Parotide

Définition

Définition

La parotide est la glande salivaire la plus volumineuse, située derrière la branche montante de la mandibule (maxillaire inférieur), sous l'oreille.

                                                                                  

Généralités

Cette glande est traversée par :

  • L'artère carotide.
  • La veine jugulaire externe.
  • Le nerf facial (qui se divise à ce niveau).

Anatomie

Le terme salivaire, désigne tout ce qui est en rapport avec la salive. Les glandes salivaires, en anglais salivary glands, sont les trois paires de glandes exocrines, qui sont annexées à la bouche. Il s'agit :

  • Des glandes parotides.
  • Des glandes submandibulaires.
  • Des glandes sublinguales.

En physiologie, le terme exocrine qualifie une glande dont la sécrétion est externe, ou directement en milieu extérieur (par la peau, par un canal excréteur), ou encore au niveau d’une muqueuse.

Les glandes parotides sont des glandes salivaires les plus volumineuses, situées derrière la branche montante de la mandibule (maxillaire inférieur), sous l'oreille. Elles siègent en avant, et en dessous, du conduit auditif externe (orifice de l'oreille), en avant de la branche montante de la mandibule (mâchoire inférieure).

Elles présentent des prolongements plus ou moins bien définis :

  • En avant d'un muscle appelé le masséter, en bas vers la région cervicale (le cou).
  • En dedans dans les espaces situés sur les côtés du pharynx (latéro pharyngé).

Le canal de Sténon est le canal qui permet l'évacuation des sécrétions fabriquées au niveau de la parotide. Il a été découvert par le Danois Niels Sténon (1638 -1686), et il est appelé également, conduit parotidien. Ce canal, permet l'évacuation dans la bouche (plus précisément dans le vestibule), des sécrétions fabriquées au niveau de cette glande.

La glande parotide est constituée de deux lobes : superficiel et profond. Entre ces deux lobes se divise le nerf facial. La parotide est traversée par l'artère carotide, la veine jugulaire externe, et le nerf facial (qui se divise à ce niveau).

Symptômes

Symptômes

Les symptômes sont quelquefois atypiques, étant donné l'anatomie de la parotide différente d'une personne à l'autre. Ils dépendent également de la nature de la tumeur. Ce peut-être :

  • Une coloration anormalement rouge de la peau à l'endroit des parotides (angle de la mâchoire en dessous de l'oreille).
  • Une augmentation de chaleur localement.
  • Une augmentation de volume et de consistance.

Physiopathologie

La sialolithiase (un calcul qui bouche le conduit d'exrétion de la salive) peut atteindre la glande parotide. Elle est bien souvent unilatérale (d'un seul côté)

La tumeur de la parotide (du grec para : près de ous : oreille), est la plus fréquente. Ce type de tumeur, correspond à environ 5 à 10 % des tumeurs concernant la tête et le cou. Environ la moitié de ces tumeurs sont malignes chez l'enfant, alors que chez l'adulte le taux de malignité est d'environ 25 %.

Liste (non exhaustive) des tumeurs de la parotide :

  • Les tumeurs bénignes dites épithéliales.
  • Les adénomes pléomorphes, les plus nombreux (60 %). Quand l'adénome pléomorphe (qui touche essentiellement le sexe féminin) prend naissance à l'intérieur de la glande il est susceptible de comprimer le nerf facial. On constate fréquemment la survenue de récidive après avoir procédé à l'énucléation (on retire la tumeur) de l'adénome pléomorphe, ainsi qu'une cancérisation, c'est-à-dire une transformation en cellules cancéreuses dans 5 % des cas, après un certain temps d'évolution (le plus souvent quelques années).
  • La tumeur de Wharthin (cystadénolymphome), représente environ 7 % des tumeurs de la glande parotide. Appelée également adénolymphome, cette tumeur qui concerne le sexe masculin, est situé à l'intérieur de la parotide, le plus souvent dans la région de l'angle mandibulaire. Elle ne récidive pas, mais est susceptible de dégénérer pour donner un cancer dans environ 1 % des cas.
  • L'adénome à cellules basales épithéliales (2,5 %).
  • Les autres types d'adénomes (3 %).
    • Le papillome canalaire (1 %).
    • Le papillome intracanalaire (environ 1 %).
    • L'adénome sébacé canaliculaire (plus rare).
    • Le cystadénome, sialoblastome, oncocytome (rares).
  • Les tumeurs malignes épithéliales comportent :
    • Le carcinome mucoépidermoïde (45 %).
    • L'adénocarcinome (12 %).
    • Le carcinome adénoïde kystique, également appelé cylindrome (10 %).
    • Le carcinome épidermoïde (6 %).
    • Le carcinome sur adénome pléomorphe (20 %).
    • L'adénome mucineux à cellules basales (rare).
  • Les lymphomes.
  • Les métastases intraparotidiennes (peau, ORL, rein, poumon, prostate, estomac).
  • Les lésions pseudo-tumorales. :
    • La sialadénose.
    • L'infarctus des glandes salivaires.
  • Les lésions lymphoépithéliales bénignes.
  • Les kystes des glandes salivaires.
    • L'augmentation de volume des ganglions lymphoïdes d'origine kystique du sida.
    • Les tumeurs non épithéliales malignes : sarcomes.
    • Les tumeurs non épithéliales bénignes.
    • Les tumeurs vasculaires (hémangiome, lymphangiome).
    • Les tumeurs nerveuses (neurinome, neurofibrome).
    • Les tumeurs conjonctives (fibromes, chondromes).
  • Les lipomes.

Les symptômes de la céphalée durable, étudiée par Penfield en 1932, sont des maux de tête (céphalées) apparaissant au niveau du front, qui irradient vers la parotide, et l'épaule, et qui s'accompagnent d'une pâleur de la face (visage). Le patient présente d'autre part, une obstruction du nez, et un excès de sécrétion lacrymale (larmoiement). La guérison de la céphalée durable, nécessite dans la plupart des cas, la section de la racine ophtalmique du trijumeau. Le nerf trijumeau appelé également trijumeau, est un nerf pair (des deux côtés) constituant la 5ème paire crânienne, qui se divise en trois branches, innervant l’œil, et les deux maxillaires.

Le syndrome d'Heerfordt appelé également febris uveo-parotidea subchronica d'Heerfordt, est une affection oculaire, s'accompagnant de fièvre, et se caractérisant par l'association de lésions de type inflammatoire, concernant l'uvée (iris, corps ciliaire et choroïde), et les glandes parotides. Les glandes lacrymales, sont également concernées par ce syndrome qui rappelle la maladie de Mikulicz, avec apparition de symptômes concernant le système nerveux, c'est-à-dire une paralysie faciale et plus rarement, une atteinte de la troisième, et de la sixième paire crânienne. On constate d'autre part, une légère réaction des méninges. L'évolution se fait vers la persistance des lésions des yeux. Il s'agit essentiellement de synéchies (accolements postérieurs), de descemétite (atteinte des couches profondes de la cornée c'est-à-dire de la membrane de Descemet) et d'iritis (inflammation de l'iris). Ces lésions sont associées à des troubles de la vision. Il s'agit d'une uvéo parotidite faisant partie de la maladie de Besnier-Boeck-Schaumann, c'est-à-dire la sarcoïdose. Cette maladie chronique de nature inflammatoire, atteint plusieurs organes mais plus particulièrement le poumon. Cette pathologie dont on ne connaît pas la cause avec précision, se caractérise, sur le plan histologique, c'est-à-dire quand on étudie les cellules concernées, par l'existence de granulations tuberculoïdes, c'est-à-dire des lymphocytes, et de phagocytes (variété particulière de globules blancs).

Le pneumatocèle parotidienne appelé également pneumatocèle du canal de Sténon, en anglais blower's mouth, est une dilatation des canaux excréteurs, de la parotide s'accompagnant d'une atrophie, c'est-à-dire d'une diminution du volume du parenchyme glandulaire (tissu fonctionnel). Ce type de lésions s'observe essentiellement chez les souffleurs de verre.

Le terme mangy (étudié par Fontoynont en 1911), est une maladie endémique survenant sur les hauts plateaux de Madagascar, se caractérisant par l'apparition d'une inflammation de la parotide, c'est-à-dire une parotidite chronique, le plus souvent bilatéral (survenant des deux côtés). Au cours de cette pathologie, stomatologique (concernant la bouche), le patient ne se plaint ni de douleur ni d'inflammation. Il semble que cette affection, soit un goitre de la glandes parotide comparable au goitre de la glande thyroïde.

Examen médical

Examen physique

L'examen physique, est susceptible de mettre en évidence la présence d'adénopathies (ganglions anormalement volumineux), parfois loin de la tumeur.

Examen complémentaire

  • L'échographie permet de préciser le siège de la tumeur, sa structure et son volume. C'est ainsi que théoriquement quand la tumeur apparaît homogène, avec des parois nettes, elle est généralement bénigne. Inversement quand elle apparaît hétérogène (les spécialistes disent très échogène) avec des contours imprécis, elle semble plutôt maligne.
  • L'I.R.M. et le scanner de la glande et du cou sont particulièrement utiles quand la glande présente une anatomie inhabituelle (voir ci-dessus). Dans ce cas, ces examens mettent en évidence des tumeurs du lobe profond, ou des prolongements latéro-pharyngés, susceptibles d'échapper à l'échographie classique. Quelquefois l'I.R.M. permet de différencier une tumeur maligne, d'une tumeur bénigne, et le scanner est utile quand la tumeur est volumineuse, ainsi que pour préciser la topographie de la tumeur et des ganglions associés. Etant donné le trajet de voisinage du nerf facial, cet examen est également d'un grand secours.
  • Le prélèvement d'un échantillon des glandes parotidiennes par l'intermédiaire de la cytoponction, est un moment important pour la mise en place du diagnostic. Elle se fait immédiatement après l'échographie, quand il existe un doute quant à l'origine de la tumeur. Il est nécessaire de tranquilliser les patients, en leur disant qu'il n'existe aucun risque de dissémination des cellules cancéreuses (quand c'est le cas). Il n'existe pas, non plus, de risque de paralysie faciale.

Traitement

Traitement

  • Devant un calcul dans le conduit, le traitement se veut conservateur et comprend des massages répétés de la glande ainsi que des mesures visant à augmenter la production et donc le flux de salive à travers les conduits (via un bonbon dur ou un citron par exemple). Si le soucis persiste ou que cela récidive, une infection peut s'installer. On la traite alors par antibiotiques et parfois par un traitement chirurgical. 
  • En face d'une tumeur bénigne, le traitement est chirurgical. Il consiste en l'ablation des parotides en totalité, en ayant soin de conserver quand cela est possible, le nerf numéro sept.
  • Dans la mesure du possible on associe un curetage des ganglions.
  • En présence d'une tumeur bénigne, et quand il n'existe pas de contre-indication, le traitement est également chirurgical, il consiste à enlever la totalité de la parotide, quand il s'agit d'un adénome pléomorphe.

Évolution

Évolution

Les tumeurs de la parotide peuvent évoluer :

  • En lymphome correspondant à une tumeur se développant dans les tissus appelés organes lymphoïdes, mais ayant la particularité de pouvoir également apparaître dans d'autres organes. Il existe de nombreuses sortes de lymphomes, mais la majeure partie d'entre eux, se développe dans les ganglions lymphatiques.
  • En donnant des métastases (cancer secondaire), à l'intérieur même des glandes. C'est la raison pour laquelle le diagnostic doit être posé rapidement et précisément.

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