Hypertension artérielle

Définition

Définition

L'hypertension artérielle, ou haute pression sanguine, se caractérise par une pression anormalement forte du sang sur la paroi des artères.

Généralités

Ces critères sont directement en relation avec l'âge du patient.

La règle de calcul pour une tension artérielle normale est la suivante : âge de l'individu + 100.
Ce qui signifie qu'un individu âgé de 20 ans doit avoir 120 (mm de mercure) pour le chiffre correspondant à la maxima (appelée également tension artérielle systolique). A noter que l'usage est d'exprimer cette valeur non pas en mm de mercure mais en cm, et dans cet exemple, de dire que la tension normale d'un individu de 20 ans doit être de 12. Elle sera de 13 pour un individu de 30 ans, de 14 pour un individu de 40 ans, ainsi de suite.
Le deuxième chiffre (tension artérielle diastolique) est considéré comme anormal quand il dépasse 95 mm de mercure (exprimé usuellement par 9,5). Si on considère uniquement ce chiffre (tension diastolique), l'hypertension est dite :

  • légère entre 9,5 et 10,5.
  • moyenne entre 10,5 et 11,5.
  • grave au-dessus de 11,5.

Environ 15 à 20 % de la population des pays dits industrialisés est considérée comme hypertendue. Cette pathologie est relativement rare chez les moins de 20 ans.

Symptômes

Symptômes

  • Aucun le plus souvent.
  • Céphalées occipitales (en arrière du crâne) surtout pendant la deuxième moitié de la nuit, ou au réveil.
  • Fatigue.
  • Perte de mémoire.
  • Troubles visuels (perte transitoire de la vue, éblouissement).
  • Vertiges.
  • Bourdonnements d'oreille.
  • Epistaxis (saignements de nez).
  • Dyspnée (essoufflement).
  • Polyurie (sécrétion d'urine en quantité abondante).
  • Pollakiurie (fréquence exagérée des mictions : expulsion des urines accumulées dans la vessie ).
  • Palpitations.

Physiopathologie

On parle d'hypertension artérielle (voir le mécanisme de la pression artérielle) quand la tension artérielle est supérieure à 160 / 95 mm de mercure, de façon permanente ou pas, quand un individu est repos.

Examen médical

Labo

Un bilan sanguin global comprenant un dosage de :

Technique

Le diagnostic s'effectue par la prise de la tension artérielle en utilisant un appareil, le sphygmomanomètre.

Celui-ci est composé d'un brassard gonflable, et d'un manomètre, destiné à donner le chiffre de la pression sanguine régnant à l'intérieur des artères d'un individu.

La technique de la prise de la tension artérielle doit être correcte. Elle doit être effectuée dans différentes positions (allongée et debout), et aux deux bras. Il est nécessaire d'autre part, que le patient soit au repos depuis au moins cinq minutes, et que le bras supportant l'appareil de tension artérielle soit le plus relâché possible.

 

Examen complémentaire

La surveillance de l'hypertendu se fera grâce aux examens suivants :

Les examens plus poussés sont :

  • L'urographie intraveineuse (radio après injection intraveineuse d'un produit de contraste permettant de visualiser l'appareil urinaire) est envisagé quand il existe une anomalie après analyse des urines.
  • L'électrocardiogramme permet de déceler une éventuelle atteinte du ventricule gauche.

Cause

Cause

  • L'âge.
  • La consommation de tabac.
  • Une prédisposition particulière dans certaines familles.
  • Une alimentation trop salée.

Cependant, chez la plupart des malades, il n'existe aucune cause évidente : on parle alors d'hypertension essentielle.

Néanmoins, on avance quelques mécanismes :

  • Une vasoconstriction (diminution du calibre des vaisseaux) susceptible d'entraîner une baisse de la vascularisation des reins (organes de filtration) ce qui aurait pour conséquence l'augmentation dans le sang d'une substance appelée la rénine, qui en se combinant à une autre substance fabriquée dans le foie (substance angiotensiogène ou hypertensinogène), donnerait l' angiotensine, et qui serait à l'origine de l'hypertension.
  • Un déséquilibre de la sécrétion de prostaglandines, qui jouent un rôle de médiateur dans l'activité des cellules, et au cours de nombreux processus (comme la contraction de l'utérus, les sécrétions gastriques, la circulation sanguine cérébrale, la mobilité du tube digestif entre autres).

Traitement

Traitement

L'efficacité du traitement bien conduit est fonction des résultats précédents, mais se fait également par le contrôle de la prise régulière de la tension artérielle, au besoin par le patient lui-même.

La mesure de la tension artérielle après une minute en station debout permet de déceler un surdosage de médicaments antihypertenseurs, et de prévenir ainsi des lipothymies (malaises) ou une syncope orthostatique.

Pour traiter une hypertension artérielle il n'est pas suffisant d'absorber des médicaments antihypertenseurs, c'est-à-dire destinés à faire baisser la pression du sang à l'intérieur des vaisseaux. Il est également nécessaire d'associer à ce traitement médicamenteux, à des règles hygiéno-diététiques.

Les médicaments qui peuvent être utilisés isolément ou en association sont :

  •  Les bêtabloquants qui, en dehors de leur action hypotensive, diminuent le rythme du cœur. Leurs contre-indications sont les suivantes :
    • Bradycardie (diminution du rythme de la fréquence cardiaque en dessous de 50 battements par minute)
    • Asthme (voir la vidéo en 3D sur l'asthme).
    • Troubles de la conduction auriculo-ventriculaire (problèmes de passage de l'influx nerveux entre une oreillette et le ventricule)
  • Les diurétiques (médicaments destinés à augmenter l'élimination des urines) permettent l'élimination du sodium et de l'eau. Un dosage régulier du potassium doit être effectué.
  • Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion possèdent le pouvoir d'augmenter le calibre des vaisseaux. Les contre-indications sont :
    • Association avec des diurétiques.
    • Allaitement.
    • Grossesse.
  • Les inhibiteurs calciques agissent sur de l'angiotensine 1 (hormone entraînant une fermeture des artères et une élévation de la tension artérielle) et diminuent la sécrétion d'aldostérone (hormone entraînant une rétention du sodium, et donc une élévation de la tension artérielle). Ils sont parfois associés aux diurétiques.
  • Les vasodilatateurs périphériques agissent au niveau du système nerveux central, comme la clonidine en ayant une action sur le tronc cérébral (centre de régulation de la tension artérielle).
  •  Les antihypertenseurs centraux permettent l'ouverture des vaisseaux et augmentent ainsi le débit de la circulation sanguine au niveau du cœur et des reins

En cas d'arrêt du traitement, le patient s'expose à un effet rebond c'est-à-dire à une brusque hausse de la tension artérielle, mais également à des accidents cardiaques, rénaux ou cérébraux.

Les effets secondaires de ces médicaments sont (liste non exhaustive) :

  • Hypotension orthostatique (chute brutale de la tension artérielle lors du passage brutal de la position couchée à la position debout) susceptible d'aller jusqu'à la syncope, nécessitant d'allonger le malade avec surélévation des jambes.
  • Thromboses vasculaires cérébrales (caillots sanguins) dues à l'abaissement trop important de la tension artérielle, surtout chez les personnes âgées présentant de l'athérosclérose (dépôts d'athéromes à l'intérieur des artères).
  • Insuffisance rénale progressive due à une diminution de la vascularisation des reins qui nécessite une surveillance des constantes biologiques liées aux reins (urée, acide urique, potassium entre autres).

Évolution

Complications

L'hypertension est une maladie grave qui, si elle n'est pas traitée, laisse une survie moyenne de vingt ans.

Son évolution se fait sans symptômes pendant 15 ans environ, puis des complications de type athérosclérotiques (dues à l'athérome) surviennent.

Elles sont :

  • cardiaques dans 75 à 80 % des cas : augmentation de volume du ventricule gauche, à l'origine d'une insuffisance cardiaque.
  • rénales dans 40 % des cas : insuffisance de fonctionnement de la filtration rénale et de la régulation de l'homéostasie : régulation de l'organisme.
  • oculaires dans 30 % des cas : atteinte des yeux se traduisant par une maladie de la rétine (la rétinopathie hypertensive).
  • vasculaires par complications (15 % des cas) :
    • atteinte des artères elle-mêmes, pouvant se traduire par une rupture d'anévrisme de l'aorte (séparation et déchirure des parois composant cette artère).
    • atteinte des coronaires (artères irriguant le muscle cardiaque) à type d'infarctus du myocarde ou, dans les cas moins graves, à type d'angor (angine de poitrine).
    • atteinte du système circulatoire cérébral : hémorragie cérébrale.
    • formation d'une thrombose (caillot sanguin).
    • hémiplégie (paralysie de la moitié du corps).
    • atteinte des artères périphériques susceptibles d'entraîner une claudication intermittente (douleur fugace déclenchée par un effort et calmée par le repos, traduisant l'insuffisance de la circulation artérielle d'un membre).
    • confusion mentale (altération de la conscience avec état de stupeur).
    • convulsions.

Quand la mort survient, elle est due dans environ 50 % des cas à une insuffisance de fonctionnement du cœur (insuffisance cardiaque) plus souvent qu'à un infarctus.

Les complications sont essentiellement les facteurs de risque associés :

  • Cholestérolémie (taux de cholestérol dans le sang).
  • Alcoolisme.
  • Diabète (dans le sang).
  • Tabagisme.

 

Prévention

Règles hygiéno-diététiques :

  • Supprimer le surmenage.
  • Diminuer le stress, dans la mesure du possible.
  • Diminuer, voire supprimer le sel
  • Hygiène de vie.
  • Régime alimentaire convenable par suppression des facteurs de risque comme l'alcool, le tabac, les graisses.
  • Activité physique suffisante deux à trois fois par semaine (les compétitions sont contre-indiquées).