Pneumocystose

Définition

Définition

La pneumocystose, ou pneumonie à pneumocystis (PCP), est une forme de pneumonie grave provoquée par un micro-organisme appelé Pneumocystis carinii. 

Elle s'observe essentiellement chez les patients présentant des troubles de l'immunité acquise, et d'immunodépression, c'est-à-dire ne se défendant pas suffisamment contre les agressions infectieuses provenant comme cela survient entre autres, au cours du sida.

Généralités

La pneumonie est une affection des poumons due à un virus, ou à une bactérie, et dont il existe plusieurs formes

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'une pneumocystose sont :

  • Cette variété de pneumonie survient chez des sujets présentant des déficits immunitaires (sida, traitement immunodépresseur : médicaments dont le but est de diminuer l’activité des anticorps), mais également chez certains prématurés (enfants nés avant le terme).
  • Elle se caractérise par une insuffisance respiratoire.
  • De la fièvre.

Après une période d'incubation qui dure environ 21 mois à deux mois, l'infection commence par une atteinte pulmonaire grave, s'accompagnant d'une difficulté respiratoire très importante à type de pneumonie grave. Le patient présente :

  • Une toux sèche.
  • Une fièvre.
  • Une cyanose, c'est-à-dire une coloration bleue tirant sur le violet de la peau, et des téguments. Cette coloration bleuâtre des téguments, est le résultat d'un bloc alvéolocapillaire, c'est-à-dire de la diminution, voire d'une abolition du passage de l'oxygénation au niveau des minuscules vaisseaux de la peau, et des téguments. La température est quelquefois absente, ou alors très peu élevée. Si, dès ce moment-là, le patient ne reçoit pas un traitement, la maladie va évoluer vers une atteinte de l'appareil respiratoire, à type d'insuffisance respiratoire aiguë.

D'autres symptômes peuvent survenir, il s'agit :

  • De l'apparition de ganglions lymphatiques anormalement volumineux.
  • D'une atteinte du foie. 
  • D'une atteinte de la moelle osseuse.
  • D'une atteinte de la rate. 
  • Quand un patient présente le sida, le début de la maladie n'est pas nette, ce qui parfois entraîne la mise en évidence du diagnostic avec retard.
  • Plus rarement certains patients, présentent également une atteinte de la rétine, et de la peau. Mais au final ce sont essentiellement les patients souffrant du sida, chez lesquels le diagnostic de pneumocystose à Pneumocystis carinii est posé.

Physiologie

La pneumocystose est une infection pulmonaire très rare, dont le responsable est un protozoaire appelé Pneumocystis Carinii.

Les parasites unicellulaires (appelés également protozoaires), possèdent une extension du cytoplasme (liquide principal de la cellule dans lequel baignent le noyau et les éléments constituant cette cellule), capable de constituer ce que l’on appelle des pseudopodes (ressemblant à des pieds) pour se déplacer.

Physiopathologie

L'agent pathogène, c'est-à-dire le germe responsable est Pneumocystis carinii. Il s'agit d'un germe qui est proche des champignons, et qui affectent un grand nombre d'animaux domestiques, et sauvages. Ce germe devient pathogène, c'est-à-dire dangereux pour l'homme, et donc susceptible d'entraîner des maladies quand justement la personne présente des problèmes de défense immunitaire.

C'est ce qui arrive au cours du sida, maladie au cours de laquelle la pneumonie s'observe dans 90 % des cas, quand il n'y a pas eu de prévention, ou bien quand le nombre de lymphocytes CD4 diminue au-dessous de 200 par microlitre. Cette pathologie, s'observe également au cours de certaines maladies du sang (hémopathies) s'accompagnant de cancer, et chez les patients traités par un médicament immunosuppresseur, des corticoïdes en grande quantité, et sur une grande période, ou par une chimiothérapie anticancéreuse. La maladie est également susceptible de concerner les prématurés, si ceux-ci souffrent de malnutrition.

Épidémiologie

Les pneumocystoses, contrairement à ce que l'on pourrait croire, sont rares en Afrique alors que le sida y est particulièrement fréquent.

Environ 80 % de la population ont été confrontés à ce germe, un jour ou l'autre.

La présence d'anticorps dirigés contre Pneumocystis carinii, témoigne qu'ils ont été exposés à ce germe.

Examen médical

Labo

Le diagnostic n'est pas toujours aisé à obtenir chez les patients souffrant du sida, et qui reçoivent d'autre part, un traitement antirétroviral (un médicament destiné à lutter contre le virus responsable du sida). En effet, le germe est un hôte fréquent des voies aériennes des malades atteints du sida, et il n'est pas obligatoirement la cause de la pneumonie du patient souffrant de sida.

La réaction de polymérisation en chaîne c'est-à-dire la PCR, permet également d'identifier l'acide désoxyribonucléique contenu dans Pneumocystis carinii.

Grâce à la microscopie électronique il est possible de mettre en évidence le germe responsable. On le trouvera dans les expectorations (crachats), ou dans le matériel que l'on a pu récupérer, grâce à l'endoscopie, c'est-à-dire à la visualisation directe de l'intérieur de l'appareil respiratoire.

Le lavage bronchoalvéolaire, surtout, permet de poser le diagnostic. Il consiste à faire pénétrer à l'intérieur, un liquide puis à le respirer, et à l'analyser. Il montre également, la présence de Pneumocystis carinii . Les spécialistes en biologie utilisent la coloration argentique, ou l'immunofluorescence, permettant de détecter des kystes grâce aux anticorps monoclonaux. Ces kystes ont une dimension allant de 5 à 9 µ de diamètre, et sont généralement regroupés en ce que les spécialistes appellent des nids d'abeilles.

Examen complémentaire

Le diagnostic est fait par la radiographie, qui montre des modifications des tissus au niveau des hiles pulmonaires (zone d’entrée des vaisseaux et des nerfs dans les poumons).

La radiographie des poumons montre la présence de pneumonies unilatérales interstitielles diffuses, avec infiltration pulmonaire réticulo-nodulaire. Chez certains patients on rencontre également, des images de verre dépoli.

Traitement

Traitement

Les traitements de la pneumocytose  sont :

  • La cotrimoxazole à raison de 100 mg par kilo et par jour.
  • Il est associé à la triméthoprime pendant durant trois semaines.
  • Le traitement se fait également par voie intraveineuse. Néanmoins certains effets secondaires sont susceptibles d'apparaître. Il s'agit avant tout d'éruption au niveau de la peau, de nausées, et de fièvre, chez les patients atteints du sida.

D'autres équipes en infectiologie utilisent :

  • La pentamidine iséthionate à raison de 34 mg par kilo et par jour, en perfusion intraveineuse, durant trois semaines.
  • La dapsone à raison de 100 mg par jour associée au sulfaméthoxazole, et au triméthoprime, durant trois semaines.
  • Il est possible également, d'utiliser à la place des médicaments précédemment cités, l'atovaquone dans la phase aiguë, quand la cotrimoxazole n'est pas supportée.
  • Enfin l'association de la clindamycine, et de la primaquine, a également été tentée.
  • Bien entendu en cas de difficultés respiratoires l'oxygénothérapie, est utile surtout en présence d'un bloc alvéolo-capillaire.

Évolution

Complications

Les complications peuvent survenir, et entraîner la mort du patient. 

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