Urètre

Définition

Définition

L'urètre (en anglais urethra) est le conduit transportant l'urine de la vessie vers l'extérieur, il est court chez la femme, et chez l'homme est constitué de trois parties :

  • Prostatique.
  • Membraneuse.
  • Spongieuse.

Il achemine également le sperme provenant des vésicules séminales.

Anatomie

L'urètre est un conduit allant du col de la vessie (en anglais bladder) au méat urétral (en anglais urethral meatus), c'est-à-dire à l'orifice qui permet l'écoulement des urines (et du sperme chez l'homme). Le diamètre moyen d'un urètre est d'environ 10 mm.

  • Chez la femme, ce conduit est court (environ 3 à 4 cm à peu près) droit, et son orifice se situe au niveau de la vulve, précisément entre le clitoris et l'orifice du vagin.
  • Chez l'homme, ce conduit est d'environ 10 à 12 cm, et est constitué des trois parties citées précédemment.

L'urètre postérieur mesure environ 4 cm, et fait suite au col de la vessie entouré par la prostate. Cette partie de l'urètre est également appelée urètre prostatique, au-dessous duquel on distingue le sphincter urétral qui permet la continence (retenir les urines selon la volonté). C'est là que viennent s'ouvrir les canaux éjaculateurs et les canaux prostatiques, qui permettent l'écoulement du sperme. Les deux autres parties constituent l'urètre antérieur, long d'environ 8 à 10 cm et comprenant en périphérie le corps spongieux et le corps caverneux. C'est également cette partie de l'urètre qui traverse le scrotum, le pénis et enfin le gland pour aboutir au méat urétral.

                                                                        

                                                                                                                                                            

Symptômes

Physiologie

La glande Cowper (en anglais Cowper gland) découverte par le chirurgien londonien William Cowper, appelée également glande de Méry est la glande bulbo-urétrale qui est une petite glande paire (il y en a une de chaque côté) située chez l'homme à proximité de la partie membraneuse de l'urètre. Elle déverse sa sécrétion à l'intérieur du canal dans la partie spongieuse, qui participe à la formation du sperme.

 

Physiopathologie

L'urètre est susceptible d'être le siège de nombreuses affections (liste non exhaustive) :

  • En premier lieu, ce sont les infections qui sont les plus fréquentes et généralement transmises sexuellement : c'est le cas entre autres de l'urétrite gonococcique (appelée également blennorragie).
  • Le rétrécissement de l'urètre et de son méat est le résultat d'une inflammation du conduit urétral, ou d'un traumatisme de la verge ou de l'urètre directement, c'est-à-dire par des manipulations iatrogènes (pour effectuer un traitement) ou accidentelles (manipulations de nature sexuelle).
  • La dilatation d'une partie de l'urètre porte le nom d'urétrocèle et concerne essentiellement le sexe féminin.
  • L'urétrite à inclusions est une infection sexuellement transmissible due à Chlamydia trachomatis qui fait partie des maladies sexuellement transmissibles les plus fréquentes. On estime qu'elle touche 1 million de personnes en France chaque année. Ce germe est considéré comme étant à la fois un virus et une bactérie.
  • Le glissement de la muqueuse (couche de cellules) qui recouvre l'intérieur du méat urétral porte le nom de prolapsus, appelé également urétrocèle. Il s'agit le plus souvent d'une affection bénigne visible chez la femme âgée. L'urétrocèle, qui s'accompagne d'une dilatation de l'urètre, fait saillie dans le vagin sous la forme d'une grosseur plus ou moins importante généralement de la taille d'une noix. Il s'agit parfois du premier degré de la cystocèle vaginale.
  • Les tumeurs de l'urètre sont relativement rares, mais ont une évolution grave.
  • Les malformations congénitales de l'urètre sont l'hypospadias et l'épispadias correspondant à des malformations au cours desquelles le méat urétral ne se trouve pas à sa place normale au niveau du gland, la valve urétrale fonctionne parfois normalement, et sa présence au niveau de l'urètre, empêche le passage normal des urines. Toujours en ce qui concerne les malformations congénitales, il faut également citer le syndrome de Prune Belly au cours duquel la partie postérieure de l'urètre est élargie. Le mégalo–urètre, anomalie très rare, se traduit par une dilatation fusiforme et globale de l'urètre pénien (du pénis), elle est due à une absence partielle ou totale des corps spongieux et caverneux, sans obstacle distal. 
  • Le terme anaspadias (grec ana : ano et spaô : je divise), désigne la malformation de l'urètre possédant un méat qui s'ouvre à la face dorsale du gland ou du pénis.
  • Le polype urétral est une anomalie rare qui se manifeste par une ou plusieurs impossibilités à uriner (blocage mictionnels intermittents), associées à une hématurie (présence de sang dans les urines) ou d'autres symptômes urinaires.
  • L'urétrorragie désigne une hémorragie de l'urètre. Ce type d'affection est dû généralement à des manipulations urétrales, ou surviennent à la suite de traumatismes (accident de sport : bicyclette, gymnastique).

Examen médical

Labo

Les examens de laboratoire, et plus précisément les examens bactériologiques, permettent de mettre en évidence une éventuelle infection du liquide provenant d'un prélèvement ou d'une urétrorrhée, c'est-à-dire d'un écoulement de l'urètre.

Technique

  • La sonde de Pezzer est une sonde mise au point par le Français Michel Pezzer (1853-1917). Il s'agit d'une sonde en caoutchouc ayant pour but de cathétériser (pénétrer l'intérieur de) l'urètre. Son extrémité est ampoulée (renflée) ce qui permet de la maintenir en place à l'intérieur de la vessie. La sonde de Pezzer est utilisée également pour réaliser un anus artificiel continent lors d'une cæcostomie ou typhlostomie c'est-à-dire la création d'un anus artificiel au niveau du cæcum.
  • La bougie de Béniqué mise au point par le Français Pierre Béniqué(1806-1851) (en anglais Béniqué's sound), était un cathéter en métal se caractérisant par une double courbure ayant pour but de s'adapter au trajet du l'urètre. La bougie de Béniqué est utilisée pour traiter les rétrécissements de l'urètre. Par rapport à la filière Charrière (Charrière était un fabricant de matériel chirurgical) il existe une différence de diamètre entre deux numéros consécutifs correspondant à 1/6 de millimètre. Ceci est la moitié de la filière Charrière. Pour donner un exemple de correspondance un numéro 30 Béniqué correspond à un numéro 15 Charrière. De manière courante et pragmatique on ne parle pas de bougie de Béniqué mais de Béniqué tout court. Le terme culdocentèse, tiré de cul-de-sac et du grec kentein : piquer, désigne la ponction du cul-de-sac de Douglas.

Examen complémentaire

Les examens complémentaires comprennent :

  • La radiologie.
  • L'urétrocystographie (radiographie de l'urètre et de la vessie après injection dans leur cavité d'une substance opaque aux rayons X).
  • L'urétrographie intraveineuse.
  • L'urétrographie rétrograde.
  • L'urétroscopie permet de visualiser l'intérieur de l'urètre au moyen d'un endoscope muni d'un système optique.
  • La biopsie.
  • Le scanner.
  • L'I.R.M.

Traitement

Traitement

Les traitements en dehors des différents médicaments susceptibles de traiter une infection ou une inflammation urétrale sont :

  • L'urétrotomie consistant à inciser la paroi de l'urètre dans le but de rétablir l'écoulement de l'urine. Cette technique effectuée de dehors en dedans, porte le nom d'urétrotomie externe. Dans ce cas, l'ouverture est effectuée derrière les bourses : elle porte alors le nom de taille urétrale. Quand l'ouverture est effectuée de dedans en dehors à l'aide d'un urètrotome, il s'agit d'une urétrotomie interne. L'urétrotome est un instrument permettant de pratiquer l'urétrotomie interne. Il est constitué généralement d'une lame de forme triangulaire, qui est montée sur une longue tige, qui doit être introduite dans l'urètre permettant de sectionner seulement la zone rétrécie du canal grâce à une disposition particulière. L'urétrotomie ne doit pas être confondue avec l'urétrostomie consistant à effectuer une ouverture de l'urètre et à créer un méat artificiel (orifice artificiel) quand il est constaté un rétrécissement (appelée urétrosténie) infranchissable (Poncet et Delors). L'urétrostomie périnéale, appelée également périnéostomie, est pratiquée au niveau du périnée.
  • Plus rarement, le chirurgien est amené à effectuer une urétrorraphie consistant à suturer (faire des points) sur l'urètre sectionné en totalité, ou en partie. Le chirurgien peut être amené à effectuer une urétroplastie consistant en un acte opératoire destiné à combler les pertes de substance, ou à fermer une fistule de l'urètre.
  • Il peut également pratiquer une urétrectomie qui consiste à effectuer une résection : il retire une partie de l'urètre. Celle-ci est dite partielle quand il retire une portion de l'urètre, et elle est dit circonférentielle quand il laisse un pont.

Évolution

Diagnostic différentiel

Le terme urètre ne doit pas être confondu avec uretère (en anglais ureter) désignant le conduit bilatéral (un de chaque côté) transportant l'urine des reins vers la vessie.

Références

Bibliographie

Sizonenko, Griscelli, précis de pédiatrie, éditions Payot Lausanne, doit éditeur-Paris 1996Devred P Imagerie de l'Appareil Urinaire de l'Enfant. Masson, Paris, 1995

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