Tassement vertébral

Définition

Définition

Le tassement vertébral entraîne une fracture du corps de la vertèbre qui se traduit par une diminution de sa hauteur. 

Généralités

Cette modification du corps vertébral touche soit une partie de la vertèbre, soit la vertèbre dans sa totalité.

Les vertèbres les plus souvent touchées sont les vertèbres lombaires et dorsales (de la cinquième à la douzième vertèbre dorsale), très rarement les vertèbres cervicales.

Quand c'est l'avant de la vertèbre qui est atteint, on parle de tassement cunéiforme (en coin).

Quand l'atteinte vertébrale est globale, on parle de vertèbre en galette.

Symptômes

Symptômes

  • Antécédents d'efforts de soulèvement, de chutes, d'un accés d'éternuement ou de toux (mais parfois aucun antécédent n'est retrouvé).
  • Douleur de la colonne vertébrale parfois localisée (atteinte de la 10ème, de la 11ème voire de la 12ème vertèbre dorsale) avec douleurs irradiant dans les côtes. Cette douleur est plus ou moins invalidante les premières semaines,  puis va en s'aggravant, gênant la marche, la position assise et la position allongée.
  • Le tassement vertébral est quelquefois découvert à la suite d'une radiographie demandée pour une autre pathologie.
  • L'examinateur, en accentuant la pression, provoque la douleur.
  • On constate quelque fois une diminution de la taille (10 cm) quand le tassement atteint plusieurs vertèbre, ou une cyphose dorsale.

Physiopathologie

Le tassement vertébral est dû à une incapacité du tissu osseux (plus particulièrement l'os spongieux) à assurer les contraintes mécaniques.

Il peut également être le résultat d'une métastase (cancer secondaire ayant migré à partir d'un foyer primaire) ou d'un myélome.

Examen médical

Labo

Les examens sanguins et plus particulièrement l'électrophorèse des protéines,  et le dosage du calcium dans le sang, doivent être effectués pour poser un diagnostic étiologique (trouver la cause du tassement).

Cet examen de laboratoire permet de mettre en évidence et de séparer les différents constituants d'un liquide,  afin de permettre leur étude isolément. Ce phénomène est obtenu grâce à l'utilisation d'un champ électrique, appliqué à ce liquide contenant les éléments qui vont se déplacer vers des électrodes que l'on met dans ce liquide. Après avoir fait agir le champ électrique entre les deux électrodes plongées dans un récipient contenant le sérum, les substances se déplacent (migrent) à travers le support avec des vitesses différentes suivant la taille des constituants du sérum. L'électrophorèse autorise le dosage des protéines du sang, de l'albumine et des globulines (alpha, bêta, gamma) et permet l'étude des concentrations de chaque catégorie de protéines du sang, des larmes, des urines, du liquide céphalo-rachidien, participant ainsi à l'établissement du diagnostic, dans certains cas d'inflammation, de cancer ou d'infection. 

Certaines équipes ont recours à la biopsie (prélèvement) de tissu osseux au niveau de la vertèbre (mais plus rarement).  

Pour les spécialistes : classiquement, quand il existe un syndrome inflammatoire (vitesse sédimentation élevée, C. réactive protéine élevée), il est normal d'envisager un tassement d'origine maligne (cancer) avec radiologiquement une atteinte de la partie postérieure de la vertèbre. Dans ce cas, d'autres examens biologiques (électrophorèse des protéines, recherche d'une protéine de Bence-Jones, dosage pondéral sanguin des immunoglobulines, calcémie, formule numération sanguine) sont nécessaires. Quand il n'existe pas de syndrome inflammatoire, on constate une déminéralisation diffuse avec respect du mur postérieur. Généralement, il s'agit d'un tassement des corps vertébraux de la huitième et ou de la neuvième dorsale. Dans ce cas, classiquement, on a affaire à une ostéoporose pour laquelle la biologie demandée concerne essentiellement le bilan phosphocalcique qui est normal.

Quand il existe un syndrome inflammatoire, il faut également savoir rechercher une lyse osseuse d'un corps vertébral (destruction du corps de la vertèbre) associée avec une biopsie susceptible de montrer un myélome.

Le myélome correspond à la multiplication anormale, dont on ne connaît pas l'origine, des plasmocytes (variété de globules blancs) dans la moelle osseuse. Dans ce cas, le spécialiste recherche les critères de Salman et Durie permettant de classer le myélome.

Examen complémentaire

La radiographie permet de poser le diagnostic avec certitude en mettant en évidence le ou les tassements. Elle oriente le diagnostic vers une ostéoporose (raréfaction du tissu osseux) ou une ostéomalacie. Il s'agit d'une infection caractérisée par un ramollissement général du squelette, et due soit à une carence en calcium et en phosphore, soit à une carence en vitamine D2

Il faut également rechercher une localisation osseuse secondaire à un myélome (multiplication anormale, dont on ne connaît pas l'origine, des plasmocytes – variété de globules blancs – dans la moelle osseuse).

Il est possible, mais rarement, de rencontrer une infection du tissu osseux à type de spondylodiscite infectieuse.

Enfin, il faut savoir ne pas oublier un mal de Pott. Le mal de Pott correspond à une tuberculose des disques intervertébraux,  qui aboutit classiquement (quand il n'est pas traité) à une destruction de cet élément.

L'ostéodensitométrie permet de quantifier le risque fracturaire (recommandations et indications). 

Les autres examens complémentaires font appel au scanner qui recherche des images de condensation dont les contours flous sont susceptibles de correspondre à une métastase d'un cancer bronchique.

Dans ce cas, la scintigraphie de l'ensemble du corps recherche d'autres localisations de métastases cancéreuses sur le squelette.

Les cancers primitifs sont le plus souvent un cancer du sein, des reins, de la thyroïde, la prostate ou des poumons.

Cause

Cause

Le tassement vertébral s'observe soit au cours d'un traumatisme important, soit lors d'un traumatisme mineur.  

Il survient le plus souvent au cours d'une déminéralisation osseuse (ostéoporose) ou à la suite d'une affection fragilisante locale telle qu'une tumeur, une infection ou un myélome.

Traitement

Traitement

  • Utilisation des antalgiques (antidouleurs). Certaines équipes médicales utilisent des morphiniques (médicaments contenant de la morphine).
  • Le traitement de l'ostéoporose fait appel à des médicaments contenant de la calcitonine qui possède en plus un effet antalgique (antidouleurs) et ceci pendant quinze jours environ. Ces produits sont administrés par voie injectable (piqûre) le soir, suivi d'un repos allongé et d'un antiémétique (médicament qui lutte contre les nausées et les vomissements).
  • Il existe une polémique sur l'intérêt d'un repos ou pas. Pour certaines équipes, il doit être le plus bref possible suivi d'une reprise de la marche quotidienne. D'autres équipes y ajoutent le parafango (application de boue d'origine volcanique) et la balnéothérapie ainsi qu'un corset vertébral rigide qui le plus souvent est mal supporté, et qui est remplacé par des corsets en coutil baleiné qui favorisent le lever précoce. 
  • Traitement chirurgical : des chirurgiens orthopédistes proposent la vertébroplastie qui consiste à injecter du ciment de nature acrylique. Néanmoins, cette indication est discutée par certains. La vertébroplastie est une technique chirurgicale, utilisée en orthopédie pour supprimer les douleurs inhérentes aux tassements vertébraux. Mais ceci ne résout pas la déformation de la vertèbre elle-même ni la survenue de fractures des vertèbres adjacentes.
    Plus précisément, c'est la kyphoplastie qui est de plus en plus utilisée actuellement (18e congrès français de rhumatologie, Christian Roux) qui consiste à injecter un ballonnet que l'on gonfle à l'intérieur de la vertèbre. Ensuite, le ballonnet est retiré de la cavité qui est ainsi créée dans la vertèbre pathologique et on injecte un ciment réparateur à l'intérieur de celle-ci.

Évolution

Évolution

Chez quelques patients, on constate parfois des signes neurologiques traduisant une atteinte de la moelle épinière entraînant des paresthésies (fourmillements), des douleurs de type sciatalgique (ressemblant à la sciatique), qui s'amendent progressivement en 1 à 2 mois, mais il persiste une déformation de la vertèbre. 

Plusieurs vertèbres sont susceptibles d'être atteintes au cours des quatre premières années avec un risque de tassement vertébral sur les autres segments du rachis (85 % des cas).

Complications

En ce qui concerne le risque d'accident vasculaire en relation avec les fractures vertébrales voici ce que des données récentes nous apprennent que plus les fractures vertébrales sont importantes et nombreuses, plus les accidents vasculaires et cardiaques sont élevés.

On ne connaît pas avec précision l'explication de ce phénomène même si quelques théories ont été avancées.

Prévention

Il est nécessaire de prévenir de nouveaux risques de tassement en donnant des conseils de posture et de maintien au patient.

D'autre part, la rééducation permet une remusculation des muscles paravertébraux, et les thérapeutes profitent de l'occasion pour donner des conseils de maintien.

Bien entendu, la prévention porte également sur le risque de rechute (kinésithérapies et activités sportives).

Références

Termes et Articles associés