Zona

Définition

Définition

Le zona (en anglais shingles), est une infection virale qui se caractérise par l’apparition de vésicules rouges et douloureuses sur la poitrine, l’abdomen, ou le visage, voire dans l’oeil, en généralement touchant un seul côté du corps. C'est une pathologie due au réveil du virus responsable de la varicelle, le VZV. Une fois contracté, le virus de la varicelle reste latent dans les ganglions nerveux à vie. 

Classification

  • Le zona le plus fréquent concerne la colonne vertébrale, et plus précisément la zone allant de la troisième vertèbre dorsale à la troisième vertèbre lombaire (au milieu du dos).
  • Le zona ophtalmique siège dans le territoire de la branche ophtalmique du nerf trijumeau (sur le visage à proximité des globes oculaires), et atteint parfois l'une ou l'autre des branches du nerf ophtalmique, et peut être à l'origine de complications oculaires (rétinite, kératite, uvéite, paralysie). 
    La forme grave est chez les sujets dont l'état général est déficient (sida, leucémie, traitement immunosuppresseur, utilisation de la cortisone). Il existe d'autre part, chez ces individus un risque de généralisation de l'infection avec atteinte des viscères, complications hémorragiques, méningo-encéphalite (inflammation des méninges et de l'encéphale), et risque de survenue d'hémorragies, et même de gangrènes (nécrose de tissu). 
    Au cours du syndrome de Ramsay-Hunt, la douleur et les vésicules sont situées à l'intérieur du conduit auditif externe. L'éruption est également présente au niveau de la conque de l'oreille. L'autre caractéristique de cette variété de zona, est la perte du sens du goût dans les deux tiers antérieurs de la langue, et l'apparition d'une paralysie faciale périphérique ipsilatérale (du même côté). Pour les spécialistes, il s'agit d'une atteinte du ganglion géniculé de la branche sensitive du nerf facial.

Il existe un risque d'infections par le VZV chez les individus qui ont reçu une greffe de moelle osseuse.
En effet :

  • 30 % des infections, après la transplantation apparaissent dans l'année qui suit celle-ci. 
  • 50 % des infections dans les neuf mois.
  • 45 % des patients atteints présentent une dissémination de la peau et des viscères (Harrison principe de médecine interne-16e édition). Il existe un risque de mortalité dans ce cas.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'un zona sont :

  • Apparition d'une fièvre modérée.
  • Brûlures dans la zone de peau correspondant aux nerfs atteints (parfois le seul symptôme du zona est la douleur sans apparition des vésicules).
  • La localisation des vésicules sur le thorax est la plus fréquente, on parle de zona intercostal.
  • Diminution locale de la sensibilité cutanée.
  • Augmentation de volume des ganglions (hypertrophie ganglionnaire).
  • Eruption de "placards" en nombre variable, localisés dans le territoire cutané correspondant au nerf atteint, dont le début est une simple rougeur de la peau.
  • Poussées de vésicules contenant un liquide (le même que celui de la varicelle) dont l'aspect classique est en demi-ceinture.
  • Flétrissement des vésicules en 2 à 3 jours.
  • Apparition d'une croûte qui se forme et persiste une dizaine de jours avant de tomber.
  • Une zone déprimée, et dépigmentée (cicatrice blanche) fait suite à la croûte.

Physiopathologie

Le zona est une maladie sporadique due à la réactivation du virus qui cause la varicelle : le virus zoster-varicelle (VZV) en anglais virus zoster-varicella. Celui-ci est latent à l'intérieur des ganglions d'une racine postérieure de la moelle épinière. De façon générale, les patients n'ont pas d'antécédents de contact récent avec une personne qui a été elle-même infectée par le virus. 

Le zona s'observe à n'importe quel âge, mais plus particulièrement les sujets dont l'âge se situe entre 60 et 80 ans. Environ 5 à 10 cas sont constatés pour 1000 personnes. Le zona récurrent est particulièrement rare chez les individus immunodéprimés surtout ceux infectés par le sida (en anglais aids).

Épidémiologie

Le zona frappe des individus de tout âge. 
Les malades sont susceptibles de le transmettre à des individus qui ne sont pas immunisés, avec la survenue d'une varicelle.

Examen médical

Labo

On constate l'apparition de signes sérologiques du zona, c'est-à-dire la présence d'anticorps dirigés contre le virus dans le sang, même si les lésions cutanées sont inexistantes.

Cause

Cause

Le virus du zona est le même que celui de la varicelle (virus varicelle-zona). Quand une personne a contracté la varicelle, le virus reste présent (mais inactif) dans son organisme même après la guérison.
Une baisse des défenses immunitaires (stress, traumatisme) peut permettre au virus de se réactiver : il affecte alors le nerf et les ganglions correspondant à la zone qu'il occupait. 

Les facteurs responsables qui réactivent le virus du zona ne sont pas connus avec précision. L'enfant présente habituellement un zona bénin qui le plus souvent est éprouvant chez l'adulte.

Traitement

Traitement

Les traitements d'un zona sont :

  • Savonnage quotidien.
  • Il est nécessaire de couper les ongles, et de prendre des médicaments antiprurigineux (pour éviter les démangeaisons), si nécessaire avec des bains, et des compresses humides.
  • Les pansements imprégnés d'acétate d'alumine, calment et nettoient en même temps dans la majorité des cas.
  • Les antalgiques (antidouleurs) sont quelquefois inefficaces.

Les autres approches thérapeutiques sont (liste non exhaustive) :

  • Vitamines du groupe B.
  • Radiothérapie (utilisation des rayons).
  • Acupuncture.
  • Mésothérapie.
  • Les antibiotiques sont utilisés pour prévenir la surinfection bactérienne. Les antiviraux et de l'interféron dans les formes graves (aciclovir).
  • L'aciclovir est administré à la dose de 800 mg 5 fois par jour pendant 7 à 10 jours. Chez les individus immunodéprimés, il semble nécessaire d'utiliser l'acyclovir intraveineux, réduisant ainsi les atteintes des viscères.
  • Une consultation en ophtalmologie est nécessaire, chez les patients atteints de zones ophtalmiques.
  • Les anticonvulsivants (antiepileptiques) tels que la  gabapentine ou la prégabaline sont prescrits.
  • L'hydrochlorure d'amitriptyline est quelquefois utilisée également.
  • La corticothérapie (cortisone) ne doit être employée qu'après avoir eu recours aux antiviraux.
  • L'aspirine doit être évitée chez l'enfant, car il existe un risque de survenue de syndrome de Reye.

Un vaccin contre le zona et les névralgies post-zostériennes (douleurs persistant après un zona) chez les plus de 60 ans vient d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché (AMM).

Une étude sur plus de 38000 adultes en bonne santé (âge moyen : 69 ans) a démontré l’efficacité de ce vaccin dans la réduction des douleurs pendant et après le zona.
Zostavax est le premier vaccin mis sur le marché dans cette indication. Il sera commercialisé par Sanofi-Pasteur MSD.

Évolution

Évolution

La durée d'un zona est généralement de 7 à 10 jours. Néanmoins la peau retrouve un état normal au bout de 2 à 4 semainesL'évolution se fait parfois vers une diminution, ou au contraire une accentuation de la sensibilité cutanée (hyperesthésie cutanée) au niveau de ce dermatome
Chez quelques patients, la douleur siège dans une zone bien précise de la peau innervée par un nerf (dermatome). La guérison est spontanée, sauf chez le vieillard où la maladie entraîne des récidives. Des séquelles à type de douleurs que l'on appelle algies post zostériennes, sont particulièrement vives chez les personnes âgées.

Complications

La complication la plus éprouvante du zona, chez un individu dont le système immunitaire fonctionne normalement, et chez l'individu immunodéprimé, c'est-à-dire ayant un système immunitaire insuffisant, est l'apparition de douleurs zostériennes, qui représentent également une complication harassante. Chez les individus jeunes la douleur postzostérienne est rare. À l'opposé, chez les individus de plus de 50 ans, on constate la survenue de douleurs généralement intenses au niveau de l'éruption qui a lieu dans le dermatome concerné. Ce dernier est une bande de territoire de peau innervée par les fibres sensitives qui proviennent d'une racine postérieure (nerf issu de la moelle épinière et sortant entre deux vertèbres), appelée également nerf spinal. La douleur se poursuit quelquefois des mois après la disparition des lésions cutanées.

Une des complications concernant le système nerveux central, est l'apparition d'une irritation des méninges, et la présence dans le liquide céphalorachidien (LCR), de ce qu'on appelle une pléïocytose (grande abondance de cellules dans l'échantillon observé). À cela s'ajoute une élévation modérée du taux de protéines à l'intérieur du liquide céphalorachidien également. La méningo-encéphalite symptomatique, se traduit par l'apparition de céphalées (maux de tête), associés à une hyperthermie (fièvre), une photophobie (peur et douleur liées à la lumière), des vomissements, et une atteinte des méninges.

L'angéite granulomateuse concerne de rares patients, et se traduit par l'apparition d'une hémiplégie (moitié du corps paralysé) contro-latérale (de l'autre côté) et que l'on met en évidence grâce à l'artériographie du cerveau. Plus rarement est susceptible de survenir une myélite transverse avec ou sans paralysie. Les patients qui présentent, en plus du zona, une maladie de Hodgkin, ou un lymphome non hodgkinien, sont plus exposés à faire un zona progressif. En ce qui concerne les individus immunodéprimés, le taux de mortalité n'est pas accru. Il existe un risque de survenue d'atteinte pulmonaire, des méninges, une encéphalite, ainsi qu'une atteinte hépatique.

Diagnostic différentiel

Le zona est susceptible d'être confondu avec d'autres maladies dermatologiques (dermatose) s'associant à des vésicules. Néanmoins ceci est fort peu probable étant donné ses caractéristiques typiques. L'éruption vésiculeuse, ainsi que les antécédents d'exposition récente permettent de poser un diagnostic rapide et sûr. Néanmoins quelques affections virales peuvent simuler la varicelle. Il peut s'agir entre autres :

  • Une infection disséminée à virus herpès simplex, chez les patients qui présentent un eczéma atopique, c'est-à-dire l'eczéma herpéticum que l'on appelle également syndrome de Kaposi-Juliusbergou éruption varicelliforme de Kaposi.
  • Certaines infections à virus coxsackie, à échovirus, ou à virus morbilleux, quand il s'agit d'une rougeole atypique, peuvent également être confondus avec un zona.
  • La rickettsiose vésiculeuse est quelquefois confondue avec la varicelle. Néanmoins on constate une tâche au niveau de la morsure de l'acarien, et les patients se plaignent de maux de tête plus intenses.