Variole

Définition

Définition

La variole correspond à une maladie infectieuse, due au virus de la variole, qui fait partie comme celui de la vaccine, des Poxvirus appartenant à la famille des Poxviridiae, et au genre orthopoxvirus.

Généralités

Dans cette famille, il existe également le monkeypox,  le virus entraînant l'ectromélie de la souris, et le cowpox. Il s'agit de virus contenant de l'ADN, et ayant la particularité d'être d'une grande taille, visible au microscope électronique, après avoir subi une coloration utilisant l'acide phosphotungstique

D'autre part, il n'existerait pas de transmission silencieuse, par les porteurs sains (individus ne présentant pas la maladie, mais ayant le virus dans l'organisme). Enfin, et ceci est une bonne nouvelle, la possibilité de vacciner serait rapide, car les stocks de vaccins existent, et d'autre part, le vaccin lui-même n'est pas très difficile à fabriquer.

Il existe en France, actuellement, 5 millions de doses de vaccin. Les laboratoires Aventis Pasteur, disposeraient d'autre part de semences de préparation intermédiaire de vaccin. En effet, il faut savoir que le vaccin se réalise à partir du virus de la vaccine. La vaccine est la maladie infectieuse des bovins et des chevaux, secondaire à un virus. Cette maladie se manifeste par une éruption contagieuse, qui est transmissible à l'homme qui sera immunisé alors contre la variole. Néanmoins, il existe un doute quant à l'efficacité des stocks qui n'ont pas été renouvelés, depuis environ vingt ans. Une personne qui a été en contact avec un malade, doit être vaccinée dans les trois jours suivant l'exposition au virus de la variole. Par la suite, il est nécessaire de donner à ces patients, des immunoglobulines (anticorps) contre la vaccine.

Historique

D'après Radu Crainic, directeur du laboratoire épidémiologique moléculaire des entérovirus à l'Institut Pasteur, la survenue d'une pandémie (épidémie d'une région, d'un pays, d'un continent) est peu probable. En effet, d'après ce chercheur, la dispersion du virus est limitée par certains facteurs, et avant tout ceux liés au fait que le virus est à l'origine des signes cliniques visibles. Plus  aucun cas de variole n'a été décrit depuis 1979, date à laquelle cette maladie infectieuse a été éradiquée.

En théorie, le virus de la variole n'existe plus aujourd'hui que dans des laboratoires de haute sécurité, dont l'un est situé aux États-Unis, au CDC d'Atlanta, et l'autre en Russie à Novossibirsk. Personne ne sait s'il existe actuellement d'autres souches dans d'autres pays. Mais il semble nécessaire de prévoir le retour de la variole, et donc de disposer de plan d'urgence, afin de répondre à une éventuelle épidémie.

Classification

On distingue différentes formes de variole :

  • La variole majeure due à des virus plus virulents à l'origine d'une mortalité de 10 à 50 % selon les épidémies. Dans cette forme, les décès surviennent très rapidement, au cours de la première et de la deuxième semaine de maladie. Mais les patients survivants, acquièrent définitivement des défenses.
  • La variole mineure appelée également paravariole, dont la mortalité ne dépasse pas 1 % des cas.
  • La variole à forme hémorragique qui se rencontre à tous les âges, touchant autant le sexe masculin, que dans le sexe féminin. Cette forme présente une évolution fatale, au cinquième et sixième jour après le début de l'éruption, et s'accompagne d'une période d'incubation plus courte. Elle pose un problème de mise en évidence du diagnostic de variole, quand il n'existe pas de lésions cutanées typiques.
  • La variole à forme maligne comme la forme précédente, se caractérise par des lésions qui ne parviennent pas au stade de pustules. Cette forme se rencontre chez les sujets immunodéprimés, et a été observée fortuitement chez un soldat infecté par le virus de l'immunodéficience humaine, qui avait reçu un rappel de vaccin antivariolique en 1987.

Dans tous les cas une infection par le virus de la variole procure une immunité définitive.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la variole sont :

Après la contamination, s'installe la phase pré-éruptive, qui est marquée par un syndrome infectieux s'accompagnant de :

  • Une hyperthermie (fièvre).
  • Des céphalées.
  • Des courbatures et des douleurs lombaires.
  • Des vomissements.
  • Des pétéchies (sorte de petites hémorragies, apparaissant au niveau de la peau, secondaires à la sortie hors des vaisseaux sanguins d'une petite quantité de sang), chez quelques patients seulement, et présentant une peau claire.

Puis l'éruption apparaît, durant le plus souvent de 2 à 4 jours, et faisant suite aux signes généraux précédemment cités

  • L'éruption de la variole touche les muqueuses (énanthème), et concerne plus particulièrement la cavité buccale, la muqueuse de l'arbre respiratoire, et quelquefois la cornée (partie transparente de la conjonctive de l'œil, située devant l'iris) susceptible d'être à l'origine d'une cécité.
  • Quant l'éruption concerne la peau, il s'agit d'un exanthème et reste plus importante sur la face et les avant-bras, que sur le reste du corps. Il s'agit de macules gagnant les avant-bras également, et s'étendant rapidement au tronc et aux membres inférieurs en une seule poussée. Ces macules qui sont des lésions de la peau, consistent en une tache le plus souvent rouge (mais pas dans tous les cas), dont la dimension peut varier. Celles-ci ne présentent pas de relief notable à la surface de la peau et, dans certains cas, disparaissent lorsqu'on appuie dessus, à l'aide du doigt par exemple, et se transforment en papules dures (petites saillies cutanées roses, ou rouges) en vésicules (sorte de gouttelettes), puis en pustules (croûtes contenant du pus). Ces dernières présentent la caractéristique d'être toujours enchâssées profondément dans le derme. La paume des mains, la plante des pieds, ne sont pas épargnées, le thorax, les cuisses, et l'abdomen, le sont.

Physiopathologie

Le virus possède également une autre caractéristique, il se transmet d'homme à homme, par inhalation de gouttelettes (provenant des sécrétions du nez, et du pharynx) aéroportées, ou d'aérosols, mais aussi par contact avec des lésions cutanées (beaucoup plus rarement), y compris les croûtes (où les virus sont présents sous une forme enveloppée limitant leur pénétration dans l'organisme). Le réservoir de ces micro-organismes, est strictement humain. 

Après inhalation, le virus va se multiplier dans la muqueuse de l'arbre respiratoire (couche de cellules recouvrant l'intérieur des poumons et de la trachée-artère). 
Ensuite, les virus envahissent les ganglions et le sang (virémie) transitoirement, ce qui permet de diffuser l'infection à l'organisme dans son entier. A cet instant apparaît une seconde virémie, d'une durée d'une douzaine de jours, durant la phase d'incubation.

Examen médical

Labo

Le diagnostic biologique, se fait à partir d'un prélèvement de lésions cutanées, présentant l'avantage d'être très riche en virus (un million à un milliard de virus par ml).

Les personnes ayant procédé aux prélèvements doivent être vaccinées. Grâce à une coloration négative en microscopie électronique, la mise en évidence du virus est possible. Celui de la variole, ne doit pas être confondu avec un virus monkeypox provenant d'Afrique, ou un autre orthopoxvirus.

L'utilisation de la PCR (Polymerase Chain Réaction, appelée également réaction en chaîne par polymérase, polymerase Chain Reaction, amplification génique), est une technique permettant d'augmenter en laboratoire le nombre des copies d'une séquence d'ADN par duplication. Autrement dit cette technique, permet en faisant intervenir une enzyme particulière l'ADN polymérase, d'augmenter la quantité d'ADN, et plus précisément le gène ou le fragment de gène, qui provient du prélèvement que l'on désire étudier en laboratoire.

Traitement

Traitement

Aucun traitement n'est pour l'instant efficace contre une infection par le virus de la variole. Ce sont uniquement les vaccinations préventives, et l'isolement des malades qui prévalent.

Théoriquement une vaccination dite jennérienne, est utilisée pour immuniser les individus contre la variole. Edward Jenner, était un médecin anglais, qui fit le rapprochement entre la vaccine et la variole. Il pratiqua la première vaccination qui utilise un virus animal modifié, et qui protège contre la maladie en conférant au patient, une immunité croisée pendant une quinzaine d'années. Les lots de vaccins, ont été retirés définitivement à partir du 29 octobre 1979, date du premier jour sans variole déclaré par l'OMS. Depuis, uniquement les chercheurs qui travaillent sur le virus de la variole, et sur d'autres virus (poxvirus), peuvent bénéficier du vaccin.

En ce qui concerne les personnes vaccinées avant 1980, on ne sait pas pour l'instant, quelle réponse immunitaire elles sont susceptibles de présenter, une fois confrontées à une éventuelle réinfestation par le virus de la variole.

Évolution

Évolution

Les pustules précédemment décrites, vont évoluer vers des croûtes, pendant environ deux semaines, laissant après leur chute, des cicatrices indélébiles. Ces croûtes sont d'ailleurs très contagieuses.

Diagnostic différentiel

Habituellement le diagnostic ne pose aucun problème grâce aux caractéristiques de l'éruption, et de l'épidémiologie (branche de la médecine étudiant les différents facteurs susceptibles d'intervenir dans l'apparition et l'évolution d'une ou plusieurs maladies). Il est nécessaire de ne pas confondre la variole avec la varicelle grave, essentiellement quand il s'agit d'un cas isolé, et avec une infection par un virus monkeypox.

En ce qui concerne la varicelle, c'est la coexistence de vésicules (sortes de gouttelettes) d'âges différents, et beaucoup plus superficielles, que pour la variole qui permet de faire le diagnostic de varicelle. En ce qui concerne le monkeypox c'est essentiellement un séjour en Afrique, qui peut orienter le diagnostic, associé à une augmentation du volume des ganglions (adénopathie), pouvant permettre de faire la différence entre les deux infections.

Prévention

Il s'agit essentiellement de l'isolement au-delà de la vaccination.

Etant donné la grande contagiosité des patients, l'hospitalisation doit se faire après avoir mûrement réfléchi à l'intérêt d'un tel geste.

Il est possible d'envisager un regroupement des patients atteints par le virus de la variole dans des structures destinées à cela.

Termes et Articles associés

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