Mauvais fonctionnement du foie : signes biologiques et diagnostic

Définition

Définition

L'expression "bilan hépatique" désigne un ensemble d'analyses ayant pour but d'étudier les fonctions du foie.

Généralités

Les phosphatases alcalines sont les enzymes qui sont trouvées à l'intérieur du plasma, c'est-à-dire de la partie liquide du sang, à la suite d'une lésion de divers organes comme le foie, les intestins et les os.

L'augmentation des phosphatases alcalines au-dessus de la valeur normale située autour de 120 unités internationales par litre (UI) s'observe au cours des maladies du foie et des voies biliaires, par exemple en cas d'obstacle sur les voies d'écoulement de la bile qui va normalement du foie vers l'intestin grêle avec un relais à l'intérieur de la vésicule biliaire. L'obstacle est susceptible de se situer à l'intérieur de la glande hépatitque (autrement dit le foie), comme cela survient dans certaines hépatites ou au niveau des voies biliaires à la suite d'une compression due à la présence d'une tumeur, d'un calcul ou un caillot à l'intérieur des voies biliaires.

À noter que les phosphatases alcalines augmentent également au cours d'autres pathologies :

  • Au cours de certaines maladies osseuses, essentiellement celles se caractérisant par un processus très actif comme la reconstruction osseuse (maladie de Paget qui s'accompagne de modification du tissu osseux avec quelquefois fractures et déformations des os).
  • Au cours de l'hyperparathyroïdie, c'est-à-dire de la sécrétion exagérée des glandes parathyroïdes, qui sont situées au niveau du cou, et dont l'origine peut être tumorale ou bénigne. Dans ce cas, on constate d'autre part une élévation importante de la concentration de calcium dans le sang (calcémie), plus précisément dans le plasma, c'est-à-dire la partie liquidienne du sang débarrassée des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes.
  • Durant la grossesse elles sont susceptibles d'atteindre le double de la quantité normale.

La bilirubine est le produit de dégradation d'une partie de l'hémoglobine, c'est-à-dire de la protéine située à l'intérieur de chaque globule rouge permettant de transporter l'oxygène et le gaz carbonique. La bilirubine est éliminée par la bile, d'où son augmentation à l'intérieur du sang qui porte le nom d'hyperbilirubinémie.
L'hyperbilirubinémie survient en cas d'obstacle à l'écoulement normal de la bile allant du foie vers l'intestin grêle. Cela survient par exemple en présence de calcul à l'intérieur des voies biliaires, en cas d'hépatite ou de compression des voies biliaires par une tumeur.

À noter que l'hyperbilirubinémie est également le signe de l'augmentation de la destruction normale de l'hémoglobine consécutive à la destruction des globules rouges à la suite, par exemple, d'une maladie des globules rouges, comme cela arrive dans les maladies des enzymes érythrocytaires ou à la suite de l'apparition d'anticorps dirigés contre les globules rouges (anticorps anti-érythrocytaires).

Il faut distinguer la bilirubine non conjuguée qui provient directement de la destruction de l'hémoglobine, et la bilirubine conjuguée qui est le résultat, à l'intérieur de la glande hépatique, de modifications de la bilirubine conjuguée et qui peut être éliminée plus facilement car elle est soluble dans l'eau, ce qui n'est pas le cas de la bilirubine non conjuguée.
La concentration des deux bilirubines à l'intérieur du plasma est normalement inférieure à 10 mg par litre, soit 6 µmoles par litre.
Quand la concentration dépasse 30 mg par litre, la peau est susceptible de jaunir, il s'agit alors d'un ictère (anciennement appelé jaunisse).
Les ictères sont à bilirubine non conjuguée, quand il y a augmentation de la destruction de l'hémoglobine ou chez les sujets qui ont une anomalie héréditaire comme la maladie de Gilbert.
Les ictères sont dits à bilirubine conjuguée ou mixte quand un patient présente des obstacles à l'écoulement normal de la bile. Voir ictère du nouveau-né.

Les transaminases appelées également aminotransférases sont deux enzymes : les ASAT et les ALAT. On constate une activité sérique élevée des transaminases quand le tissu hépatique est partiellement détruit. Cela survient entre autres au cours de l'hépatite, quelle que soit d'ailleurs sa cause (infection virale, intoxication médicamenteuse ou alcoolique, etc…).
L'activité s'élève de 10 à 100 fois la normale au cours des pathologies hépatiques. Le taux normal de transaminases dans le foie est situé entre 5 à 40 unités internationales par litre.
Les termes GOT pour ASAT et GPT pour ALAT sont également utilisés quelquefois par les biologistes.

À noter que certaines lésions musculaires et cardiaques, consécutives à un infarctus du myocarde, entraînent une augmentation des ASAT dans le sérum mais pas d'augmentation de l'ALAT.

La gamma glutamyl transférase ou gamma GT est une activité enzymatique essentiellement présente dans le tissu hépatique et dans le tissu rénal.
Le taux de gamma GT dans le sérum sanguin augmente au cours de certaines maladies du foie qui se caractérisent par l'existence d'un obstacle à l'écoulement normal de la bile du foie vers l'intestin grêle (cholestase).
Le taux des gamma glutamyl transférase est également élevé à l'intérieur du sérum des individus souffrant d'alcoolisme chronique. Ce dosage est généralement utilisé pour dépister ce type de pathologie.

L'électrophorèse des protéines est un examen qui n'est pas souvent demandé par les médecins en ce qui concerne le bilan hépatique.
L'électrophorèse des protéines consiste à placer une goutte de sérum sur une feuille de papier ou un autre support et d'appliquer un courant continu à cette feuille de papier qui est humectée par une solution de sel afin de laisser passer le courant.
Grâce à une batterie, sous l'effet du courant électrique produit par la batterie, les protéines vont migrer c'est-à-dire se déplacer sur la feuille de papier.
Il est ensuite ajouté un colorant qui va se fixer aux protéines, ce qui permet de les repérer et d'en mesurer les quantités.
Les protéines du sérum se séparent en :

  • Alpha 1
  • Alpha 2 globuline
  • Bétaglobulines
  • Gammaglobulines

Dans le sérum des sujets atteints de cirrhose par exemple, indépendamment de la cause, les béta-et les gammaglobulines s'unissent pour former ce que l'on appelle le bloc bêta-gamma.

Le bilan hépatique comportera d'autres examens, comme par exemple le dosage des facteurs de la coagulation, synthétisés également par le foie.

En cas d'insuffisance hépatocellulaire, ces facteurs ne sont plus synthétisés en quantité suffisante et il peut survenir un risque d'hémorragie. Le dosage le plus souvent utilisé est celui de la prothrombine par l'intermédiaire du temps de Quick.