammam …) participent au changement de vie indispensable à la prise en charge du patient fibromyalgique (comme d’ailleurs de tous les autres troubles fonctionnels).

    Certaines méthodes de thérapies manuelles sont des compléments indispensables pour la mise en route d’un programme de réadaptation de l’organisme à l’effort. La physiothérapie, la balnéothérapie, le thermalisme, les méthodes de relaxation et parfois la psychothérapie peuvent contribuer à réactiver les circuits d’éveil.

    Les traitements comportementaux cognitifs ont prouvé leur efficacité lorsque la démoralisation, l’inactivité, les pensées pessimistes et l’ennui jouent un rôle déterminant dans l’entretien des douleurs somatiques (parfois en conjonction avec des troubles de personnalité).

    Les lampes de luminothérapie pourraient avoir un grand intérêt chez les malades fibromyalgiques (il s’agit d’exposer la rétine à une intensité lumineuse électrique suffisante pour influencer l’horloge biologique interne par l’intermédiaire de la mélatonine). Il est à déplorer que ces équipements relativement peu coûteux ne soient pas pris en charge par l’assurance maladie (comme c’est déjà le cas, depuis quelques années, en Belgique par exemple).

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    Dormir mieux , dormir peu, vivre mieux…

    Au total, la guérison dépend principalement de la participation du malade. Celui-ci va devoir modifier ses règles d’hygiène du sommeil et ses règles de vie.
    Toute la difficulté revient à réunir les conditions d’un sommeil réparateur dans une société qui ne laisse pas beaucoup de choix. Les rythmes de vie et de travail modernes s’apparentent souvent à une double, voire une triple journée … (Les femmes actives sont à ce titre souvent particulièrement victimes d’un important surmenage et il y a probablement là une origine de la prédominance féminine de la maladie).
    La fibromyalgie ne guérit jamais facilement. Elle doit se gérer au long cours. Le patient, impliqué dans sa propre prise en charge, peut retrouver un statut fonctionnel optimal pour autant qu’il aura appris à ne pas dépasser ses limites vis-à-vis de son sommeil.
    De plus, tout comme un ancien obèse conserve le résultat de son régime s’il continue à contrôler ses apports et ses dépenses énergétiques, le patient « ex » fibromyalgique doit savoir maintenir un niveau d’activité physique nécessaire et suffisant ; le « SMIG » (Sport Minimum Indispensable aux Gens).
    Fatigue ou somnolence ? …Le malentendu au cœur du problème

    Ne jamais confondre ! :
    — L’insuffisance de sommeil se traduit par de la somnolence et la sieste peut alors être un somnicament d’urgence.
    — Le sommeil en excès aggrave la fatigue et la fibromyalgie est donc une (logique) contre indication à la sieste.
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    #103861
    Christiane59
    Participant

    Bonjour,

    Merci, mais attention de divulger l’intégralité de documents qui sont propriétés de leur auteur ou du site d’où ils sont tirés.

    Pour éviter des problèmes, on note des extraits intéressants et on indique le lien de la source.

    Et quant à parler de guérison, c’est gentil mais pour le moment je ne connais aucun fibromyalgique qui ne soit guéri et même qui ait pu obtenir une amélioration considérable rien que par l’amélioration du sommeil.
    C’est un fait important certes mais pas le seul élément malheureusement, ce serait bien trop beau.

    La prise en charge du patient doit déjà passer par la prise en charge correcte médicale or nous en sommes très loin.

    Et quant à venir dire, il faut conserver une activité physique, ça ce sont des propos de médecins qui ne savent pas ce que sont les douleurs du fibromyalgiques et les difficultés rencontrées au quotidien.
    Car une activité physique, j’en ai conservé jusque temps que j’ai pu (2 ans 1/2). Mais maintenant c’est restriction et c’est vraiment suivant les possibilités du moment T.

    C’est très facile de dire « y a qu’à » mais les fibromyalgiques eux savent que le « y a qu’à » bin y existe pas.
    Essayer, forcer, aller au-delà des possibilités je l’ai fait et retenté régulièrement le coup plusieurs jours. Bilan : fatigue, douleurs et impossibilité d’agir pendant plusieurs jours voire semaines qui suivent. Ici cela fait 15 jours que j’essaye de récupérer d’un nouvel essai. Alors pour moi c’est vraiment tout frais de quoi pouvoir en parler.

    Une chose aussi, tous ce que ces documents citent comme possibilités de traitements sont des traitements extrèmement onéreux. Et un fibromyalgique qui ne peut plus travailler n’a pas forcément les moyens de se les payer et ils ne sont pas pris en charge par la sécu notre maladie n’étant pas reconnue en conséquence.

    J’avais déjà moi-même eu l’occasion de odnner un lien d’un article qui parlait du sommeil dans la fibromyalgie : http://www.labrha.com/news_detail.aspx?news_id=89

    #103865
    albertine.leboyer
    Participant

    je suis allé à une conférence sur la fibromyalgie au congrès national de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme le samedi 16 juin 2007 et depuis une amie m’a donné une le compte-rendu par le Cenaf (centre national des associations des fibromyalgiques). Voici le résumé de ce que l’on m’a donné, j’aimerais vous en faire profiter car cela me semble très intéressant pour pouvoir constituer une thérapeutique, une façon de soigner la fibromyalgie. Je ne suis pas sûr que cela puisse guérir mais comme la médecine intégrative m’a paru quelque chose d’intéressant j’aimerais vous en faire profiter. Je vous préviens tout de suite le texte est très long.
    La médecine intégrative a été créée pour établir une méthodologie de réflexion et de prise en charge préventive et curative des maladies de l’être humain. Le travail en équipe l’observation la créativité, ouverture d’esprit, la remise en question réalise, une véritable place pour le patient, une nouvelle conceptualisation systémique au moins une roue immuno endocrinologique et la prise en compte des états génétiques, nutritionnelles, neurologique, psychologiques, immunologiques et hormonales sont la base de cette nouvelle médecine.
    Les découvertes ont engendré des myriades d’applications qui ont révolutionné l’humanité. Nul ne pouvant plus prétendre détenir la connaissance universelle, Jean d’Alembert, Denis Diderot et plus de 150 auteurs ont rédigé leur encyclopédie. Depuis, le savoir a littéralement explosé et les chercheurs se spécialisent dans un de ces domaines. Chacune de ses branches élabore donc son propre jargon et ses méthodologies qui deviennent ainsi moins accessible aux autres scientifiques. L’interdisciplinarité s’avère alors un voeu pieux, faute de langage commun reposant sur des concepts partagés.
    La médecine n’a pas échappé à ses écueils et, avec d’autres thérapeutes, nous avons éprouvé le besoin de comparer nos expériences. Nous avons abouti à la médecine intégrative qui prévient et traite les maladies en tenant compte de leurs facteurs génétiques, nutritionnels, neurologiques, psychologiques, immunologiques et hormonaux. Cette nouvelle méthodologie allie le travail en équipe, observation, la créativité, ouverture d’esprit, la remise en question réaliste, une véritable place pour le patient, une nouvelle conceptualisation systémique ne rot immuno endocrinologique etc.
    -nous des marquants ainsi de l’augmentation exponentielle de ses dépenses qui précipitent notre système de santé vers une impasse économique limitant l’offre de soins.-nous évitant aussi le sectarisme qui contamine thérapeute et patient, allopathe et adepte de médecine alternative. Potentiellement nuisibles, ces comportements découlent plus souvent de l’ignorance que d’une volonté délibérée de nuire. Car le développement des métiers alternatifs est complémentaire vient des insuffisances de la médecine académique à guérir et à soulager les patients souffrant de maladies chroniques comme la fibromyalgie. Confrontée à ces réalités l’évolution de la médecine et de la pratique médicale me semble une nécessité et je ne suis ni le dernier-né le seul à soutenir.
    Que ce soit par les empreintes digitales, leur code génétique ou leur parcours de vie, la confusion des êtres humains avec une norme établie n’est pas possible. Les doses médicamenteuses, les conseils nutritionnels, l’abord psychologique sont pourtant de plus en plus standardisés. Cela débouche sur des conflits d’école : psychotropes contre psychothérapie, Prozac contre millepertuis, régime universel de type méditerranéen ou régime signalé, thérapie comportementale contre psychanalyse. Les hommes et les femmes sont tous différents ils ne peuvent pas relever du même traitement ou de la même prévention. La médecine intégrative considère qu’il existe pas d’homogénéité de la population est donc que les enquêtes statistiques randomisées en double aveugle contre placebo sont souvent biaisés et ne peuvent pas représenter la base principale du choix ou de l’orientation thérapeutique.La reconnaissance d’une véritable individualité, avec tout ce que cela implique au niveau de l’écoute, des traitements, conseils ou méthode de prévention est essentielle.
    D’un État de bonne santé à celui de maladie avérée, il existe de nombreux états intermédiaires appelés phénotypes intermédiaires.
    Ceci explique qu’il existe des maladies et des formes cliniques presque aussi nombreuses qu’il existe de personne concernée par celle-ci est donc impossible à mémoriser dans leur totalité. Placer la maladie n’a pas l’intérêt que pour un partage de réflexion et une évaluation thérapeutique.
    Les maladies résultent d’une accumulation ou d’une surcharge d’information sur un terrain construit progressivement sur plusieurs générations ; il convient d’étudier et d’analyser ses terrains à l’échelon individuel, familiale et sociale dans un but de prévention primaire ou secondaire.
    Comme dans toute science une modélisation s’impose afin de permettre de réflexion et de structurer et conduite à tenir. L’étude de l’ensemble des données fournies par un êtres humains est impossible pour un esprit humain, il est donc nécessaire de passer par cette modélisation systémique, en conservant l’esprit les dangers et des insuffisances de cette stratégie ne destiné à évoluer car fixer définitivement une modélisation est dangereuse. Parmi les nombreux systèmes on peut citer le système neurologique, le système immunitaire, système hormonal, le système respiratoire et le système digestif. Si systèmes sont réunis dans 11 organisme et interagissent les uns avec les autres. Ils doivent être analysés à travers des marqueurs stables précoces souvent biologiques afin d’évaluer et de suivre dans le premier temps leur état de dysfonctionnements. Ces marqueurs permettent un suivi et des thérapeutiques individualisées et une véritable médecine basée sur les preuves des individuelles. Cette nouvelle médecine semble émerger à l’image des fruits de la réflexion d’une commission de l’association internationale sur la fatigue chronique en 2003 qui a proposé de rebaptiser cette affection, syndrome de dysfonctionnements ne rot immuno endocrinologique. Ceci ouvre la voie pour la médecine intégrative mais la commission oublie que la plupart des pathologies sont des dysfonctionnements neurologiques et immuno-endocrinologique. Notre état de santé est la résultante de plusieurs états internes qui sont principalement nutritionnels, hormonaux, infectieux, génétiques, neurologique est psychologique. Aucun d’entre eux ne saurait être considéré comme prédominant, leur interactivité est constante l’émergence d’une maladie est le signe de dysfonctionnements (mauvais fonctionnement de plusieurs de ses états). Il apparaît rarement d’un seul. Malheureusement en fonction de l’État de nos croyances de nos connaissances nous avons trop facilement tendance à privilégier l’une de ses voies. Cette classification a pour objectif de faciliter le raisonnement, incompréhension et la prise de décision.
    Les thérapies intégrative sont les suivants. Il est nécessaire de distinguer deux types de traitement, les palliatifs dans lesquelles se situent la plupart des médicaments qui ont pour fonction de soulager ou d’atténuer un symptôme le plus souvent sans espoir de guérir puis les traitements curatifs qui vont permettre de modifier le terrain, et de relancer le processus de guérison automatique ou d’auto guérison est de sortir d’un État de maladies afin d’éviter d’y rentrer. Il ne s’agit pas de choisir entre ces options mais de se positionner et de positionner les axes et les associations thérapeutiques.
    Aujourd’hui, les patients ou les clients selon que l’on émette anticorps thérapeutes sont confrontés au choix du thérapeute. Entre le neurologue, rhumatologue, généraliste, l’immunologiste, acupuncteurs, l’allopathe, l’homéopathe, l’ostéopathe, l’analyste, le comportemental, etc. qui faut-il choisir. Le choix consiste donc souvent à privilégier le combien alors que le patient pourra souvent progresser plus rapidement au sein d’une équipe de plusieurs thérapeutes.-le est semble donc préférable. Il ne faut pas oublier que l’on ne sucre pas une tartine de miel c’est-à-dire qu’un excès de bonne thérapie peut aussi être nuisible. Au-delà de l’éclectisme qui consiste à réunir et à concilier les idées ou les thèses empreintes et à diverses systèmes il s’agit de structurer et de coordonner les axes thérapeutiques. Comment faut-il faire pour envisager une thérapie énergétique chez un individu qui est carence en minéraux ou en vitamines. Faut-il privilégier la biochimie en oubliant les caractéristiques ou les dysfonctionnements biophysique limitent les possibilités de changement. Comment envisager un bon fonctionnement gagne alors que son innervation est américaine perturbée ? Une psychothérapie en stade dépressif profond et peu productif en raison du caractère peu 10 criminels qui descend du patient, on apprend pas à nager quand on se noie.
    L’acteur humain, et les connaissances médicales, notre environnement représente une charge de connaissances immenses dont la dimension se rapproche de l’infini. Il est donc impossible d’imaginer un êtres humains capables de détenir, de comprendre et d’analyser à lui tout seul ensemble de ses connaissances. Heureusement nous ne sommes pas seuls sur la terre. Grâce à nos différences, nous disposons de potentialités diagnostic, thérapeutiques. La confrontation à des thérapeutes différents permet de stimuler ou d’agir sur des processus différents. Cette mise en commun nécessite tout de même une coordination pour éviter des attitudes contradictoires.
    Le rôle et la place ainsi que la relation à travers la médecine intégrative.
    La place du patient dans le monde médicale aussi être redéfinie. Il doit trouver dans l’espace de soins, la place centrale qu’il mérite. Cet espace doit être construit avant tout par lui et pour lui. Il faut mettre un terme au patient soumis qui suit, sans sourciller et 100 questionnaient, les recommandations édictées par son thérapeute. Le rôle du thérapeute demeure celui d’un conseiller qui est conscient du fait que c’est le patient qui se dit lui-même et non pas le thérapeute qui va guérir le patient. Ce travail d’équipe et coordonné dans le rôle central au patient et non la maladie.

    #103866
    FANY
    Participant

    Merci, Alfred, de vous être donné la peine de nous informer au mieux selon le texte d’un médecin. En effet, je me retrouve dans celui-ci et cela laisse l’espoir au fur et à mesure de la reconnaissance de la maladie.

    Merci beaucoup

    #103907
    Christiane59
    Participant

    Bonjour,

    [quote]o une majorité des patients sont traités au long cours par des extraits thyroïdiens pour des insuffisances fonctionnelles de cette glande souvent mise en cause sur ce terrain (l’œuf ou la poule ?).[/quote]
    Ni oeuf ni poule mais simplement une maladie associée.

    [quote]* On retrouve d’autre part l’existence de troubles évoquant une perturbation du sommeil de type asthénie, lassitude, nervosité et pertes de performances pouvant conduire à un tableau anxio-dépressif par épuisement.[/quote]
    Très présent avec une maladie thyroïdienne : l’hypothyroîdie ou maladie d’Hashimoto qui elles sont très facilement décelable par examens sanguins.

    D’ailleurs la plupart des symptômes de la fibromyalgie sont présents lors d’une hypothyroïdie et c’est pourquoi d’ailleurs il est recommandé de faire le bilan thyroïdien dans la survenue des douleurs musculaires et articulaires.

    [quote] »dépression et trouble du sommeil »[/quote]
    Le fibromyalgique n’est pas forcément dépressif et surtout pas au point de prendre des psychotropes mais ça les médecins ont vraiment du mal avec cette donnée.

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