Rein

Définition

Définition

Les reins sont des organes vitaux, aussi indispensables à notre vie que notre coeur ou nos poumons. Ils possèdent deux fonctions principales :

  • Ils épurent l'organisme de ses déchets grâce à la production d'urine.
     
  • Ils fabriquent des hormones.

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Généralités

TERMINOLOGIE

La néphrologie est la spécialité médicale qui se consacre à l'étude des reins et de leur fonctionnement normal (physiologie) ou pathologique (physiopathologie).

L'urologie est la discipline médicochirurgicale qui se consacre à l'étude et au traitement des maladies de l'appareil urinaire et de l'appareil génital masculin.

L'étude du fonctionnement de l'appareil génital masculin (stérilité, troubles de l'érection) est une spécialité pratiquée par les urologues apelée andrologie.

ANATOMIE DU REIN

Chaque être humain possède une paire de reins, dont chacun pèse environ 170 g et mesure 12 cm de haut. Ils sont situés de chaque côté de la colonne vertébrale, à la hauteur des vertèbres lombaires, sous les dernières côtes. Ils sont noyés dans la graisse et possèdent une forme de haricot.

Le hile est une structure située au niveau du bord interne de chaque rein, correspondant à la zone d'entrée et de sortie des artères et des veines rénales, des uretères et des nerfs.

STRUCTURE INTERNE DU REIN

La structure du rein est complexe : il est constitué par la juxtaposition de millions de "petits reins" en miniature. Chacune de ces structures microscopiques possède la fonction de filtration, et constitue une unité anatomique appelée néphron.
Les néphrons, dont le nombre est supérieur au million pour un rein, comportent chacun un petit tube appelé le tube urinifère. Autour de lui s'organise un réseau de capillaires (vaisseaux de très petit diamètre), au niveau desquels les échanges entre le sang et l'urine vont se faire.

La première partie du néphron est constituée par une structure appelée le glomérule ou corpuscule de Bowman. Il s'agit d'une sorte de poche, composée d'une double paroi extrêmement fine, où vient se loger un enchevêtrement de toutes petites artérioles, appelé le peloton capillaire du glomérule, ou glomérule de Malpighi. Ce petit amas de glandes et de vaisseaux, est l'élément qui assure la filtration du sang. Les glomérules de Bowman, constituent la partie externe du rein appelée également zone corticale.
La deuxième partie du néphron est constituée par le tube contourné. Il fait suite à la capsule de Bowman, et l'on distingue trois segments en forme d'épingle à cheveux :

  • le tubule proximal
     
  • l'anse de Henle
     
  • le tubule distal

Chaque tube débouche dans un canal commun à plusieurs néphrons, le canal collecteur, qui s'ouvre dans le bassinet au départ de l'uretère. Les tubules profonds constituent la médulla.

Chaque jour, les néphrons drainent 300 fois le sang contenu dans l'organisme, soit environ 1600 litres en 24 h. Un homme peut normalement produire 1,5 l d'urine par jour. Bien entendu, cette quantité varie beaucoup en fonction de la prise liquidienne, mais aussi de la transpiration, des hémorragies, et des vomissements, entre autres.

PRINCIPALES FONCTIONS DU REIN

1 – LE REIN FILTRE LE SANG

Les reins produisent l'urine après une filtration du sang en continu. Une fois produite, l'urine est recueillie dans la partie centrale du rein, que l'on appelle le bassinet. Cette structure se prolonge par un petit canal, l'uretère, allant du rein jusqu'à la vessie.

La vessie est constituée d'une poche imperméable qui peut se contracter. Elle est située à environ 30 cm en dessous des reins, en arrière du pubis (articulation la plus antérieure du bassin située en arrière du mont de Vénus chez la femme). La distension de la vessie entraîne le besoin d'uriner, mais le choix du moment de la miction (évacuation de l'urine) est sous le contrôle de la volonté. On appelle cela la continence urinaire.
L'urine (qui est un liquide jaune citrin légèrement salé et un peu acide) peut sortir de la vessie après le relâchement du sphincter (muscle ayant la capacité de fermer ou d'ouvrir un orifice naturel). Elle débouche alors chez la femme au niveau de la vulve, et chez l'homme à l'extrémité du pénis à travers le méat urinaire.
L'eau compose 95 % de la quantité totale de l'urine, les 5 % qui restent sont constitués essentiellement d'urée, et de chlorure de sodium (équivalant à notre sel de table).

Les reins effectuent une filtration sélective, en gardant les grosses molécules utiles à l'organisme (par exemple les protéines), et en laissant passer les petites molécules comme le sodium ou le glucose (sucre). Si l'organisme a besoin de ces éléments (dans certaines pathologies), les reins diminuent leur élimination. Quant à l'urée, et la créatinine, éminemment toxiques pour l'organisme, elles ne doivent pas s'accumuler dans le sang, et sont constamment éliminées par les urines, même quand leur taux sanguin est bas.

Les éléments présents dans le sang, et passant dans les urines à des concentrations plus ou moins fortes suivant les capacités de filtration des reins sont :

  • l'urée
     
  • la créatinine
     
  • l'acide urique
     
  • le sodium

Les éléments présents dans le sang et absents des urines, car ils ont retenus par les reins, sont  :

  • les protéines
     
  • les corps gras
     
  • le glucose
     
  • les globules rouges
     
  • les plaquettes
     
  • les globules blancs

Certains éléments (notamment l'ammoniac), sont synthétisés (fabriqués) par les reins et on ne les retrouve que dans les urines.

Grâce aux reins, il existe dans l'organisme, un maintien constant de ce que l'on appelle l'équilibre homéostasique, permettant les échanges de l'eau et des sels minéraux à travers l'organisme, ainsi que la régulation de l'acidité sanguine, sans laquelle aucune fonction vitale n'est possible.

2 – LE REIN FABRIQUE DES HORMONES

Les reins secrètent des hormones : ils sont capables de régulariser l'hypertension artérielle, en sécrétant une hormone, la rénine.
Ils sont également capables d'élaborer une autre hormone, l'érythropoïétine, susceptible de stimuler la fabrication d'hématies (globules rouges).
D'autres hormones sont susceptibles de moduler la quantité de substances à réabsorber par les tubules rénaux : ce sont essentiellement l'hormone antidiurétique et l'aldostérone.

  • L'hormone antidiurétique est sécrétée par l'hypophyse (qui est une glande située à la base du cerveau, et placée sous les ordres d'une zone de l'encéphale : l'hypothalamus). Cette hormone a pour rôle de favoriser la rétention de l'eau en permettant aux tubules collecteurs d'être plus perméables à celle-ci. Ainsi, en cas de forte chaleur, l'organisme, perdant énormément d'eau à cause de la transpiration, va éliminer des urines à la fois plus concentrées, et en quantité moindre.
     
  • L'aldostérone est fabriquée par les deux glandes surrénales situées au pôle supérieur de chacun des reins. Cette hormone a pour but d'augmenter la réabsorption rénale du sodium. Dès que la quantité de celui-ci dans le sang est basse (transpiration ou diarrhée importante), la quantité d'aldostérone va augmenter entraînant ainsi une augmentation de la réabsorption du sel.
     
  • Enfin, l'érythropoïétine, en dehors du fait de stimuler la synthèse des globules rouges dans la moelle osseuse, permet également celle de la vitamine D et exerce ainsi un rôle essentiel dans la minéralisation de l'os.

PHYSIOPATHOLOGIE DU REIN

Le terme uropathie désigne toutes les maladies concernant l'appareil urinaire, c'est-à-dire :

Il faut différencier :

  • Les uropathies congénitales (malformations à type de rétrécissement de la jonction pyélo-urétérale, méga-uretère, reflux vésico-urétéral)
     
  • Les uropathies acquises (tuberculose, bilharziose, maladies infectieuses en général, traumatismes, tumeurs, lithiases)

Le syndrome de Fraley, étudiée par Elwin Fraley de Boston en 1966, est une sténose (rétrécissement du calibre) vasculaire du calice supérieur du rein. Le terme calice rénal désigne le rassemblement des tubes collecteurs de l'urine dont la réunion forme le bassinet.
Le patients souffrant de ce syndrome présentent des douleurs rénales d'un seul côté, plus nettes en position debout.
Les examens complémentaires, et plus particulièrement l'urographie intraveineuse (qui consiste à mettre en évidence l'appareil rénal après injection de produit de contraste), montrent la distension du calice supérieur, en amont de sa compression.
L'évolution de cette pathologie se fait vers une pyélonéphrite chronique, de type polaire supérieur.

Le néphrogramme isotopique est un examen (indolore) ayant pour but d'explorer le fonctionnement des reins à l'aide d'un traceur radioactif. Il dure quelques heures mais ne nécessite pas d'hospitalisation pour être effectué. Sa technique est la suivante :  on utilise un traceur radioactif comme le technétium 99, ou l'iode 131 qui sont injectés au patient par voie intraveineuse. On observe ensuite son élimination par la voie rénale grâce un détecteur externe que l'on appelle gamma-caméra, qui permet d'enregistrer la quantité de radioéléments qui passe par les organes rénaux.

Les résultats apparaissent sous la forme d'une courbe. L'analyse de la quantité de radioéléments qui transitent par les reins, permet d'étudier les différentes phases de fonctionnement de ces organes. Il s'agit essentiellement de la circulation sanguine à l'intérieur du parenchyme rénal (tissu fonctionnel du rein qui permet l'élaboration de l'urine) ainsi que l'excrétion de l'urine.

CHIRURGIE DES REINS

La néphrolithotomie est une technique qui permet d'extraire un calcul du rein par ouverture du tissu rénal. Elle se pratique grâce à une intervention chirurgicale sur la région lombaire puis sur le rein, ou en utilisant un appareil optique que l'on introduit dans les cavités des reins après avoir pratiqué une incision au niveau de la peau. Le but est de repérer tout d'abord le calcul, puis de le pulvériser, c'est-à-dire de le détruire, ce qui permet de le retirer.
La néphrolithotomie se pratique de moins en moins et est remplacée par la lithotritie extracorporelle qui consiste à pulvériser les calculs depuis l'extérieur du corps, en utilisant des ondes de choc.

La néphrectomie désigne l'ablation chirurgicale totale ou partielle d'un rein, ou des deux reins à la fois. Il en existe différents types :

  • La néphrectomie bilatérale, appelée également binéphrectomie : il s'agit d'une intervention chirurgicale pratiquée en néphrologie, exceptionnellement, quand les deux reins sont détruits.
     
  • La néphrectomie élargie est l'ablation du rein, associée à celle des ganglions lymphatiques qui drainent habituellement le rein et la loge rénale. Cette dernière contient les trois éléments principaux du rein : les vaisseaux sanguins qui transportent le sang vers le parenchyme, c'est-à-dire le tissu fonctionnel du rein, élaborent l'urine et les voies excrétrices qui ont pour rôle de transporter (écoulement) l'urine vers la vessie à partir du parenchyme rénal. Ces trois éléments sont contenus dans une coque de nature fibreuse, que l'on appelle la capsule du rein, qui est elle-même entourée d'une membrane graisseuse : la loge rénale. La néphrectomie élargie est utilisée par exemple pour arrêter la progression d'un cancer et éviter des métastases (dissémination de cellules cancéreuses à l'ensemble de l'organisme).
     
  • La néphrectomie partielle correspond à l'ablation d'une partie seulement du parenchyme rénal, c'est-à-dire du tissu fonctionnel du rein qui élabore l'urine. La néphrectomie partielle concerne également les voies excrétrices, et plus particulièrement les calices. Il s'agit d'une intervention que l'on pratique quand un patient présente une tumeur du rein bénigne et de petite taille. Une néphrectomie partielle est également pratiquée chez un patient présentant une infection rénale très localisée, par exemple survenant à la suite de calculs. Une infection liée à une tuberculose peut également faire l'objet d'une néphrectomie partielle. Ce type d'intervention est susceptible d'aboutir à l'apparition de complications post-opératoires : il peut s'agir d'hémorragies locales, ou de fistules urinaires, c'est-à-dire de communications entre les différents organes de l'appareil urinaire.
     
  • La néphrectomie par prélèvement afin de pratiquer une greffe de rein, a pour but de retirer les deux reins ainsi que les vaisseaux et les uretères qui sont associés. Cette intervention chirurgicale, qui ne se pratique que sur des individus en état de mort cérébrale, permet ensuite de transplanter les deux reins ainsi obtenus chez un individu receveur (présentant une insuffisance rénale chronique traitée habituellement par dialyse) compatible bien évidemment avec l'individu donneur. Cette intervention peut également être pratiquée chez un individu conscient présentant une parenté avec le receveur, c'est-à-dire l'individu destiné à recevoir les reins. Dans ce cas, un seul rein est prélevé chez le donneur.
     
  • La néphrectomie totale simple désigne l'ablation complète du rein ainsi que celle de sa capsule fibreuse. Cette intervention respecte la loge rénale et se pratique sur un rein présentant une destruction plus ou moins importante à cause par exemple d'une pyélonéphrite, ou sur un rein dont le fonctionnement est très gravement atteint.
     
  • La néphro-urétérectomie est le terme qui désigne l'ablation totale du rein et de l'uretère. Ce type d'intervention chirurgicale se pratique quand un patient présente une tumeur des voies excrétrices urinaires, ou encore quand on constate une destruction du rein à cause par exemple d'un reflux vésico-urétéral (retour d'urine de la vessie vers les reins à travers l'uretère).

L'évolution des patients ayant subi une néphrectomie est variable selon son type. La durée de l'hospitalisation varie de 1 à 3 semaines, puis la convalescence, à son tour, est de 3 semaines.
Si un seul rein est retiré, ceci n'a pas de conséquence pour le fonctionnement rénal global de l'organisme. En effet, un seul rein est susceptible de pouvoir nettoyer le sang pour en retirer les substances nocives au bon fonctionnement de l'organisme.
A l'opposé, un individu ayant subi une néphrectomie bilatérale, nécessite une épuration extrarénale, c'est-à-dire une dialyse, une hémodialyse, ou éventuellement une greffe de rein.

La greffe de rein, appelée également transplantation du rein ou transplantation rénale, est un transfert du rein d'un sujet donneur vers un malade, le receveur qui reçoit le rein.
Les premières greffes rénales ont été pratiquées vers les années 1950 par une équipe du Dr David Hume à Boston. Elles ont également été pratiquées à Paris par des équipes de médecins tels que Jean Hanburger et René Küss.
En principe le patient doit avoir moins de 60 ans. Le donneur est généralement un individu en état de mort cérébrale mais il peut s'agir également d'une personne vivante : c'est le cas par exemple quand le donneur est un parent proche du receveur (frère ou soeur).
Pour que la greffe rénale soit efficiente et réussisse, il est nécessaire que le donneur et le receveur, appartiennent au même groupe sanguin. D'autre part, il est également nécessaire qu'une compatibilité génétique entre les deux individus (le donneur et le receveur) soit recherchée.
Le rein qui est greffé est déplacé à l'intérieur de la fosse iliaque, c'est-à-dire en bas et sur le côté de l'abdomen. Les vaisseaux du rein sont ensuite abouchés aux vaisseaux iliaques du malade. L'uretère sortant du rein qui vient d'être greffé est abouché à la vessie du malade ou à l'un de ses uretères.

Après la transplantation, il est prescrit au sujet des médicaments immunosuppresseurs dont le but est d'agir sur le système immunitaire du receveur qui ne doit pas avoir une fonction trop «efficace» : le receveur ne doit pas rejeter les cellules provenant du greffon. 

Le pronostic de la greffe rénale est très bon. Les résultats sont supérieurs si le donneur présente une compatibilité tissulaire avec le receveur. 

Illustrations : Vulgaris Médical

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