Préménopause

Définition

Définition

La préménopause correspond à la période pendant laquelle survient un ralentissement progressif de l'activité des organes reproducteurs.

Généralités

Une définition plus récente (OMS) englobe les dernières règles (menstruations) dans la préménopause.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la préménopause sont :

  • Sensations douloureuses dans le bassin, et dans les seins.
  • Bouffées de chaleur (plus rarement) juste avant la ménopause.
  • Maux de tête.
  • Excès de sécrétion de sueur plus ou moins importante.
  • Instabilité psychique en relation avec les perturbations hormonales, et une modification de la vie familiale et socioprofessionnelle à cette époque de la vie, telles qu'un départ des enfants, des difficultés dans le couple, des maladies personnelles, ou de la famille proche, des menaces de licenciement, des perturbations des relations sexuelles, un risque de prise de poids, une prise de poids effectif pouvant se traduire par :
    • Une tendance à la dépression.
    • Des troubles du sommeil.
    • Une activité accrue.
    • Une irritabilité plus importante qu'à l'habitude.

Physiologie

La préménopause se caractérise par l'apparition de troubles qui précèdent de quelques mois, voire de quelques années, l'arrêt définitif des règles. Les modifications hormonales survenant au cours de cette période, contre-indiquent des dosages d'hormones dans le sang.

Physiopathologie

La préménopause se caractérise par une diminution de la fertilité, due à une baisse du nombre d'ovules destinés à être fécondés. D'autre part, elle s'associe à une diminution de la fabrication des hormones progestatives (progestérone), et donc à une prédominance des hormones oestrogèniques (œstrogènes).

Les dosages hormonaux, qui ne sont pas nécessaires, ont montré les fluctuations endocriniennes suivantes :

  • Au début de la préménopause, on constate une sécrétion insuffisante d'hormones progestatives (que l'on appelle insuffisance lutéale), responsable de modifications du cycle se caractérisant essentiellement par une irrégularité des règles, et l'apparition des premiers symptômes de la ménopause. Globalement, les femmes ayant une insuffisance de sécrétion de progestérone, sont en moyenne âgées de 42 ans. Les troubles des règles sont fréquents, et se caractérisent par la survenue de ménorragies, c'est-à-dire d'écoulement menstruel anormalement abondant, ou prolongé. La cause de ce phénomène est liée soit aux modifications hormonales, soit assez fréquemment à la présence d'adénomyose (forme d'endométriose), plus rarement à d'autres affections de l'utérus.
  • Les autres modifications hormonales, apparaissant au cours de la préménopause, sont tout d'abord une hyperoestrogénie, c'est-à-dire une sécrétion plus élevée que la normale d'oestrogènes, suivie d'une hypoestrogénie (diminution de la sécrétion des oestrogènes). Au départ, cette sécrétion accrue d'oestrogènes entraîne l'apparition de lourdeurs, ou d'autres symptômes survenant au niveau des seins, des ballonnements, d'une prise de poids, d'une irritabilité avec nervosité, et de troubles du cycle se caractérisant par une alternance de cycles courts, suivis de cycles longs, s'associant à des ménométrorragies, c'est-à-dire des règles anormalement abondantes, associées à des saignements de l’utérus entre les règles. La diminution de la sécrétion des oestrogènes, quant à elle, est plus facile à mettre en évidence car elle aboutit à la suppression des règles, et à la survenue des bouffées de chaleur. L'explication de ces dernières est la suivante : c'est la modification de l'utilisation des neurotransmetteurs, c'est-à-dire des substances permettant le passage de l'influx nerveux entre les neurones, et plus particulièrement des neurotransmetteurs tels que :
    • La noradrénaline.
    • La dopamine.
    • L'opium naturel (les opioïdes ou morphine endogène).
    • La sérotonine qui sont la cause de ces épisodes qui n'ont rien à voir avec la fièvre mais sont une impression de chaleur intense.

Épidémiologie

Ces troubles concernent environ 70 % de femmes, et régressent généralement spontanément. Si la ménopause commence entre 48 et 52 ans, la préménopause débute en moyenne chez les femmes aux environs de 47 ans et demi.

Environ 10 % des femmes présentent des bouffées de chaleur alors que leurs règles ne sont pas modifiées.

Examen médical

Examen physique

La patiente présente dans certains cas, à l'examen clinique, une instabilité de sa tension artérielle. Le toucher vaginal, et l'interrogatoire, mettent en évidence une sécheresse du vagin.

Labo

Les dosages hormonaux sont inutiles en périménopause. En effet, les oestrogènes et plus précisément le taux des estradiols dans le sang jouent au yo-yo. La FSH, qui est l'hormone sécrétée par l'hypophyse destinée à réguler les hormones ovariennes, est très augmentée.
D'autre part, les dosages hormonaux ne possèdent pas la capacité prédictive quant à un éventuel âge précis de la ménopause : ils sont inutiles pour prédire l'âge de la ménopause. Dans certains cas néanmoins, il est nécessaire de procéder à des dosages :

  • Quand une patiente a subi une hystérectomie, c'est-à-dire l'ablation de l'utérus, les dosages hormonaux révèlent quelquefois que la patiente n'est pas en ménopause, contrairement à ce qu'elle pensait.
  • Chez une femme ayant une contraception à base d'oestrogènes, et de progestérone (pilule contraceptive) après l'âge de 50 ans.
  • Chez une femme de moins de 45 ans qui n'a plus de règles depuis une longue période, et surtout si elle présente des bouffées de chaleur dans un contexte familial identique.

Examen complémentaire

L'examen complémentaire de la préménopause est l'échographie pelvienne qui permet de mesurer l'épaisseur de la couche de cellules tapissant l'intérieur de l'utérus (endomètre). En effet, grâce à cet examen paraclinique, il est possible de mettre en évidence une pathologie de l'utérus susceptible de survenir au cours de la périménopause. Il s'agit essentiellement d'une hyperplasie endométriale atypique ou d'un cancer de l'endomètre pouvant survenir avant la ménopause.

Traitement

Traitement

Les traitements de la préménopause sont :

  • Chez une femme présentant une symptomatologie gênante (les symptômes perturbant sa vie quotidienne), un traitement est nécessaire. Il a pour but d'améliorer sa vie, et de l'aider à passer une période difficile. 
  • Ceux qui font appel à la progestérone (progestatifs) ne sont pas efficaces chez toutes les femmes en périménopause.
  • Si on constate ce que l'on appelle une imbibition oestrogénique, c'est-à-dire un excès d'hormones oestrogènes par rapport à la progestérone, on peut envisager un traitement par progestatif (en utilisant des molécules telles que les pregnanes ou norpregnanes) du 18ème au 25ème jour du cycle, ou du 20ème jour au 28ème jour du cycle.
  • Certains spécialistes en gynécologie, rajoutent un léger traitement à base d'oestrogènes naturels, chez les patientes qui présentent des petits saignements alors qu'elles prennent un traitement par progestérone, ou bien chez les patientes qui souffrent de bouffées de chaleur.
  • Si on constate la persistance de ménométrorragies malgré le traitement médical, il peut être envisagé une intervention chirurgicale, une thermocoagulation, voire une résection de l'endomètre (couche de cellules tapissant l'intérieur de l'utérus).
  • Le dispositif intra-utérin contenant du lévonorgestrel permet également d'éviter à beaucoup de patientes l'ablation de l'utérus (hystérectomie).
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, c'est-à-dire de contenant pas de corticoïdes (cortisone), donnent quelquefois de meilleurs résultats que la progestérone. Ils ne présentent pas d'action préventive sur l'augmentation du volume de l'endomètre.
  • La prise en charge psychologique de la patiente, est une des composantes fortes du traitement.
  • Il est difficile d'avancer une durée de traitement. En effet, celle-ci est variable selon les femmes. Généralement, le traitement est donné par période courte de trois à six mois, en tenant compte de la tolérance aux hormones surajoutées.

Évolution

Diagnostic différentiel

Le diagnostic de préménopause ne peut se faire qu'à l'interrogatoire, et à l'examen clinique, de la patiente.

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