Polyarthrite oedémateuse bénigne du sujet âgé

Définition

Définition

La polyarthrite oedémateuse appelée également RS3PE (Remiting Seronegative Symetrical Synovitis with Pitting Oedema), est une polyarthrite séronégative, avec oedème prenant le godet (Pitting signifie godet et Oedema : oedème).
 

Généralités

Sa pathogénie (mécanisme et origine) est inconnue. Elle ne correspond pas à une métastase, ni à une compression (action d'une tumeur sur les organes, ou les tissus de voisinage).

Elle disparaît en même temps que la néoplasie causale (le cancer constituant le foyer de départ), et réapparaît en cas de récidives.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'une polyarthrite oedémateuse sont :

  • Le début est brutal, cette maladie touche les deux côtés et symétriquement mais préférentiellement les mains.
  • Le RS3PE est une polyarthrite s'accompagnant d'une ténosynovite (inflammation du liquide synovial des gaines, essentiellement des muscles et des tendons fléchisseurs). 
  • Un syndrome du canal carpien, qui est la compression d'un nerf du bras : le nerf médian, au niveau du canal carpien constitué par les os du carpe (poignet). Ce nerf est quelquefois touché au point d'entraîner une paralysie des doigts. Le canal carpien touche essentiellement la femme pendant la grossesse, et à la ménopause, mais également les individus des deux sexes, de tous âges (moins fréquemment). Il se caractérise par : un engourdissement des doigts essentiellement la nuit, ou le matin au réveil.
  • Un oedème très important, mou, prenant le godet (le fait d'appuyer avec un doigt laisse persister un creux dans la peau durant un certain temps). Cet oedème présente la caractéristique de se localiser en forme de gant ou de chaussette.
  • Chez certains patients on a pu également décrire une atteinte des grosses articulations (cou, épaule, le genou, hanche, cheville).
  • Une légère fièvre (fébricule).
  • Une altération de l'état général.
  • Une perte de poids.

Épidémiologie

Cette pathologie a été différenciée en 1985, de la polyarthrite rhumatoïde.

Elle touche plus spécifiquement l'homme dont l'âge dépasse 70 ans.

Pour certains il s'agirait d'un syndrome paranéoplasique. Il s'agit d'une réaction anormale de l'organisme (manifestation morbide), qui survient lors de l'évolution d'un cancer, et tout particulièrement du cancer bronchique à petites cellules. 

Examen médical

Labo

Les analyses montrent :

  • Une vitesse sédimentation aux alentours de 50 à 60 mm lors de la première heure.
  • Le liquide ponctionné à l'intérieur des articulations contient moins de 3200 éléments par millimètre cube.
  • L'antigène H. L. A. B 7 est présent dans 60 % des cas.
  • La C. réactive protéine est importante.
  • Le facteur rhumatoïde rhumatoïde est absent (contrairement à la polyarthrite rhumatoïde par exemple).

Examen complémentaire

La radiographie ne met pas en évidence de lésions articulaires de type dégénératif (comme l'arthrose).

Elle retrouve quelquefois le gonflement des parties molles, mais ne montre pas non plus d'érosion. Autrement dit ce « nouveau rhumatisme » n'a pas de caractère destructeur sur les articulations.

Traitement

Traitement

Les traitements de la polyarthrite oedémateuse sont :

  • Corticoïde (cortisone) à petites doses permettant de traiter les oedèmes. La posologie conseillée est de 7 à 15 mg par jour de prednisone dont l'efficacité est généralement spectaculaire. Grâce à ce traitement, les oedèmes diminuent en quelques jours, et les douleurs des articulations en quelques semaines. Les spécialistes en rhumatologie conseillent le traitement durant 18 mois de façon dégressive.
  • Chez certains patients néanmoins la polyarthrite oedémateuse, entraîne un tableau clinique brutal, qui peut éventuellement faire confondre cette maladie avec une infection générale, retardant ainsi le diagnostic. En effet le patient présente une petite fièvre, une fatigue parfois intense, et un amaigrissement.

Évolution

Évolution

L'évolution de la polyarthrite oedémateuse est favorable en moins de 2 ans (entre 8 à 12 mois en moyenne).

  • Elle guérit totalement sans rechute
  • Elle régresse définitivement sans séquelle des articulations, hormis quelquefois la persistance d'un léger raidissement des doigts quand le patient ferme la main (flexion).

Une fois le traitement terminé, la maladie reste en rémission. Chez certains patients cette pathologie révèle un cancer primitif relativement avancé. Dans ce cas le traitement par corticoïde à dose faible est nul ou transitoire.

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre la polyarthrite oedémateuse avec :

  • La pseudo polyarthrite rhizomelique. Cette affection touche le plus souvent les gens après 50 ans, et se caractérise par un enraidissement des articulations s'accompagnant de douleurs au niveau de la ceinture scapulaire (épaules) et la ceinture pelvienne (hanches), ainsi que du rachis surtout cervical (nuque).

Le syndrome RS3PE ou polyarthrite oedémateuse bénigne du sujet âgé, représente néanmoins le début d'une maladie inflammatoire chronique, c'est-à-dire s'étalant dans le temps, et près d'un patient sur deux présente un syndrome paranéoplasique. Il est donc nécessaire de surveiller cette affection surtout quand le patient présente une inflammation des articulations, un oedème, et que la corticothérapie (cortisone) ne donne pas de résultats positifs.