Myélofibrose

Définition

Définition

La myélofibrose (en anglais myelofibrosis), est un trouble qui correspond à un envahissement de la moelle osseuse par du tissu fibreux, ce qui empêche le déroulement normal de la fabrication des éléments sanguins :

  • Les globules rouges.
  • Les globules blancs.
  • Les plaquettes.

Généralités

La myélofibrose appartient à un groupe de maladies appelées syndromes myéloprolifératifs, également connu sous le nom de cancer du sang.

Historique

La myélofibrose est un terme utilisé par Wood en 1871 pour désigner la transformation anormale, chez un adulte de la moelle osseuse en substance fibreuse. 

Classification

On distingue :

  • Les myélofibroses primaires.
  • Les myélofibroses secondaires qui sont consécutives à une maladie déterminée :
    • Cancers (métastases cancéreuses médullaires).
    • Maladie de Hodgkin.
    • Lymphome.
  • La myélofibrose primitive, appelée également splénomégalie myéloïde, est généralement une maladie du sujet âgé.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'une myélofibrose sont :

  • Anémie.
  • Asthénie (fatigue intense).
  • Pâleur.
  • Hyperthermie (fièvre).
  • Sueurs.
  • Amaigrissement.

 

Physiologie

Le mécanisme de survenue de la myélofibrose n'est pas connu avec précision. Pour l'instant, on pense que des cellules anormales précurseures des plaquettes sécrètent une substance à l'origine du développement du collagène, qui est une variété de protéines servant en quelque sorte de soutien (comme un squelette) à l'ensemble de l'organisme, et donc à la moelle osseuse également.

Au départ, la fibrose débute au niveau des fibres de protéines (réticuline), emprisonnant les cellules myéloïdes (cellules sanguines constituant la moelle osseuse) abondantes, puis on constate une transformation anatomique de l'intérieur de la moelle osseuse, avec apparition d'une sclérose (perte d'élasticité) du collagène (variété de protéines), s'accompagnant d'une disparition de certaines structures composant le tissu osseux, appelées les spicules osseuses : la myélosclérose.

On constate d'autre part, une prolifération de toutes les cellules de la moelle osseuse. Au cours de cette pathologie, les cellules sanguines habituellement fabriquées à l'intérieur de la moelle osseuse ne le sont plus. Leur lieu de synthèse se déplace au niveau du foie (en anglais liver), et de la rate (en anglais spleen), ce qui entraîne une augmentation de volume de ces organes. Pour résumer, la myélofibrose est l'apparition dans la moelle osseuse d'un réseau (sorte de filet) constitué de fibres qui encerclent d'abord, puis désorganisent ensuite, la structure normale de la moelle osseuse.

On distingue différentes épaisseurs de fibres ayant :

  • Un aspect de fibrose sur les fibres fines appelées réticulines.
  • Un aspect de fibrose sur les fibres plus épaisses, c'est-à-dire le collagène

Physiopathologie

La myélofibrose correspond à un envahissement de la moelle osseuse par du tissu fibreux, empêchant le déroulement normal du métabolisme des composants sanguins de la moelle osseuse  :

  • Fonctionnement.
  • Développement anormal des globules rouges, des globules blancs, et des plaquettes entre autres.

Examen médical

Examen physique

L'examen médical permet de constater :

  • Une splénomégalie (augmentation de volume de la rate) très importante.
  • Une hépatomégalie (augmentation de volume du foie).
  • Pas d'adénopathie (pathologie portant sur les ganglions).
  • Des hémorragies.
  • Des douleurs osseuses. 

Labo

Les analyses de sang, grâce à la numération formule sanguine (NFS), permettent de mettre en évidence :

  • Une anémie : à l'examen microscopique, les globules rouges apparaissent déformés, en forme de poire.
  • Une hyperleucocytose (augmentation du nombre des globules blancs) le plus souvent, mais pas dans tous les cas.
  • Une thrombocytose ou hyperplaquettose (augmentation du nombre des plaquettes) chez certains malades seulement.
  • Des phosphatases alcalines leucocytaires élevées, dont le taux est de :
    • 1,5 à 4 unités pour 100 millilitres (Bodansky).
    •  4 à 20 unités pour 100 ml (King Armstrong).
    • 60 à 170 (UI) unités internationales par litre sont normalement présentes dans le sang, et en partie éliminées par la bile. La présence de cette enzyme est indispensable à la minéralisation de l'os.
  • Un taux d'acide urique élevé.

Examen complémentaire

Les examens complémentaires sont :

  • Le myélogramme (prélèvement d'échantillons de moelle osseuse permettant son examen microscopique) est difficile à pratiquer. En effet, le tissu osseux apparaît dur. Mais quand cet examen est possible, il ramène très peu de cellules, et permet de constater la myélosclérose.
  • La radiographie montre l'augmentation de la densité osseuse.

Traitement

Traitement

Les traitements d'une myélofibrose sont :

  • Transfusions (pour lutter contre la diminution du nombre des éléments nobles du sang).
  • Antibiotiques (pour lutter contre les surinfections).
  • Anti-inflammatoires stéroïdiens (cortisone) pour lutter contre l'inflammation, et la sclérose (perte d'élasticité).
  • Hydroxyurée : hydroxycarbamide (Hydréa) dont le mécanisme n'est pas parfaitement connu.
  • Certaines équipes préconisent les androgènes (hormones mâles) mais leurs résultats sont inconstants.
  • Les interventions chirurgicales destinées à effectuer une ablation de la rate (splénectomie) sont quelquefois indiquées. 

Évolution

Évolution

Une forme évoluée de myélofibrose, appelée également ostéomyélofibrose, associe la perte d'élasticité du tissu osseux. Cette pathologie se rencontre essentiellement dans les formes évoluées de splénomégalie myéloïde. De façon générale, l'évolution de la myélofibrose s'effectue sur plusieurs années (de 2 à 15).

 

Complications

La myélofibrose s'émaille quelquefois des complications suivantes :

  • Risque de thrombose (formation de caillot sanguin) peu élevé.
  • Risque de survenue d'une crise de goutte (excès d'acide urique).
  • Possibilité d'insuffisance médullaire (insuffisance de fabrication des globules rouges, blancs, plaquettes entre autres) à l'origine d'une diminution des capacités de défense de l'organisme entraînant des surinfections.
  • Destruction de la rate (infarctus).
  • Transformation aiguë dans moins de 1/3 des cas environ, vers une leucose aiguë (autre nom de la leucémie).