Paralysie faciale périphérique

Définition

Définition

La paralysie faciale est une maladie fréquente qui angoisse le patient à cause de la déformation du visage. D'autre part, elle est dangereuse pour la cornée qui peut éventuellement se déshydrater (dessèchement) à cause de l'absence de fermeture de la paupière.

Généralités

La forme la plus fréquente de paralysie faciale périphérique, porte le nom de paralysie faciale idiopathique. Il s'agit de l'ancienne paralysie faciale afrigore, qui est le résultat d'une réactivation du virus de l'herpès qui est en sommeil.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la paralysie faciale périphérique sont :

  • Elle débute brutalement mais son évolution est régressive vers une paralysie faciale idiopathique. Quand l'aggravation est progressive, il est nécessaire de rechercher une tumeur.
  • L'installation de la paralysie faciale se fait généralement brutalement. Le matin, quand le patient se réveille, il constate les symptômes que nous allons décrire. Parfois la constatation des symptômes se fait également après une exposition au froid. C'est la raison pour laquelle les anciens appelaient cette maladie paralysie faciale a frigore.
  • Quand on examine le visage du patient on remarque un effacement des rides du front.
  • Les joues apparaissent flasques.
  • On constate aussi un abaissement de la commissure labiale du côté où le visage est atteint. Ceci signifie que le coin de la bouche descend plus bas que l'autre côté qui est sain.
  • La bouche est déviée du côté sain, au moment de son ouverture.
  • Le patient ne peut pas fermer les paupières du côté concerné par la paralysie faciale. Ce signe porte le nom de signe de Charles Bell.
  • L'audition du patient est diminuée, car il y a paralysie du muscle de l'étrier, qui est innervé par l'un des faisceaux du nerf facial en ce qui concerne la composante motrice, c'est-à-dire la partie des nerfs qui assurent la motricité permettant les mouvements.
  • Quand il pleure, le patient se plaint de diminution de la quantité des larmes (tarissement des glandes lacrymales).
  • Le reste de l'examen du patient met en évidence une perte du goût que l'on appelle agueusie, qui se situe sur la partie avant de la langue. Enfin, on constate également une diminution de la sensibilité dans la zone de Ramsay-Hunt, c'est-à-dire au niveau de la conque de l'oreille (cavité du pavillon de l'oreille).

Physiopathologie

Les paralysies du visage sont le résultat d'une atteinte du nerf facial, c'est-à-dire du nerf crânien numéro VII. Il est un nerf que l'on dit mixte, car il est composé de fibres motrices (transmettant les ordres pour qu'un muscle effectue un mouvement), de fibres parasympathiques (automatiques), ainsi que de fibres sensitives. Il est composé de deux branches, une supérieure et une inférieure.

La composante du nerf motrice innerve les muscles du visage. Grâce cette partie du nerf, le visage peut s'exprimer par certaines mimiques. Le nerf moteur du nerf facial innerve également le muscle de l'étrier, au niveau de l'oreille. En ce qui concerne la composante parasympathique, c'est-à-dire autonome ou automatique, il faut préciser que le nerf facial innerve :

La composante sensitive du nerf facial assure la perception du goût grâce à l'innervation des bourgeons situés sur la partie antérieure de la langue. Ce nerf innerve de manière sensitive également le conduit auditif externe, et la conque de l'oreille, plus précisément la zone de Ramsay-Hunt.

Épidémiologie

La paralysie faciale dont l'âge moyen de survenue se situe autour de la quarantaine et qui concerne autant le sexe masculin que le sexe féminin, est une affection fréquente. Ainsi, pour la paralysie faciale idiopathique, il est décrit environ une vingtaine de cas pour 100 000 habitants.

D'autre part, une personne sur 100 à peu près sera concernée au moins une fois dans sa vie. Elle est rare avant l'âge de 14 ans, et après l'âge de 60 ans.

Examen médical

Examen complémentaire

Les examens complémentaires comprennent :

  • L'imagerie craniocérébrale
  • L'IRM de manière à éventuellement mettre en évidence une tumeur ou autre processus expansif, susceptible d'entraîner une lésion du nerf facial.

En résumé les investigations, c'est-à-dire les recherches en ce qui concerne les examens complémentaires, sont uniquement nécessaires pour éliminer une autre cause que la paralysie faciale idiopathique.

Cause

Cause

Les causes de la paralysie faciale périphérique sont :

  • Dans 80 % des cas la cause principale de survenue de paralysie du nerf facial est liée à une infection par le virus herpès simplex. Il s'agit d'une réactivation de ce dernier qui entraîne l'apparition d'une réaction oedémateuse qui comprime le nerf. 
  • En dehors de cette réactivation, citons également les paralysies faciales zostériennes qui sont le résultat d'une infection par le zona classique, et d'une réactivation du virus de la varicelle-zona, que l'on appelle également syndrome de Ramsay-Hunt. Ce syndrome est très proche de la paralysie faciale idiopathique.
  • Une otite peut engendrer une paralysie faciale.
  • Plus rarement les paralysies faciales périphériques peuvent être le résultat d'autres maladies infectieuses comme :
    • La maladie de Lyme qui est liée à une piqûre de tiques.
    • La rougeole.
    • Les oreillons.
    • Le virus de l'immunodéficience humaine (SIDA).
  • Des traumatismes, essentiellement en cas de fracture de l'os rocher à l'intérieur duquel passe le nerf facial, peuvent entraîner des paralysies faciales traumatiques.
  • Certaines tumeurs nerveuses appelées neurinomes, ainsi que les tumeurs cérébrales, plus précisément du tronc cérébral de l'angle ponto-cérébelleux, et du rocher.
  • Les tumeurs de la glandes parotide, peuvent également aboutir à des paralysies faciales tumorales.
  • Les paralysies faciales, plus rarement, peuvent faire suite à des maladies générales comme la sarcoïdose, le diabète, une inflammation des vaisseaux (vascularite). Enfin, la sclérose en plaques, et le syndrome de Guillain-Barré sont quelquefois pourvoyeurs de paralysies faciales.
  • Le pronostic de la paralysie faciale périphérique est directement dépendant de la cause, et surtout du traitement, plus précisément de la mise en marche rapide de celui-ci.

Traitement

Traitement

Les traitements de la paralysie faciale périphérique sont :

  • De façon générale il faut éviter de s'exposer aux courants d'air froids.
  • Les larmes artificielles à raison d'une goutte quatre à huit fois par jour, collyre ou pommade de protection contenant de la vitamine A, à raison de deux à trois applications par jour, ou bien contenant de la vitamine B12 sous forme de collyre à raison d'une goutte trois à six fois par jour.
  • Il est essentiel de protéger les yeux en portant par exemple des lunettes de soleil, et éventuellement de procéder à l'occlusion de la paupière (fermeture) par positionnement d'un sparadrap dessus.
  • Au début de la maladie, les spécialistes en neurologie utilisent les corticoïdes, c'est-à-dire la cortisone sous forme de prednisolone comme le Solupred à raison de 1 mg par kilo et par jour sous forme de comprimés pendant huit jours, puis il est nécessaire de diminuer tout doucement les doses sur trois semaines.
  • Les médicaments pour lutter contre les virus (antiviraux) sont l'aciclovir c'est-à-dire le Zovirax, et le valaciclovir c'est-à-dire le Zelitrex.
  • Si le patient ne récupère pas au bout de trois semaines, il est nécessaire d'envisager d'intervenir chirurgicalement. Ceci a pour but de procéder à la décompression, c'est-à-dire de libérer le nerf après avoir éliminé une autre cause.
  • Certaines équipes médicales proposent des massages doux de la moitié du visage concernée par la paralysie faciale, et des mouvements actifs du visage plusieurs fois par jour. Le patient se met devant le miroir, et effectue lui-même les mouvements.
  • Quotidiennement il existe un risque d'inhalation du fait de l'abaissement de la commissure labiale du côté atteint à cause du fait que le patient a du mal à bouger sa joue du côté malade. En effet, il est aussi fréquent de constater chez certains patients l'accumulation de nourriture, c'est la raison pour laquelle il vaut mieux envisager d'absorber de la nourriture qui n'est pas trop difficile à mastiquer et plutôt pâteuse.
  • A cause de la diminution de la sécrétion de salive, il existe un risque infectieux au niveau de la bouche. Il faut donc régulièrement procéder à des soins de bouche surtout après les repas.
  • En ce qui concerne les yeux, étant donné que le patient a du mal à fermer les paupières du côté atteint, et à cause de la diminution de la sécrétion des larmes, il faut instiller régulièrement des larmes artificielles, porter des lunettes de soleil, fermer les paupières de manière active, et utiliser des collyres sur conseil médical.

Évolution

Complications

Le plus souvent l'évolution de la paralysie faciale est favorable. Celle-ci guérit au bout de six à huit semaines.
Quelquefois, néanmoins, il persiste des séquelles, avec en particulier des difficultés, et parfois même une impossibilité à fermer les paupières. Ceci survient généralement parce que la maladie n'a pas été prise en charge médicalement suffisamment tôt.

En ce qui concerne les autres causes de paralysie faciale (tumeur, diabète, sclérose en plaques, otite, fracture du rocher, infections diverses), le pronostic est directement lié à la cause.

Termes et Articles associés

Voir également