Ostéopétrose

Définition

Définition

Affection de nature héréditaire se caractérisant entre autres par une condensation osseuse dont l’intensité et l’étendue sont variables et dont la transmission se fait selon le mode récessif (il est nécessaire que les deux parents portent l’anomalie génétique pour que la descendance ait la maladie) ou dominant (il suffit que l’un des deux parents porte l’anomalie génétique pour que la descendance présente l’infection).

Historique

Pathologie osseuse découverte par l’allemand Heinrich Albers-Schönberg (1865-1921). Cette affection a également été étudiée par Karschner.

Classification

On distingue plusieurs variétés d’ostéopétrose : les formes bénignes et les formes graves qui s’accompagnent de cécité (le patient devient aveugle) et de surdité (le patient devient sourd). Ces différentes affections s’expliquent par la compression occasionnée par l’augmentation de volume des masses osseuses survenant au cours de cette maladie.

Une autre forme d’ostéopétrose est l’ostéopétrose symptomatique correspondant à une ostéose condensante diffuse proche de la maladie d’Albert-Schönberg. Cette pathologie s’observe essentiellement au cours de certaines affections concernant le tissu sanguin (anémie, leucémie myéloïde, myélose aleucémique). Elle est quelquefois due à des métastases qui ont migré à partir de cellules cancéreuses. L’ostéopétrose symptomatique peut aussi résulter d’une intoxication, par le fluor entre autres.

La forme précoce ou maligne dont la transmission se fait sous forme autosomique récessive (il est nécessaire que les deux parents portent l’anomalie génétique pour que la descendance ait la maladie) apparaît chez le nourrisson. Son évolution est péjorative quand aucun traitement n’est mis en place dès les premières années de la vie.

Il existe une forme d’ostéopétrose associée à l’acidose tubulaire rénale (affection dont la transmission se fait selon le mode autosomique récessif), se caractérisant par un défaut de l’anhydrase carbonique (variété d’enzyme nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme).

Enfin, la forme bénigne de l’ostéopétrose est une forme asymptomatique (le patient ne présente aucun symptôme). Cette variété se caractérise simplement par une anomalie découverte alors que le patient passe une radiographie pour autre chose (surveillance par la médecine du travail par exemple).

Symptômes

Symptômes

  • Tendance aux infections dues à la diminution de la fabrication des "bébés" globules blancs, et donc des globules blancs adultes (leucopénie).
  • Tendance aux hémorragies : la diminution de la fabrication des précurseurs des plaquettes, et donc des plaquettes elles-mêmes, entraîne une perturbation du processus de coagulation sanguine.
  • En ce qui concerne l’ostéopétrose d’Albert Schönberg, on constate une augmentation de la fragilité des os entraînant des fractures à répétition.
  • Troubles de la vision s’expliquant par les compressions des nerfs crâniens et plus particulièrement du nerf optique et du nerf oculomoteur. Chez certains patients, on constate même une perturbation du fonctionnement du nerf facial.
  • Apparition d’ecchymoses (bleus) pour la forme précoce ou maligne du nourrisson. À cela s’associent (pour les spécialistes) une anémie myélophtisique et une augmentation de volume de la rate et du foie (hépatosplénomégalie). On a constaté des rémissions prolongées après greffe de moelle osseuse et traitement par l’interféron gamma 1-b. Le terme myélophtisique (créé par Pappenheim) désigne la destruction de la moelle osseuse. Une anémie myélophtisique est donc une anémie liée à la destruction de la moelle osseuse.

Physiopathologie

Une des caractéristiques principales de cette affection osseuse est le comblement des cavités médullaires (partie centrale des os) où a lieu la fabrication des éléments précurseurs des composants du sang, c’est-à-dire les précurseurs hématopoïétiques ("bébés" globules blancs, globules rouges et plaquettes).
Ce comblement des cavités médullaires a pour conséquence de diminuer l’espace normalement attribué à ce tissu hématopoïétique, ce qui entraîne une forme d’anémie progressive dont l’évolution est péjorative.

On constate d’autre part une densité plus importante associée à une fragilité accrue du tissu osseux composant le squelette.

L’examen de certaines pièces osseuses montre que celles-ci sont déformées (extrémités renflées en massue), ce qui rend les os particulièrement fragiles. Cette déformation est susceptible d’entraîner une compression des tissus de voisinage et plus particulièrement des structures nerveuses.

L’ostéopétrose est due à un dérèglement de la résorption (récupération) du tissu osseux qui physiologiquement (normalement) fait intervenir les ostéoclastes (variété de cellules appartenant au tissu osseux et dont le but est la destruction de ce tissu). Il s’ensuit une accumulation d’os supplémentaire (os scléreux) qui vient encombrer l’espace médullaire et les orifices des os du crâne.

Examen médical

Examen complémentaire

La radiographie du squelette montre des anomalies : élargissement de certaines parties osseuses (métaphyses).
L’examen plus précis des radiographies montre la présence (pour les spécialistes) de stries transversales dont l’opacité est amoindrie. C’est cette image qui porte le nom d’os marbré.

Cause

Cause

La forme d’ostéopétrose appelée maladie d’Albers-Schönberg correspond à une variété tardive dont la transmission se fait selon le mode autosomique récessif. La mutation du gène est maintenant connue, il s’agit de : TCIRG1 (locus 16.p13).

Traitement

Traitement

Les corticoïdes (cortisone) donnent quelquefois de bons résultats en ce qui concerne la fabrication des éléments précurseurs du sang.
Le traitement comporte d’autre part un régime pauvre en calcium avec administration d’un dérivé de la vitamine D tel que le calcitriol (Rocaltrol) à doses élevées ce qui permet de consolider le tissu osseux.
La greffe osseuse et l’utilisation de l’interféron gamma en administration prolongée sont susceptibles de limiter l’atteinte la moelle osseuse.

Évolution

Évolution

Elle est variable selon les individus et selon la forme d’ostéopétrose. Chez certains patients, on constate une évolution rapide, chez d’autres très lente.

Diagnostic différentiel

L’ostéopétrose est quelquefois confondue avec la pycnodysostose. Il s’agit d’un syndrome (ensemble de symptômes) de nature héréditaire dont la transmission se fait selon le mode autosomique dominant, se caractérisant par la présence d’une dysostose craniofaciale (malformation du crâne et du visage) associant une insuffisance de croissance touchant les cartilages et un épaississement important de la corticale (partie périphérique) des os longs.

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