Scintigraphie

Définition

Définition

La scintigraphie, est une technique d'imagerie, utilisant des substances radioactives que l'on injecte à l'intérieur d'un organisme en quantité infime, et qui ont la propriété de se fixer sur les organes ou les tissus du patient.

Généralités

A l'aide d'une caméra spéciale appelée caméra à scintillation (gamma-caméra), on enregistre le rayonnement qui est émis par l'organe ou le tissu. Un appareil détecte les particules d'après les scintillations qu'elles produisent sur un écran. On obtient de cette manière, une succession dans le temps de plusieurs images des organes intéressés, avec les anomalies ou altérations, qui peuvent être la cause de la maladie. Il est possible de visualiser une évolution, une transformation, voire un mouvement.

La tomoscintigraphie est une scintigraphie particulière, au cours de laquelle la gamma-caméra tourne autour du patient. La silhouette obtenue, c'est-à-dire l'image constituée d'une multitude de petits points, directement ou par photographie d'un écran cathodique, est appelée scintigramme ou scintillogramme. Il s'agit de la région qui a fixé l'isotope.

Classification

On distingue :

  • La scintigraphie thyroïdienne permet de visualiser le bon fonctionnement de cette glande, et de mettre en évidence une pathologie :
    • Nodules.
    • Thyroïdite : inflammation de la glande.
    • Hyperthyroïdie : augmentation de la sécrétion de l'hormone thyroïdienne dans le sang.
  • La scintigraphie rénale facilite l'observation du fonctionnement normal des reins, et celui de l'élimination de l'urine, par les voies urinaires.
  • La scintigraphie pulmonaire de perfusions,  s'effectue à l'aide du technetium 99 m. Elle permet de mettre en évidence des emboles (caillots de sang venant perturber la circulation sanguine dans les poumons), mais également de se faire une idée de la ventilation par l'utilisation d'un gaz, ou d'un aérosol, contenant des éléments radioactifs. Ceci peut révéler des troubles des échanges gazeux, au niveau des alvéoles pulmonaires.
  • La scintigraphie cardiaque objective une anomalie des parois du muscle cardiaque (apparaissant après une angine de poitrine, ou un infarctus du myocarde) : fonctionnement de la pompe cardiaque, par mise en évidence de la quantité de sang expulsé à chaque contraction du cœur (systole), grâce à la scintigraphie cavitaire.
  • La scintigraphie cérébrale permet de voir un défaut de circulation au niveau du cerveau. Le liquide céphalo-rachidien peut également être étudié, grâce à cette technique.
  • La scintigraphie biliaire se fait après injection de produit radioactif, qui est éliminé par le foie et la bile. Cet examen est utilisé pour aider à la mise en place de différents diagnostics, dont celui de la cholécystite aiguë, d'un dysfonctionnement (mauvais fonctionnement) du sphincter d'Oddi, et d'autres affections des voies biliaires.
  • La scintigraphie hépatique est un examen du foie, obtenu après avoir injecté un produit radioactif, qui se fixe sur les cellules hépatiques, et plus précisément les cellules de Kupffer et les hépatocytes. La scintigraphie hépatique est utilisée pour faire le diagnostic des tumeurs du foie entre autres.
  • La scintigraphie osseuse est une méthode permettant d'étudier le squelette après injection d'une substance radioactive (pyrophosphate de technetium). Celle-ci se fixe sur les zones d'os qui sont modifiées par excès d'élaboration de la trame osseuse, ou par une vascularisation accentuée (hypervascularisation). La scintigraphie osseuse s'effectue sur un individu allongé, et utilise une gamma-caméra qui procède à des balayages successifs sur la zone que l'on désire étudier (le plus souvent l'ensemble du squelette de l'organisme). Certaines anomalies osseuses, apparaissent à la scintigraphie osseuse, grâce à leur hyperactivité (activité accrue) isotopique, correspondant à une hyperfixation. Chez certains patients au contraire, il s'agit d'une hypoactivité isotopique que les spécialistes appellent trou de fixation, et qui est le résultat d'un déficit d'irrigation sanguine, quelquefois même une absence de vascularisation locale de l'os.
  • La scintigraphie salivaire est un examen utilisé pour orienter le diagnostic de syndrome de sécheresse buccale, et d'autres affections des glandes salivaires, plus précisément fonctionnelles (anomalie de fonctionnement).

Symptômes

Physiopathologie

De nombreux organes sont susceptibles de faire l'objet d'une scintigraphie, comme :

La scintigraphie osseuse, permet d'explorer l'ensemble du squelette. Les maladies touchant l'os, sont d'origine infectieuse, inflammatoiretraumatique ou tumorale.
Elle permet de mettre en évidence, une de ces quatre causes relativement rapidement, parfois même avant que ne surviennent les premiers symptômes.

Un isotope est un élément chimique, dont les noyaux ont le même nombre de protons mais le nombre de neutrons est différent. Deux isotopes ont le même numéro atomique, mais le nombre de masse est différent.

La quasi-majorité des corps simples, qui se rencontrent dans la nature, sont sous la forme d’un mélange de divers isotopes, mais les uns sont plus abondants que les autres. Deux isotopes possèdent les mêmes propriétés chimiques, mais leurs propriétés physiques, sont différentes. Pour séparer des isotopes permettant ainsi d’enrichir un élément, tel que l'uranium entre autres , il nécessaire de procéder par diffusion gazeuse, par diffusion thermique, par chromatographie ou par ultracentrifugation. Une des propriétés des isotopes, est son traçage radioactif (ils ont la capacité d'être des traceurs radioactifs).

Examen médical

Technique

La scintigraphie est un procédé ayant pour but de mettre en évidence la forme, et l'activité, d'un organe en administrant un produit qui renferme un élément qui émet de la radioactivité : un isotope. Cette dernière émise par l'isotope, est captée par des récepteurs spéciaux, qui sont des compteurs appelés gamma-caméras. La dose qui est administrée à un individu nécessitant une scintigraphie, est sans danger pour l'organisme (sauf en cas de grossesse). En effet, il existe un risque de passage du produit radioactif à l'intérieur de la circulation foetale, avec une incertitude quant aux effets délétères sur le foetus.

Le radioélément administré dépend de l'organe et de la maladie étudiée. Ce peut être :

  • Le thallium 201 pour le muscle cardiaque.
  • Le gallium 67 quand il existe une réaction inflammatoire.
  • Le technétium 99 m ou l'iode 123 pour la thyroïde.

Tous ces radioéléments permettent de mettre en évidence la zone pathologique : celle-ci va fixer beaucoup plus l'isotope que la zone saine. On parle alors de zone chaude (à l'inverse de zone froide ou nulle).

Le déroulement de la scintigraphie, s'effectue de la façon suivante. :

Le malade n'a pas besoin d'être à jeun. Pour pratiquer une scintigraphie, examen totalement indolore et relativement bref (quelques minutes à une demi-heure), il est nécessaire de procéder à une injection intraveineuse d'une très faible dose de produit radioactif, qui va se distribuer au niveau d'un organe, ce qui permet l'étude du fonctionnement de ce dernier. Le produit porte le nom de radiotraceur ou radiopharmaceutique. Son choix est dépendant du problème médical rencontré, et est fourni dans le service de médecine nucléaire, où doit se rendre le patient pour réaliser les explorations scintigraphiques demandées par le médecin traitant, ou par le spécialiste, concerné par l'affection du patient. Le produit peut également être introduit dans l'organisme par l'intermédiaire d'une sonde dans un orifice naturel (urètre), ou par inhalation (on respire le produit).

  • La scintigraphie osseuse est l'une des scintigraphies les plus souvent demandées .
  • La scintigraphie cardiaque, plus précisément la scintigraphie myocardique à l'effort.
  • La scintigraphie cérébrale.
  • La scintigraphie de la thyroïde.
  • La scintigraphie pulmonaire sont les autres scintigraphies demandées également.

Il est utilisé une caméra spécifique, que l'on appelle la gamma-caméra équipée d'une ou de deux têtes. Son couplage, à un système de traitement de l'information par micro-ordinateur permet d'obtenir des images, qu'il sera possible de commenter ensuite.
La différence essentielle entre radiographie et scintigraphie est la suivante :

  • Dans la radiographie, la source de rayons X est externe.
  • La scintigraphie quant à elle, se caractérise par le fait que la source du rayonnement gamma, provient de l'organisme lui-même.

L'examen se déroule de la façon suivante : 

Après avoir administré le radiotraceur, on demande au patient de s'allonger puis l'on fait déplacer autour du lit, la gamma-caméra à rotation ou translation. Le délai entre l'administration du produit, et l'examen proprement dit, est variable selon l'organe que l'on désire explorer par scintigraphie.

  • Ainsi, pour la thyroïde ce délai varie d'une demi-heure, à une heure.
  • Pour une scintigraphie myocardique le délai est à peu près identique.
  • Pour une scintigraphie osseuse le délai est plus long, puisqu'il varie de deux à trois heures environ.
  • Enfin si l'on recherche une infection en particulier, le délai sera de plusieurs jours.

Selon l'organe, la durée de l'examen est plus ou moins longue. Parfois, il est nécessaire de passer l'examen en deux temps, c'est le cas par exemple du squelette, ou du myocarde (muscle cardiaque). Justement, pour la scintigraphie myocardique, l'examen peut être réalisé à l'effort, sous surveillance par un cardiologue qui est responsable de l'examen.

Dans un deuxième temps, les images obtenues, sont numérisées et transmises à un ordinateur. Le temps est variable selon l'organe étudié. Ainsi pour une scintigraphie pulmonaire, il est relativement bref, alors que pour une scintigraphie osseuse, ou une scintigraphie du myocarde, ce temps est plus long. Pour éviter de faire une scintigraphie durant une grossesse, l'examen est généralement réalisé dans les 10 jours qui suivent le début des dernières règles.

Selon les cas, le radiologue enregistre les « clichés » soit très rapidement, dès que le produit est introduit dans l'organisme, soit beaucoup plus tardivement (après plusieurs jours).

Les contre-indications sont :

  • La grossesse.
  • L'allaitement (suivant l'isotope utilisé).

Une autre technique consiste à injecter de l'albumine d'origine humaine, marquée avec un produit permettant d'obtenir un meilleur résultat à la scintigraphie. Malgré tous les efforts effectués pour éliminer une éventuelle maladie infectieuse (peut-être avec un prion, ou un germe encore inconnu), notamment le chauffage destiné à détruire un maximum de « germes » pouvant entraîner une hépatite ou le sida, cette albumine présente un risque pour le patient. Pour cette raison, les patients amenés à passer une scintigraphie pulmonaire, sont prévenus de ce risque.

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